Étrange cas que ce No Man's Land: The Rise
of Reeker (qui
n'est autre que la préquelle de
Reeker,
tourné trois ans plus tôt) réalisé en 2008 par le cinéaste
américain Dave Payne, auteur d'une poignée de longs-métrages dont
un Alien Terminator
sur lequel il faudra bien un jour que je mette la main (rien à voir
avec l'homonyme réalisé par le cinéaste italien Nello Rossati en
1988) rien que pour voir quel hypothétique rapport il entretient
avec les classiques de Ridley Scott et James Cameron (Respectivement,
Alien et
Terminator).
Étrange puisque n'appartenant à aucun genre bien précis si ce
n'est un mélange d'épouvante, d'horreur et de fantastique dans un
contexte désertique. Pas vraiment un slasher, ni un serial killer
lambda, on ne saura jamais vraiment s'il s'agit d'un simple démon
venu du ciel décrit par un représentant de la communauté
Nord-amérindienne en court de récit ou bien d'une vision stylisée
de la Faucheuse
débarquée le soir venu afin de prélever la vie de quelques
spécimens de l'espèce humaine perdus en plein désert.
L'intrigue se déroule donc dans un cadre hostile, majoritairement de
nuit, et aux abords d'un snack perdu en plein désert. Un bar tenu
par la jolie Maya (l'actrice Mircea Monroe), très vite rejointe par
un trio de bandits responsables d'un hold-up. Bien mal leur en prend
de venir se réfugier dans ce lieu paumé puisque la nuit tombée,
d'étranges événements vont se produire. Des micro-séismes
semblent en effet prévenir l'arrivée d'un étrange personnage
affublé d'un masque à oxygène et d'un lance-flamme pour arme
principale qui s'attaque à toute personne dans les parages et la
mettant à mort après avoir pratiquée sur elle une bien étrange
opération. L'une des particularité de cette créature étant de
dégager une épouvantable odeur de charogne, chacune de ses
apparitions se déroule dans des conditions très spécifiques. La
vision des personnages (ainsi que celle des spectateurs) est troublée
par un tremblement de l'image, une idée qui participe de l'étrange
histoire qui nous est contée par un Dave Payne à l'imagination
fertile.
Le début du récit laisserait entendre que cette créature, qui en
ouverture prend l'apparence d'un automobiliste, percevrait des voix
lui enjoignant de commettre les faits qui nous seront par la suite
détaillés. Au cœur de cette aventure horrifique, trois braqueurs
(dont l'un blessé par balle dès le début ne fera pas long feu),
deux flics, père et fils, Maya, donc, la barmaid blonde, ainsi
qu'Allison, un médecin débarqué sur les lieux tout à fait par
hasard et incarnée à l'écran par la superbe Valerie Cruz. Petit
film assez modeste, il semblerait que No
Man's Land: The Rise of Reeker ait
été incompris par une partie du public qui ne trouve aucune logique
dans le déroulement du récit. Mais c'est sans doute justement cette
particularité qui fait du long-métrage de Dave Payne son
originalité. On peut ne pas adhérer au principe, mais le cadre, le
duo de flics un peu stupides, les braqueurs encore plus cons et les
deux jeunes femmes plutôt sexy forment un tout plutôt sympathique.
Surtout que No Man's Land: The Rise
of Reeker fait preuve d'un humour
pince sans rire pas trop ridicule et assène des séquences parfois
surréalistes. On pourra cependant reprocher au cinéaste d'avoir
opté pour une vision du méchant relativement désagréable et
rendant les meurtres gore caduques, la perception de ces derniers
étant rendue presque impossible du fait des tremblements
volontairement provoqués par une caméra qui se fait alors
épileptique. Quelques sympathiques séquences viennent cependant
contrebalancer ce défaut de poids : tel ce braqueur accidenté
qui après avoir perdu la moitié de la tête continue de marcher et
de s'exprimer comme si de rien n'était, ou bien encore ce mur
invisible qui empêche quiconque de quitter la zone de danger. No
Man's Land: The Rise of Reeker est
un petit film d'horreur sans prétentions, assez agréable à
regarder, mais pour autant, pas franchement indispensable. A voir en
l'absence d'inspiration...
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