L'acteur Pierre Richard
termine en beauté ces années quatre-vingt qui l'ont vu précédemment
incarner Mangeclous pour
Moshé Mizrahi, ou encore plus tôt l'un des héros aux cotés de
Gérard Depardieu dans la trilogie culte de Francis Veber, La
Chèvre-Les
Compères-Les
Fugitifs.
Adaptation cinématographique de la pièce de théâtre de l'auteur
de bandes-dessinées Gérard Lauzier intitulée L'Amuse-Gueule,
À gauche en Sortant de l'Ascenseur
est un véritable festival à la gloire de notre comique français.
Dans l'immeuble d'une rue parisienne imaginaire dont le nom fait
directement référence à Gérard Lauzier qui est en charge de
l'écriture du scénario. Réalisé par Édouard Molinaro, À
gauche en Sortant de l'Ascenseur
met en scène un Pierre Richard artiste-peintre (il y incarne le rôle
de Yann Ducoudray) amoureux de Florence Arnaud (l'actrice Fanny
Cottençon), à laquelle il propose de passer dans son appartement le
lendemain en fin d'après-midi. C'est à ce moment très précis que
ses voisins formés par le couple Emmanuelle Béart et Richard
Borhringer choisissent de s'engueuler pour une énième fois. Jaloux,
Boris est persuadé de l'infidélité de sa compagne Eva. Alors que
Boris a quitté l'appartement pour se rendre à un rendez-vous et
qu'Eva tente de le rattraper dans la cage d'ascenseur pour lui
remettre la chemise qu'il a oublié de prendre avec lui, les ennuis
commencent. A l'étage, partagé entre les deux appartements, À
gauche en Sortant de l'Ascenseur
va être le théâtre d'une succession de quiproquos entre les divers
personnages. Portes qui claquent, soupçons pesant sur de simples
apparences, tentatives de charme, de suicide et de meurtres, le
quatuor s'en donne à cœur joie et dans un vaudeville tonitruant.
Outre
Pierre Richard, Fanny Cottençon, Richard Borhinger et Emmanuelle
Béart, le casting est complété par Pierre Vernier en mari trompé
par son épouse Florence Arnaud, Jean-Michel Dupuis en ami de Yann
Ducoudray et dragueur un brin poussif, ainsi que Michel Creton et
Eric Blanc dans un double rôle de policiers. Sans oublier Martine Maximin qui interprète le rôle de voisine et femme de ménage de Yann. Si À
gauche en Sortant de l'Ascenseur n'est
certes pas la comédie du siècle, elle demeure cohérente dans la
carrière d'un Pierre Richard distrait (le coup du briquet en forme
de revolver), funambule (suspendu dans le vide entre son appartement
et celui de ses voisins), mais aussi amoureux (transit et maladroit
devant la superbe Fanny Cottençon) et fantaisiste (lorsqu'il s'agit
d'inventer une histoire pour en éviter une autre, d'histoire, lors
de l'apparition imprévue du mari de Florence.
A
la suite de la présentation des divers personnages, le reste de
l'intrigue, qui se situe autour d'une heure et vingt minutes est
intégralement joué dans l'appartement qui donne son titre au film.
À gauche en Sortant de l'Ascenseur
y prend alors l'allure de la pièce de théâtre dont il est inspiré.
Inspiré également sont Gérard Lauzier et Édouard Molinaro qui
doivent composer avec un casting pour le moins hétéroclite. Fanny
Cottençon y est séduisante, Emmanuelle Béart, très sexy, Richard
Borhinger tour à tour amusant et inquiétant, et Pierre Richard,
comme à son habitude, ne cesse de gesticuler dans tous les sens
pressé de se débarrasser de ses très embarrassant voisins. Pas
toujours très fin mais assurément drôle (le coup de la culotte coincée sous le talon de
Florence), À gauche en Sortant de l'Ascenseur
n'en demeure pas moins une très rafraîchissante comédie...
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