Le concept de Attack
of the Puppet People
de Bert L. Gordon repose sur deux procédés souvent utilisés dans
le septième art en général et dans le cinéma fantastique à
proprement parler. Celui des poupées dites diaboliques ainsi que la
réduction de la taille dont sont parfois les victimes certains
protagonistes. De ces derniers nous retiendrons bien évidemment en
priorité le chef-d’œuvre de Jack Arnold L'Homme
qui rétrécit
(The Shrinking Man)
qui sortira un an avant l’œuvre de Bert L. Gordon. Film auquel le
réalisateur Joel Schumacher rendra d'ailleurs hommage plus d'un
quart de siècle plus tard avec le parodique The
Incredible Shrinking Woman.
S'il arrive parfois que le concept ait pour principal intérêt la
survie de l'espèce humaine, laquelle est alors victime de
surpopulation comme dans Downsizing
d'Alexander Payne, d'autres conçoivent la procédure pour des
raisons qui vont totalement à l'encontre de la morale. À la lecture
du synopsis, le long-métrage renvoie directement à quelques
brillants épisodes de la célèbre série de télévision américaine
de science-fiction La quatrième dimension.
À commencer par La poupée vivante
ou cet autre (dont j'ai oublié le titre) dans lequel une poignée
d'individus était enfermée dans un espace restreint avant que ne
soit révélée la cruelle vérité sur leur état... Attack
of the Puppet People prend
le contre-pied d'un autre film réalisé un an plus tôt par Bert L.
Gordon lui-même sous le titre The Amazing
Colossal Man
et dans lequel un homme gigantesque ayant travaillé pour l'armée
américaine s'attaquait à la ville de Las Vegas après avoir subit
une étonnante transformation lors d'un essai nucléaire. Tout
véritable amateur de gigantisme ou de miniaturisation de l'espèce
humaine dans le domaine de la fiction connaît Bert L. Gordon comme
étant une référence. Peut-être même LA référence puisqu'en la
matière, le réalisateur, scénariste et producteur américain fut
rompu à cet exercice en multipliant les œuvres sur le sujet. Il
n’expérimenta d'ailleurs pas uniquement le concept sur la seule
espèce humaine puisque d'autres créatures terrestres en firent
elles-mêmes les frais à travers les deux petits classiques du genre
que sont Soudain... les monstres
(The Food of the Gods)
et L'Empire des fourmis géantes
(Empire of the Ants)
qui sortirent coup sur coup en 1976 et 1977.
Deux
décennies plus tôt le voilà lancé sur un projet on ne peut plus
excitant : le projet fou d'un scientifique aussi talentueux que
narcissique ne souffrant pas que son entourage l'abandonne et
préférant transformer celles et ceux qui gravitent autour de lui en
poupées. M. Franz (l'acteur John Hoyt), sous ses allures de
vieillard tout à fait respectable, a effectivement mis au point une
machine lui permettant de réduire quiconque aux dimensions de
poupées qu'il enferme ensuite dans des boites en plastique
transparent. Maintenant que son ancienne secrétaire est ''partie'',
il offre la place à Sally Reynolds (June Kenney) qui après avoir
hésité accepte finalement le poste. Rapidement séduite par le très
pressant Bob Westley (Jon Agar), lequel de nos jours passerait pour
un odieux agresseur sexuel auprès des néo-féministes, la jeune
femme accepte de l'épouser au bout de quelques semaines mais le jour
même où ils décident de se rendre à Las Vegas pour un mariage
éclair, son fiancé disparaît... C'est là que débute
véritablement le caractère fantastique du récit qui jusque là
semait ça et là et avec très peu de finesse et donc avec beaucoup
de lourdeur des indices laissant supposer que les diverses
disparitions pouvaient arborer en réalité un caractère criminel.
L'ancienne secrétaire une fois disparue, Sally découvre déchirée
en quatre une lettre qui lui était adressée dans la poubelle de son
nouveau patron. L'ancien coursier n'ayant pas donné de nouvelles,
deux minutes plus tard nous découvrons accrochée derrière la porte
du laboratoire de MR. Franz la sacoche de l'ancien employé des
postes ! Bref, Bert L. Gordon ne caches rien des intentions de
son antagoniste dont nous avions de toute manière déjà compris les
arrière-pensées... Filmé en noir et blanc, Attack
of the Puppet People brille
par la sobriété de sa mise en scène et de ses effets-spéciaux,
lesquels demeurent pourtant de qualité. Ceux-ci jouent sur deux
plans. L'intégration sur fond vert de l'actrice Sally Reynolds lors
de plans généraux où elle et d'autres victimes se retrouvent
confrontée a MR. Franz et lors de séquence où elle entourée
d'objets reconstitués à échelle humaine, son personnage s'en
retrouvant ainsi miniaturisé ! Sans être aussi passionnant que
L'homme
qui rétrécit,
Attack
of the Puppet People
fait parfaitement le taf. Un excellent divertissement et un petit
bijou de la science-fiction des années cinquante...
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