Pep Squad
et son concept ont de quoi faire rêver... Imaginer réunis le temps
d'un seul long-métrage l'esprit de John Waters et de Lloyd Kaufman
et une inspiration qui louvoie du côté de Class
of Nuke 'em High,
de Carrie au Bal du Diable (de
Brian de Palma, pour son final) ou de Female
Trouble et
Hairspray.
Du trash en somme, avec cette petite touche d'horreur que promet
chaque film estampillé Troma.
Mais ne nous y trompons pas, l'américain Steve Balderson n'est pas
John Waters ou Lloyd Kaufman. Ni même Gus Van Sant ou Harmony
Korine. Pep Squad
est son premier long-métrage et ça se sent. Finalement assez peu
inspiré puisque pillant ailleurs ce que son esprit semble incapable
d'imaginer par lui-même, Steve Balderson réalise une œuvre
plan-plan, sans envergures et à laquelle le doublage en français
inflige un surcroît de niaiserie. Le tampon Troma
a beau trôner sur la jaquette ou l'affiche du film, Pep
Squad
est bien moins ambitieux que ne le laisse envisager le synopsis. Une
fois encore, ceux qui vouent un culte aux noms cités plus haut
risquent d'être fortement perturbés, voire même terriblement
incommodés par cette pellicule à peine sanguinolente, interprétée
à la truelle et mise en scène avec autant de vigueur qu'un
paresseux ayant pris la décision de changer d'arbre...
Steve
Balderson exporte dans un petit patelin des États-Unis le concept du
teen-Movie
déviant dans lequel les personnages tous (ou presque) interprétés
par des adolescentes (ou de jeunes adultes) se provoquent et
s'agressent en permanence afin d'obtenir le titre tant convoité de
reine du bal de fin d'année. Parmi ces demoiselles, on retrouve
notamment Brooke Balderson qui n'est autre que la sœur cadette du
réalisateur, Amy Kelly qui continuera sa carrière auprès de Steve
Balderson avec, notamment, Firecracker
en 2005 ou Watch Out
trois ans plus tard, Jennifer Dreiling qui stroppera là sa carrière
d'actrice mais produira tout de même le Firecracker
du réalisateur, ou encore Summer Makovkin (qui devrait apparaître
prochainement dans West of Wonderland (The Search
for The Bastard Explorer) d'Alex
Rapport. Un casting majoritairement féminin donc mais parmi lequel
on retrouve quand même quelques mâles dont le libidineux Eric
Sherman qui incarne le principal de l'université, un bonhomme très
antipathique qui aime passer sa main sous la jupe de ses
étudiantes...
Affligé
par la volonté de son auteur de remplir un cahier des charges au
delà de la dose généralement prescrite dans ce genre de
long-métrage, Steve Balderson dévie du synopsis et s'aventure dans
beaucoup trop de domaines pour que Pep Squad
réussisse à tenir la distance. On attendait un film trash,
graveleux et irrévérencieux mais au final, on se retrouve devant
une œuvre bâtarde qui n'atteint jamais aucun objectif autre que
celui d'ennuyer le spectateur. Les interprètes sont mauvais, la mise
en scène affreusement molle, les différentes situations toutes plus
inégales les unes que les autres et la cohésion entre les scènes
aux abonnés absents. Il ne faut donc pas se laisser piéger par le
nom de Troma
qui orne certaines éditions au format dvd de Pep
Squad.
Ici, la présence de la fameuse société de production n'est pas une
valeur sûre. D'ailleurs, comme le démontre leur catalogue, Lloyd
Kaufman n'ont pas toujours été les auteurs de choix judicieux en
matière de distribution. Le film de Steve Balderson en est
malheureusement une navrante démonstration...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire