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dimanche 2 septembre 2018

Psychokinesis de Yeon sang-Ho (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



Deux ans après l'excellent Dernier Train pour Busan, le réalisateur, scénariste et producteur sud-coréen Yeon sang-Ho abandonne ses zombies pour un temps (son prochain long-métrage devrait les mettre à nouveau à l'honneur) et nous offre une œuvre particulière qui ne plaira pas à tout le monde. Et certainement pas à ceux qui avaient éprouvé une certaine jouissance devant son avant dernier bébé. Ici, l'action se résume à quelques scènes disparates. Déjà démystifié depuis de nombreuses années, le plus célèbre des (faux) psycho-kinésistes, l'israélien Uri Geller , peut d'ors et déjà abandonner l'idée de ressortir sa célèbre petite cuillère car en comparaison du héro de Psychokinesis, ce charlatan fait pâle figure. Étrange film, oui, en effet. Qui oscille entre comédie, drame, film d'action, ou de super-héros.
Le récit tourne autour d'un père et de sa fille. Séparés depuis des années, ils se retrouvent le jour où la mère de Roo-Mi meurt alors qu'elle s'interpose entre sa fille et l'entreprise de construction qui tente de déloger les derniers habitants d'un quartier voué à disparaître. C'est dans ce bidonville que travaillait jusque là la jeune fille, propriétaire d'un très populaire restaurant de poulet frit. Son père, Seok-Hyeon, réapparaît après des années de disparition. Roo-Mi admet difficilement l'arrivée de son père et ne lui accorde pas la moindre attention, préoccupée par le sort que l'entreprise de construction voue à son restaurant. Le jour-même, un phénomène étrange s'est produit dans le ciel sud-coréen. Un astéroïde s'est écrasé au sol et en buvant à une fontaine se trouvant à proximité, Seok-Hyeon a avalé une substance qui lui a conféré le don de psychokinésie. Le père Roo-Mi peut en effet par simple pensée, déplacer des objets plus ou moins lourds. Incapable de maîtriser tout à fait cette capacité, il va cependant y entrevoir la possibilité d'aider Roo-Mi et ses habitants face à l'envahisseur...

Surprenant. C'est le mot qui semble le plus juste lorsque l'on vient d'assister à ce curieux melting-pot proposé par un cinéaste sud-coréen qui a su prouver sa valeur deux ans plus tôt avec son invasion de zombies, mais également avec le prologue animé qu'il a également lui-même réalisé. On savait déjà Yeon sang-Ho capable d'apporter à son œuvre une dimension émotionnelle extraordinaire. Une fois de plus, le cinéaste ne faillit pas à sa réputation dans ce domaine et nous offre quelques scènes poignantes noyées au beau milieu d'une œuvre mélangeant à loisir action, moments de tendresse, conte, thriller, fantastique, comédie et drame.

Derrière l'intrigue principale se présente à l'horizon la quête de rédemption d'un père qui a fuit sa famille, abandonnant son épouse et leur fille. Certains spectateurs reprocheront sans doute à Psychokinesis d'être parfois un peu lourd dans sa démarche. Il est vrai que le film de Yeon sang-Ho évoque parfois ces contes pour enfants du dimanche après-midi. Pourtant, certains passages assez durs nous rappellent qu'il ne vaut mieux pas mettre Psychokinesis devant tous les yeux. L’œuvre s'ancre également dans le social, avec ce portrait terrifiant d'une police corrompue jusqu'à la moelle par la mafia sud-coréenne connue sous le nom de 'Kkangpae' bien que son nom soit tu au profit d'une organisation capable de s'adapter à tout type de situation en se muant sous diverses appellations. Face aux autorités et aux gangsters qui règnent dans les quartiers populaires, le cinéaste nous présente des personnages attachants qui malgré les milliers de kilomètres et les coutumes nous ressemblent étonnamment. A part la mollesse de certains passages, la mise en scène de Yeon Sang-Ho est irréprochable bien que parfois académique. La musique de Jan Heon-Gyoo participe grandement à l'immersion du spectateur, qu'il s'agisse des scènes d'action ou de passages plus intimistes. Quant aux effets-spéciaux, même s'ils se révèlent plutôt sobres, ils demeurent très efficaces. On notera avant tout l'incroyable interprétation de ses deux principaux acteurs que sont Ryoo Seung-Ryong (dans le rôle du père) et de Sim Eun-Kyeong (dans celui de la fille). Alors qu'il est sortie en salle dans son pays, Psychokinesis n'aura pas eu les honneurs chez nous puisqu'il a été mis à disposition sur la plateforme de streaming Netflix...

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