Bunny est une jeune
toxicomane sans domicile fixe. Pour s'approvisionner en cocaïne,
elle se prostitue. Un jour, totalement défoncée, elle est volée
par l'un de ses clients et se retrouve sans argent. Il ne lui reste
presque plus de drogue et elle erre sans but véritable dans un
quartier abandonné de la ville. C'est là qu'elle fait la
connaissance de Hog, un chauffeur de poids lourd qui lui propose de
monter dans sa cabine. Après avoir consommé ensemble ce qui reste
de drogue à Bunny, celle-ci propose à Hog de lui faire une
fellation contre trente dollars. Mais plutôt que d'accepter l'offre
de la junkie, l'homme sort un mouchoir imbibé de chloroforme et
endort et endort Bunny.
Lorsque celle-ci se
réveille, c'est attachée à une chaîne au fond de la remorque du
camion. Dès lors, la jeune femme connaît un sort peu enviable.
Jouant avec sa victime comme avec une poupée, Hog torture Bunny de
la manière la plus violente, la déshabillant, la frappant, simulant
des actes de barbarie et allant même jusqu'à la filmer...
The Bunny Game
est le tout premier long-métrage de Adam Rehmeier. Le cinéaste a
prévu dans les prochains mois de tourner un Western. Autant dire
qu'il a opté pour une vision du cinéma, plutôt hétéroclite. Car
le film qui nous intéresse ici n'a aucun rapport avec so futur
projet. Il ressemble davantage à ces nombreux torture-porn qui
pullulent depuis dix ou quinze ans. Dès le départ, on a droit à
une fellation filmée en gros plan et de manière explicite. Cette
scène laissant augurer d'une œuvre relativement brutale, on est
cependant surpris de constater qu'elle sera unique dans le domaine de
la pornographie puisque à part de nombreux actes sexuels perpétrés
devant la caméra, ceux-ci seront du domaine beaucoup plus soft de
l'érotisme.
Ce qui aurait pu devenir
un film culte ne serait-ce que pour le sujet qu'il aborde demeure en
fait d'un insondable ennui. Si l'ère du Torture-porn a connu de bien
meilleurs exemples, il faut cependant revenir loin en arrière pour
trouver un cinéaste ayant déjà abordé le sujet de l'ultra
violence mêlée au sexe. Vingt-cinq auparavant sévissait déjà le
cinéaste underground Richard Kern. Un réalisateur et photographe
qui signa dès 1985 des œuvres sado-masochistes qui trouvèrent en
Fingered (1986) un classique du genre.
Alors quand débarque
Adam Rehmeier et son The Bunny Game, le cinéaste part
avec un sérieux handicap ou tout du moins avec un challenge
relativement compliqué à relever. D'ailleurs, le bonhomme n'y
parviendra pas. Outre son interprétation tout juste acceptable, son
rythme mou et son aspect pseudo-auteurisant, The Bunny Game est
d'un chiant difficle à supporter sur la durée. Le film ne dure
pourtant qu'une heure et quart. Mais le contenu étant ce qu'il est,
son auteur aurait dû se contenter d'en faire un court-métrage d'une
demi-heure. Et même... on a beaucoup de mal à croire en cette
douleur qu'est censée ressentir la victime (ici interprétée par
Rodleen Getsic). Pas assez convaincante pour que l'on ait envie de
s'imprégner de cette ambiance barbare qui, au demeurant, manque
cruellement.
En
y réfléchissant bien, il n'y a malheureusement pas grand chose à
sauver de ce naufrage qui se veut choquant et qui pourtant laisse
indifférent. Il n'y aura guère que ceux qui n'ont jamais rien vu de
tel pour éprouver le moindre sentiment de malaise...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire