Hélène de Fougerolles
en blonde ultra stéréotypée, Sam Karmann en dentiste ringard aux
dents blanchies à la chaux, Antoine Duléry en premier flic de
France menotté à un lit, Tchéky Karyo en gourou vampire, et
Stéphane Freiss en loup-garou marquant son territoire autour d'un
lit à baldaquin. Du beau monde pour un scénario qui sent vraiment
pas bon. Des seconds rôles autour de Patrick Mille dans la peau de
l'imprononçable Sam Poulinsakatanivinski, Julie Fournier dans celui
de Prune, et Frédérique Bel incarnant une prof de fitness. Tout ce
joli monde est convié à une fiesta dans un immense château que
n'aurait sans doute pas renié un certain comte Dracula. Au rez de
chaussée, des dizaines d'invités. Jeunes, beaux, dansant sur une
musique techno commerciale, buvant jusqu'à plus soif, et transpirant
au beau milieu d'une scène plongée sous la lumière des spots.
L'étage est quant à lui réservé aux invités VIP. Pour y accéder,
il faut montrer patte blanche, ou plutôt arborer un curieux symbole
accroché à la veste.
Ce dont ne se doutent pas
Sam, Prune, Alice, Jessica, le dentiste Krinine et, oups ! j'allais oublier, Edouard le pot de colle incarné par Vincent
Desagnat, c'est qu'ils s'apprêtent tous à vivre les derniers moments
de leur existence. Du moins la soirée est-elle prévue ainsi par le
duc de Journiac qui à travers cette Nuit Médicis
a prévu de fournir à ses adeptes aux dents longues, de quoi
étancher leur soif. Les Dent de la
Nuit,
au titre aussi évocateur que stupide, tente de renouer avec le
succès de l'excellent film du cinéaste d'origine mexicaine Robert
Rodriguez, Une
Nuit en Enfer.
On l'aura compris, le sujet du premier long-métrage en collaboration
de Stephen Cafiero et Vincent Lobelle plonge nos héros insouciants
dans un piège tendu par une horde de vampires assoiffés. Une
comédie fantastique comme la France est malheureusement capable d'en
produire. Car en comparaison avec l'oeuvre de Robert Rodriguez, Les
Dent de la Nuit
se révèle insignifiant.
Par
contre, si l'on parvient à faire abstraction du classique signé
douze ans auparavant, l'énergie déployée par Stephen Cafiero et
Vincent Lobelle et par leurs interprètes permet au long-métrage
d'être suffisamment rythmé pour que le spectateur passe outre
l'immense bêtise et la médiocrité de la plupart des gags. Il faut
pour cela se réserver un peu moins d'une heure trente et se vider la
tête (comprendre, ranger ses neurones au placard) parce qu'en
matière d'humour, on a vu beaucoup plus fin. C'est lourd(ingue),
mais voir Stéphane Freiss pisser autour d'un lit avant de s'y jeter
pour tenter de mordre une Hélène de Fougerolles qui mélange en
permanence les propos des autres est assez amusant. Tcheky Karyo en
maître de cérémonie vampire est plutôt convaincant et
charismatique et Vincent Desagnat campe à merveille son éternel
rôle de second, voire, troisième couteau. Coté humour, ça n'est
pas la franche rigolade. Mieux vaut se pencher sur l'aspect
fantastique qui s'en sort bien mieux même si la recherche permanente
de gags plombe cette caractéristique là du long-métrage. Les
Dent de la Nuit
ressemble à un film tourné entre potes, sans véritable écriture,
chacun étant prédisposé à apporter une touche personnelle plus ou
moins bien gérée. Une comédie fantastique en roue libre. Pas le
chef d’œuvre du siècle (on en est très, très, très loin), mais
suffisamment ludique pour ne pas avoir laisser trop l'impression au spectateur d'avoir
perdu son temps... Les
Dent de la Nuit mérite tout juste la moyenne.
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