Mutronics,
contraction plus que probable de Mutants et Électroniques, fut le
second long-métrage en tant que principal réalisateur de Steve Wang
et le premier et sans doute dernier de Screaming Mad George, pseudo
sous lequel se cache l'originaire d'Osaka en Chine, Joji Tani, qui
dès le milieu des années quatre-vingt et ce, jusqu'au début des
années 2000 s'est surtout fait connaître pour ses délirants
effets-spéciaux dans différents longs-métrages horrifiques. Et
c'est bien là, le rapport entre ces deux cinéastes qui pour une
fois seulement ont réalisé ensemble ce long-métrage inspiré d'une
série de manga écrite et dessinée par Yoshiki Takaya, et éditée
en 1985. Une suite signée par Steve Wang seul aux commandes verra la
jour en 1994. Si même alors, le spectateur aventureux qui osera se
lancer dans les premières aventures de ce héros qui
malencontreusement est tombé sur une curieuse machine extraterrestre
le transformant en super-héros demeurera ignorant des origines de ce
film à petit budget produit par Brian Yuzna, il fera pourtant
obligatoirement le lien entre le Guyver et les « metal
heroes » japonais
de son enfance.
D'une
esthétique proche d'un X-OR
de glorieuse mémoire, le Guyver est en effet constitué d'une
armature métallique le recouvrant des pieds à la tête, cette
dernière étant la source de l'unique point faible de son porteur,
le jeune Sean Barker (interprété par Jack Armstrong).
Mutronics
est un objet filmique presque non identifiable. Science-fiction,
kung-fu, action, gore, comédie et délires visuels constituent le
ciment d'une œuvre presque inclassable puisque improbable.
Science-fiction d'abord, avec cette histoire de boite de pandore
construite par une entité extraterrestre dont l'utilisation
pourrait, entre les mains de personnes malintentionnés, avoir des
répercutions pire que la bombe atomique. Heureusement pour
l'humanité, c'est le jeune Sean Barker qui se l'approprie après
qu'un scientifique l'ait perdu en cours de route après l'avoir
dérobée dans le laboratoire de recherches des établissements
Chronos
appartenant à un certain Fulton Balcus. Ce dernier, incarné par
David Gale (Re-Animator)
étant le grand méchant du long-métrage, ses intentions au sujet du
Guyver demeurent, elles, relativement sombres. Kung-fu et action,
ensuite, car les combats orchestrés entre le Guyver et ses ennemis
(sur lesquels nous reviendrons un peu plus loin) sont constitués de
scènes de combats à mains (ou à pattes, c'est selon) nues. Les
corps sont souvent projetés à des dizaines de mètres de haut et il
n'est pas rares de voir les corps se relever même après une chute
normalement mortelle. Des Respawn
répétés qui laissent alors présager d'une œuvre jamais
véritablement sérieuse et, au fond, familiale. Comédie et délires
visuels enfin car le spectacle est totalement déjanté. Et même si
chez nous, l'humour à l'américaine ne sera pas forcément
efficiente, il n'est pas rare que l'on reste quoi devant cette
débauche de scènes à humour pompier et absurde.
Les
combats n'opposent plus un homme à d'autres de son espèce mais un
super-héros à une poignée de créatures originaires de notre
humanité mais qui dans l'ombre du laboratoire cité plus haut ont
été les victimes innocentes (ou pas) d'un projet fou orchestré par
Fulton Balcus. Autre aspect relativement incongru de Mutronics,
son casting : Car pour accompagner les délires de Screaming Mad
George et de Steve Wang, les cinéastes ont fait appel à des
interprètes que l'on jugera, une fois réunis, d'hétérogènes :
Mark hamill (surtout connu pour avoir à plusieurs reprises
interprété le célèbre rôle de Luke Skywalker dans la mythique
saga (du moins pour une partie de la planète) Star
Wars,
Michael Berryman, célèbre Pluto du shocker réalisé par Wes Craven
en 1977, La Colline a des Yeux,
et même Jeffrey Combs pour un rôle si court qu'on lui prêterait
presque l'apparence d'un caméo.
Malgré
ce très intéressant mélange des genres et la diversité des
interprètes, Mutronics demeure
pourtant malheureusement un film de piètre qualité. Si les
effets-spéciaux sont mi-figue, mi-raisin, les décors sont par
contre, abominablement laids. Les personnages sont perpétuellement
plongés dans une désagréable obscurité et le récit n'est qu'un
vague prétexte à montrer des combats pas plus dignes que ceux des
plus vieilles séries télévisées japonaises dont feu Antenne2 se
fait la porte-parole dans les années quatre-vingt en France. A voir
pour le délire et pour la micro-apparition de la scream
queen
Linnea Quigley (Le Retour des Morts-Vivants),
mais juste une fois alors...
Bonjour,
RépondreSupprimerOsaka est bien sûr au Japon