Le
cas Eric Lavaine est un peu particulier. En effet, l'auteur de L'Embarras du Choix,
son dernier long-métrage, est capable de réaliser le pire en
matière de comédie (Poltergay,
son premier long-métrage en 2006, l'assez triste Protéger
et Servir
et le en 2010 et le ringard Bienvenue
à Bord en
2011) tout en ayant réussi l'ahurissant le tour de force de me
convaincre que Franck Dubosc et Florence Foresti avaient un réel
potentiel. Le premier, dès Incognito, en 2008, et la seconde, en
2014 avec Barbecue. Alors, bien évidemment, l'auteur de Retour
Chez ma Mère,
lequel était déjà, principalement interprété par l'actrice
Alexandra Lamy n'a jamais vraiment donné dans l'originalité. Mais
quels que peuvent être les critiques formulées à l'encontre de ses
meilleurs films, le cinéaste français y assure le spectacle. Et au
fond, c'est tout ce qu'on lui demande.
Pour
son dernier long-métrage, Eric Lavaine convoque donc une nouvelle
fois l'actrice révélée par la série télévisée Un
Gars, une Fille aux
côtés de Jean Dujardin. Alexandra Lamy.
L'Embarras du Choix est
une comédie fraîche, dans l'air du temps, mais qui souffre
peut-être de ressembler à beaucoup de films traitant d'un même
sujet. Ici, le triangle amoureux. Si ailleurs (Un
Profil pour Deux de
Stéphane Robelin) d'autres s'en sont sortis à merveille avec
quelques bonnes idées originales, Eric Lavaine, lui, n'a d'autre
choix que de compter sur une solide interprétation de ses
personnages. Ici, l'émotion ne primant malheureusement pas sur le
reste, c'est avant tout grâce au judicieux choix qu'a entreprit le
réalisateur concernant les actrices et acteurs de son dernier né.
Si les personnages incarnés par Anne Marivin et Sabrina Ouazani ne
sont clairement pas des plus, originaux et des plus intéressants,
ceux qu'interprètent Arnaud Ducret, Jamie Bamber et Lionnel Astier
demeurent par contre fort sympathiques. Arnaud Ducret, découvert
dans la série télévisée Caméra
Café 2 : La Boîte du dessus
(un échec retentissant malgré les immenses qualités de ses
interprètes qui ne dénotent finalement pas du tout par rapport aux
interprètes de la série originale Caméra
Café)
permet à L'Embarras du
Choix
de
prendre un second souffle alors que le film démarrait sous les pires
augures. On retrouve d'ailleurs derrière le personnage d’Étienne,
celui qu'Arnaud Ducret campait dans Caméra
Café 2.
toujours le bon mot, il s'érige cette fois-ci en séducteur au
bagout maîtrisé. Jamais lourd. Fin cuisinier et gastronome. Face à
son personnage, celui qu'incarne l'acteur britannique Jamie Bamber.
Le troisième pion d'un binôme qui aurait dû demeurer à l'état de
couple si le personnage central interprété par Alexandra Lamy
n'avait la fâcheuse habitude d'être incapable de faire des choix.
Le personnage de Paul est l'occasion pour Eric Lavaine de transporter
ses personnages hors de France, jusqu'en Écosse. Des paysages
magnifiques. Des lacs et des hectares de verdure à perte de vue.
Lionnel Astier, père d'un certain... Alexandre, c'est une histoire
d'amour avec le cinéma et la télévision qui remonte à presque
quarante ans. Un acteur qui durant de nombreuses années se fit
discret mais que l'on redécouvre aujourd'hui avec beaucoup de
plaisir. Un peu bougon, certes, mais diablement attachant, Richard
est le père de Juliette, l'héroïne de cette histoire. Lionnel
Astier, Jamie Bamber, Arnaud Ducret. Le trio gagnant d'une petite
comédie légère qui offre aux spectateurs les moyens de se vider
l'esprit sans trop avoir à se prendre la tête.
Car
le récit de L'Embarras
du Choix est
on ne peut plus simple. Quittée par son compagnon, Juliette déprime.
Depuis des mois. Logée chez son amie Joëlle (Anne Marivin), cette
dernière ainsi que la très « libre » Sonia (Sabrina
Ouazani) décident de l'aider à se trouver un nouveau compagnon. Sur
un malentendu, la voici désormais amourachée de Paul.
Malheureusement, celui-ci doit bientôt se marier.. Juliette passe
donc à autre chose. C'est ainsi que débarque dans le restaurant de
son père, Étienne, un jeune homme fort sympathique qu'elle a
rencontré la veille lors d'une sortie trop arrosée. C'est le coup
de foudre. Malheureusement, Paul débarque à ce moment-là et confie
à Juliette qu'il vient d'annuler son mariage et qu'il a quitté
celle qui aurait du être sa future épouse. Pourquoi ? Parce
qu'il est tombé amoureux de Juliette. Désormais, la jeune femme va
devoir faire un choix crucial : choisir entre Paul et Étienne.
Mais la décision va, une fois de plus, se révéler difficile à
prendre...
L'essentiel étant de passer un agréable moment, l’œuvre d' Eric
Lavaine rempli parfaitement son contrat. Alexandra Lamy demeure
toujours aussi sympathique, Jamie Bamber est tour à tour séduisant,
puis touchant à travers ce personnage d'écossais au français
parfois approximatif. Lionnel Astier campe un restaurateur au
caractère bien trempé, difficile, mais reste fort attachant, quant
à Arnaud Ducret, il continue à grimper dans l'échelle des
humoristes qu'il faut suivre. L'Embarras du Choix est
donc une réussite. On regrettera cependant quelques petites
facilités. Comme celle dont use le cinéaste pour délier
l'imbroglio dans lequel est tombée son héroïne en faisant d'un
Étienne qui jusque là se révélait passionnant en un individu
plutôt lourd (la scène du restaurant chic). Un changement de
comportement qui ne peut s'expliquer que par la volonté du cinéaste
de résoudre les problèmes de ce triangle amoureux sans vraiment
chercher à se prendre la tête. Sinon, c'est un sans fautes... A noter la
présence du toujours excellent Jérôme Commandeur et du chat... Carole,
et le passage éclair de Franck Dubosc en prêtre écossais...
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