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samedi 6 janvier 2018

What Happened to Monday de Tommy Wirkola (2017) - ★★★★★★☆☆☆☆



Le long-métrage What Happened to Monday connu chez nous sous le titre Seven Sisters pourrait se résumer en quelques mots : Curiosité, excitation, déception. Curiosité, car la thématique de la dystopie est un sujet passionnant qui a donné lieu, en de nombreuses occasions, à d'excellentes surprises. Excitation, car la présence décuplée de l'actrice suédoise Noomi Rapace, de surcroît aux côtés de Willem Dafoe et Glenn Close, est une donnée non négligeable. Déception, car davantage que l’œuvre d'anticipation profonde à laquelle le spectateur aurait pu prétendre assister, le film de Tommy Wirkola se mue en un film où l'action domine tous les autres champs d'investigation. Pourtant, tout avait débuté sous les meilleurs augures. Un casting hétéroclite, un sujet, pourtant mainte fois abordé, auquel accède le cinéaste norvégien sous un angle intéressant, et d'époustouflants effets-spéciaux numériques.
De cette œuvre de plus de cent-vingt minutes ne se détacheront finalement que les trente ou quarante premières. Celles durant lesquelles le spectateur découvre l'univers pessimiste dans lequel vit désormais l'humanité en cette année 2073. Le sujet de la surpopulation n'étant pas tout neuf, il fallait absolument élargir le thème de l'enfant unique. C'est la raison pour laquelle, Noomi Rapace ne campe non pas une, ni deux sœurs jumelles dans un monde qui n'accepte qu'un seul enfant par couple, mais sept.

Et sept, cela implique la présence de la suédoise dans la peau d'autant de personnages différents. Plus encore que les différentes apparences auxquelles a dû se plier l'actrice, c'est dans le comportement de ces sept sœurs prénommées chacune d'un jour de la semaine que la véritable performance est mise à jour. Noomi Rapace, en endossant les rôles de Lundi, Mardi, Mercredi, Jeudi, Vendredi, Samedi, et de la dernière à sortir du ventre de leur mère, Dimanche, a dû faire montre de ses talents d'interprète pour qu'à l'écran, le spectateur n'ait pas l'impression d'assister à l'incarnation d'une seule actrice mais bien de sept personnages aux forces, aux faiblesses, aux humeurs et aux sensibilités diverses. Sur ce point, le contrat est parfaitement rempli. Dans le genre, le procédé montrant un interprète unique jouer différents personnages s'entrecroisant à l'écran est une prouesse. La caractérisation des personnages, si elle n'est pas poussée dans ses derniers retranchements, est suffisamment étudiée pour que l'on parvienne à dissocier Noomi Rapace selon qu'elle interprète Lundi, Mardi, ou l'une de leurs cinq sœurs.

Lorsque survient la première et très efficace scène d'action durant laquelle les filles, vivant par elles-mêmes depuis la mort de leur grand-père (excellent Willem Dafoe), on se dit que, oui, pourquoi pas. D'autant plus qu'avec ses deux heures et un scénario qui n'a finalement pas l'air d'avoir envie de se développer au delà de l'idée toute simple de sept sœurs survivant dans un monde qui n'accepte qu'un seul enfant par foyer, le film risque de tout bonnement tourner en rond. Lorsque l'une des sœurs disparaît, on imagine alors le scénario se développer de manière intelligente. Alambiquée. Labyrinthique. Malheureusement, l'intérêt initial de cette œuvre que l'on espérait aussi riche en émotions et en interrogations que les meilleures du genre finit par se laisser aller à une accumulation de facilités. Les incarnations de Noomi Rapace tombent chacune à leur tour sur le champ de bataille. Le tout sous un amoncellement d'invraisemblances qui caractérisent et se généralisent depuis quelques années au cinéma. De menus détails (ouverture de porte par lecture d'iris générant une incohérence scénaristique, le grand méchant interprété par l'excellent Christian Rubeck survivant au souffle apocalyptique d'une explosion) qui montrent bien, pourtant, que le scénario n'est pas infaillible. Ou du moins, que ses auteurs Max Botkin et Kerry Williamson et le réalisateur Tommy Wirkola se sont contentés du minimum et ne se sont pas donné la peine d'approfondir leur sujet.

On a tout de même droit à quelques sympathiques portraits de méchants dont une Glenn Close glaçante, cachée derrière un visage botoxé aussi inexpressif qu'un masque en carton. Au casting également, l'acteur néerlandais d'origine tunisienne Marwan Kenzari, et Pål Sverre Hagen, lequel a notamment joué dans les très bons polars scandinaves Les Enquêtes du département V : Délivrance, et Kraftidioten. De par son sujet, What Happened to Monday aurait pu être une fantastique oeuvre d'anticipation. Il demeure un bon film d'action inscrit dans un univers science-fiction. On retiendra la prouesse de son interprète principale. Pour le reste, le film est un sympathique divertissement mais manquant cruellement de profondeur...

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