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mercredi 3 janvier 2018

7 Jour pas plus de Héctor Cabello Reyes (2017) - ★★★★★★★★☆☆



Encore un film prônant l'intégration des étrangers dans notre pays penseront certains. Loin d'être aussi démagogique que certains propos entretenus dans les divers médias, ce sujet fort délicat à aborder l'est, le plus souvent, sous la forme de la comédie. Peut-être une manière plus douce de faire accepter le principe aux plus réfractaires. Ces dernières années, plus d'un cinéaste s'est engouffré dans la brèche. Depuis le succès de Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?, le cinéaste français Philippe de Chauveron semble avoir trouvé une voie opportuniste en préparant une suite à venir en 2018 alors que l'année qui vient de s'achever a vu sortir sur grand écran, A Bras Ouverts. Deux longs-métrages mettant en scènes des individus de confessions religieuses et d'origines diverses. En 2017, le cinéaste chilien Héctor Cabello Reyes réalise donc 7 Jours pas plus. Un premier long-métrage pour un résultat fort encourageant. 

En s'accordant les services de l'acteur belge Benoît Poelvoorde et de la française Alexandra Lamy, il ne faudra cependant pas s'attendre forcément à rire aux éclats. Plus intéressant encore que ce duo qui ne partagera finalement que très peu de scènes, c'est la présence de l'acteur indien Pitobash Tripathy qui interpellera le spectateur. "Réfugié" en France le temps d'un film, cet acteur Bollywoodien est donc surtout connu dans son pays. Nul doute pourtant que le public français s'attachera à cet acteur haut en couleurs parlant l'un des six cents dialectes indiens et dont le personnage se retrouve abandonné sur le quai d'un port du nord de la France. 

Volé, jeté comme un malpropre, Ajit est heureusement aidé dans sa détresse par Pierre, un célibataire, vieux garçon bourru, propriétaire d'une quincaillerie, maniaco-dépressif, atteint de troubles obsessionnels compulsifs, mais pourtant objet de toutes les attentions de la part de Jeanne. La belle jeune femme dont personne dans l'entourage ne comprend son obstination à vouloir se rapprocher de Pierre. 7 Jours pas plus n'est pas de ces comédies quelque peu faciles dont l'humour parfois gras permet de faire passer toutes les pilules. Une fois encore, il demeure certain qu'une partie du public n'y trouvera pas le quota de gags auquel il pourra prétendre. Ici, le cinéaste  Héctor Cabello Reyes aborde son sujet sous l'angle de l'humour, certes, mais parfois amer. Triste est l'évocation de ce petit bonhomme perdu dans un pays qu'il ne connaît pas et où sont rares ceux qui parlent le même dialecte que lui. Triste également est le personnage qu'interprète Benoît Poelvoorde qui plus que jamais auparavant se révèle émouvant. 

Là où le bât aurait pu blesser, c'est bien dans les rapports qu'entretiennent le belge et l'indien alors qu'en réalité, le film y tire toute sa richesse. Deux individus au passé douloureux. Deux âmes dont les sensibilités se révèlent d'une manière fort différente. Entre le sourire et le visage radieux de Ajit et le caractère peu engageant de Pierre, une connexion, pourtant, se crée. L'un se nourrissant de l'autre, le récit se mue en un véritable tour de force émotionnel émanant d'un Benoît Poelvoorde au sommet de sa carrière. Loin de l'humour noir de ses débuts, l'acteur s'est forgé une image assez sombre et que l'on aurait le malheur de confondre avec ses personnages. Ici, il s'agit bien de cinéma. Si les premières minutes laissent présager d'une œuvre dépressive, il faut aller au bout de l'expérience pour pouvoir envisager derrière le masque d'une civilisation individualiste, le message offert par le cinéaste mettant en scène son propre scénario. Un message d'amour envers son prochain, d'où qu'il vienne. De partage et dans lequel, la barrière linguistique n'en est plus une. N'oublions pas Alexandra Lamy, sa beauté, sa fraîcheur mais aussi et surtout son talent. 

7 Jours pas plus, c'est la France, la Belgique, le Chili et l'Inde qui entrent en communion. Des comédies comme celles-ci sont suffisamment rares pour mériter de retenir toute notre attention. Une petite merveille à ne manquer sous aucun prétexte...

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