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lundi 3 septembre 2018

Les Seigneurs de Olivier Dahan (2012) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Olivier Dahan. L'auteur de La Môme en 2007. L'auteur des Rivières Pourpre 2 – les Anges de l'Apocalypse trois ans auparavant... une véritable purge cinématographique. Deux exemples de longs-métrages qui à eux seuls auraient suffit à me faire préférer six mois de coma dans une chambre d’hôpital qu'une heure-trente enfermé dans une salle de cinéma pour y aller voir les aventures d'une brochette d'interprètes dont la popularité à elle seule aurait suffit à assurer le remboursement des 20 900 000 euros engagés dans le septième long-métrage du cinéaste français. Les Seigneurs, ce sont ces anciennes gloires du football français qui à force d'encouragement de la part de leur futur entraîneur Patrick Orbéra (l'acteur José Garcia), finissent par accepter d'abandonner leurs activités pour une bonne cause : monter en Bretagne, jusqu'à l’île de Molène dans le Finistère afin d'y sauver l'emploi d'un certain nombre d'ouvriers d'une conserverie vouée à la fermeture. Sans doute pour d'autres raisons également. Comme de redorer leur image. Celui qui s'en sort encore le mieux, c'est Wéké N'Dogo (Omar Sy) dont la carrière prit fin en raison de problèmes cardiaques. Parce que pour ses futurs coéquipiers, c'est autre chose. Rayane Ziani (Gad Elmaleh) est dépressif et accro aux consoles de jeu (et plus précisément à la Playstation), Fabien Marandella (Ramzy Bédia) est cocaïnomane, Shaheef Berda (Joey Starr) est une brute épaisse qui sort tout juste de prison et David Léandri (Franck Dubosc), qui dans sa pathétique tentative de reconversion, se voit déjà fouler les plus grands plateaux de cinéma. Mélangés à des joeurs-pêcheurs locaux, cette équipe nouvellement formée va tenter de gravir les échelons de la Coupe de France afin d'engranger suffisamment d'argent pour pouvoir sauver la conserverie de Molène de la faillite...

Voilà donc pour le synopsis. Résultat du match. 1 pour Olivier Dahan pour lequel le film a attiré presque trois millions de spectateurs en huit semaines d'exploitation, et 0 pour le public qui se retrouvait là devant un long-métrage qui d'un point de vue scénaristique se révélait d'une pauvreté relativement commune dans la comédie française actuelle. Tourné en majorité dans le Finistère, Les Seigneurs ne repose que sur une seule chose : ses interprètes. En effet, réunir cette belle brochette d'acteur sauve du naufrage une œuvre qui sent à plein le 'foutage de gueule'. C'est horrible à dire, mais sans doute le cinéaste a-t-il pensé son film en tant que supporter de football ? S'il en est ainsi, alors on pourra supposer qu'une grande partie des spectateurs qui ont fait le déplacement jusqu'au cinéma sont eux-même de ce sport qui remue tant les foules.

Pas toujours d'accord avec ce qu'expriment les critiques de la presse spécialisée, j'avoue avoir ressenti le même sentiment que cette critique partielle écrite dans Les Cahiers du Cinéma, "Les Seigneurs" dévoile finalement son programme pathétique : rendre un hommage coupable au comique troupier des Charlots avec la dream team de l'humour télévisuel contemporain". Une critique à laquelle j'ajouterais : Sans l'immense talent Z des artistes ici invoqués... Marque de fabrique de certains artistes concentrant généralement leur carrière cinématographique dans les années soixante-dix (allez savoir pourquoi), Les Seigneurs tente de rejoindre malgré lui cette période peu glorieuse du Cinéma français (avec un grand C) et si faste pour l'amateur de nanars assumés. Autant la thématique évoquée par Les Charlots possédait une richesse toute personnelle, MAIS exemplaire, autant Olivier Dahan se fourvoie (et ainsi donc ses interprètes également) dans une comédie lourdingue à peine écrite, fainéante en matière de réalisation, bien qu'enjouée de part l'implication d'interprètes vouant à cette occasion, une véritable fascination pour le cinéma potache !

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