Olivier Dahan. L'auteur
de La Môme
en 2007. L'auteur des Rivières Pourpre 2 – les
Anges de l'Apocalypse
trois ans auparavant... une véritable purge cinématographique. Deux
exemples de longs-métrages qui à eux seuls auraient suffit à me
faire préférer six mois de coma dans une chambre d’hôpital
qu'une heure-trente enfermé dans une salle de cinéma pour y aller
voir les aventures d'une brochette d'interprètes dont la popularité
à elle seule aurait suffit à assurer le remboursement des 20 900
000 euros engagés dans le septième long-métrage du cinéaste
français. Les Seigneurs,
ce sont ces anciennes gloires du football français qui à force
d'encouragement de la part de leur futur entraîneur Patrick Orbéra
(l'acteur José Garcia), finissent par accepter d'abandonner leurs
activités pour une bonne cause : monter en Bretagne, jusqu'à
l’île de Molène dans le Finistère afin d'y sauver l'emploi d'un
certain nombre d'ouvriers d'une conserverie vouée à la fermeture.
Sans doute pour d'autres raisons également. Comme de redorer leur
image. Celui qui s'en sort encore le mieux, c'est Wéké N'Dogo (Omar
Sy) dont la carrière prit fin en raison de problèmes cardiaques.
Parce que pour ses futurs coéquipiers, c'est autre chose. Rayane
Ziani (Gad Elmaleh) est dépressif et accro aux consoles de jeu (et
plus précisément à la Playstation),
Fabien Marandella (Ramzy Bédia) est cocaïnomane, Shaheef Berda
(Joey Starr) est une brute épaisse qui sort tout juste de prison et
David Léandri (Franck Dubosc), qui dans sa pathétique tentative de
reconversion, se voit déjà fouler les plus grands plateaux de
cinéma. Mélangés à des joeurs-pêcheurs locaux, cette équipe
nouvellement formée va tenter de gravir les échelons de la Coupe de
France afin d'engranger suffisamment d'argent pour pouvoir sauver la
conserverie de Molène de la faillite...
Voilà
donc pour le synopsis. Résultat du match. 1 pour Olivier Dahan pour
lequel le film a attiré presque trois millions de spectateurs en
huit semaines d'exploitation, et 0 pour le public qui se retrouvait
là devant un long-métrage qui d'un point de vue scénaristique se
révélait d'une pauvreté relativement commune dans la comédie
française actuelle. Tourné en majorité dans le Finistère, Les
Seigneurs
ne repose que sur une seule chose : ses interprètes. En effet,
réunir cette belle brochette d'acteur sauve du naufrage une œuvre
qui sent à plein le 'foutage
de gueule'.
C'est horrible à dire, mais sans doute le cinéaste a-t-il pensé
son film en tant que supporter de football ? S'il en est ainsi,
alors on pourra supposer qu'une grande partie des spectateurs qui ont
fait le déplacement jusqu'au cinéma sont eux-même de ce sport qui
remue tant les foules.
Pas
toujours d'accord avec ce qu'expriment les critiques de la presse
spécialisée, j'avoue avoir ressenti le même sentiment que cette
critique partielle écrite dans Les
Cahiers du Cinéma,
"Les
Seigneurs" dévoile finalement son programme pathétique :
rendre un hommage coupable au comique troupier des Charlots avec la
dream team de l'humour télévisuel contemporain".
Une critique à laquelle j'ajouterais : Sans l'immense talent Z
des artistes ici invoqués... Marque de fabrique de certains artistes
concentrant généralement leur carrière cinématographique dans les
années soixante-dix (allez savoir pourquoi), Les
Seigneurs
tente de rejoindre malgré lui cette période peu glorieuse du Cinéma
français (avec un grand C) et si faste pour l'amateur de nanars
assumés. Autant la thématique évoquée par Les
Charlots possédait
une richesse toute personnelle, MAIS exemplaire, autant Olivier Dahan
se fourvoie (et ainsi donc ses interprètes également) dans une
comédie lourdingue à peine écrite, fainéante en matière de
réalisation, bien qu'enjouée de part l'implication d'interprètes
vouant à cette occasion, une véritable fascination pour le cinéma
potache !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire