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jeudi 17 janvier 2019

Mosquito de Marijan Vajda (1977) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Pour commencer, je voudrais remercier le blog Warning Zone qui comme d'autres comme lui, est un défricheur de raretés qui permet parfois comme en cette occasion de découvrir des perles si rares que l'on n'en aurait sans doute jamais entendu parler. Mosquito fait partie de ces longs-métrages qui seraient peut-être tombés à jamais dans l'oubli si personne ne s'était penché sur son cas. Une affiche alléchante, un sujet bien glauque. Un film dans la veine de Peeping Tom ? De Maniac ? De Deranged ? Une œuvre qui en tout cas, rappelle parfois les exactions bien réelles d'un certain Edward Gein qui dans les années cinquante fut au centre d'un récit particulièrement morbide qui toucha la petit localité de Plainfield dans le Wisconsin. La presse lui offrit le surnom de Boucher de Plainfield et le cinéma en fit l'une des icones de l'horreur les plus terrifiantes à travers, notamment, Psychose d'Alfred Hitchcock et Massacre à la Tronçonneuse de Tobe Hooper. Mais en réalité, ce film suisse (pratiquement une première sur Cinémart) est inspiré par les actes perpétrés par l'allemand sourd-muet Kuno Hoffmann qui au début des années soixante-dix s'adonna à la nécrophilie et au vampirisme en hantant les cimetières dans la région de Nuremberg. L'homme pratiqua des viols sur au moins cinq cadavres mais ce sont plus de trente qui furent exhumés afin d'assouvir ses étranges pulsions. Découpant les corps à l'aide d'un rasoir, buvant le sang des cadavres, allant jusqu'à disséquer le cœur de l'un d'entre eux, Kuno Hoffmann franchit un pas de plus dans l'horreur en commettant plusieurs meurtres dont celui d'un jeune couple dans une forêt, à la suite de quoi, il s'abreuva de leur sang. Hoffmann fut arrêté quelques temps après sur son lieu de travail...

Autant dire que Marijan Vajda, auteur d'un très grand nombre de courts-métrages, tient là un sujet en or. Le cinéaste respecte d'une certaine manière l'histoire dont il s'inspire afin de réaliser un petit film d'horreur véritablement atypique en respectant le handicap du tueur puisque le « héros » incarné par Werner Pochath est lui même sourd-muet. Un choix très curieux qui pousse l'acteur à repousser les limites de l'expression faciale. Le titre Mosquito semble se référer au faite que les moustiques s'abreuvent de sang. Une thèse que semble corroborer la séquence durant laquelle ce personnage sans nom (comme le reste du casting, d'ailleurs) se procure une paille en verre à deux embouts qui rappelle pourtant davantage les crocs du vampire que le rostre du moustique. Si Mosquito n'est pas à proprement parler un mauvais film, il est cependant émaillé de très nombreux défauts. A commencer par l'interprétation tout juste passable de la plupart des interprètes qui semblent réciter leur texte et paraissent avoir beaucoup de mal à se placer dans l'action. Le personnage interprété par la jeune Birgit Zamulo se retrouve au centre de scènes d'une naïveté confondant de nullité. Une gamine immature dont la répétitivité des séquences la mettant en scène laisse par avance deviner le sort que lui accordera le tueur.

Afin de bien faire comprendre la psychologie de son personnage principal, Marijan Vajda balance quelques flash-back bien pourris révélant le calvaire vécu durant son enfance et justifiant ses actes au présent. Le cinéaste suit la plupart des événements décrits dans le cas de Kuno Hoffmann en n'oubliant pas de proposer quelques scènes gore pas vraiment convaincantes, surtout au regard du Maniac de William Lustig qui trois ans plus tard, repoussera les limites en matière d'horreur. Ensuite, la bande-son. Je veux bien que le film accompagne parfois ses personnages mais en proposant des airs de pop naïve en total décalage avec les horreurs perpétrées par le tueur, ceux-ci décrédibilisent totalement certaines séquences. Par contre, on ne sait par quel miracle, le film prend une ampleur insoupçonnable les quarante ou quarante-cinq premières minutes passées. L’œuvre de Marijan Vajda change radicalement de ton et pénètre littéralement l'esprit de son personnage principal. Le cinéaste en profite alors pour asséner quelques séquences de nu assez intéressantes, contextualisant ainsi les névroses de son tueur. La bande-son elle-même prend un sens nouveau et l'on passe des bluettes insignifiantes à des cathédrales expérimentales et morbides accompagnées par des visuels psychédéliques et fiévreux plutôt réussis. Au final, Mosquito est un portrait de tueur dément assez curieux, qui tarde à véritablement devenir intéressant. La seconde moitié étant nettement plus convaincante que la première, le film mérite tout de même que l'on se penche dessus...

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