Alors que la France
connaît une grève générale d'ampleur nationale, Marc Roux, cadre
ambitieux d'une entreprise et Vincent Disse (notez le jeu de mots
foireux !), individu insaisissable, décident de faire route ensemble
vers l'Italie, et plus précisément vers la ville de Rome où doit
avoir lieu la signature d'un contrat très important pour la carrière
à venir du premier. C'est donc sur le mode du covoiturage, très à
la mode depuis quelques années que démarrent les aventures de ce
duo antinomique formé par les acteurs français Patrick Timsit et
Charles Berling. Une variation sur L'Emmerdeur
d'Edouard Molinaro relativement pauvre en terme d'écriture et
d'interprétation, ou sur celui du Boulet
d'Alain Berbérian. Patrick Timsit qui s'était déjà intéressé au
sujet à travers le personnage de François Pignon créé et mis en
scène par l'auteur du scénario original Francis Veber dans le
remake daté de 2008 campe cette fois-ci le rôle du partenaire agacé
par la présence d'un individu ne partageant que très modestement
ses différents points de vue.
Charles
Berling est donc cet être difficile à cerner. Qui semble se ficher
d'à peu près tout ce qui préoccupe principalement le héros
incarné par Patrick Timsit. S'ensuit donc une série de séquences
qui auraient normalement dû générer le rire mais qui au final
parvient tout juste péniblement à retenir l'attention des
spectateurs. Comédie en forme de Road-movie campagnard, Par
suite d'un arrêt de travail...
est plus triste que réellement amusant. On attend de pouvoir autant
s'amuser que les acteurs, jouant aux cabotins l'un envers l'autre,
mais l'une des principales faiblesses du récit demeure dans cette
triste impression que l'on a que les deux interprètes jouent pour
eux sans penser que derrière, des spectateurs attendent sans doute
d'être emmenés dans leurs péripéties. A vrai dire, le film de
l'écrivain et réalisateur français Frédéric Andréi (son second
après Paris, Minuit en
1986) ne fait qu'emprunter la même voie que des longs-métrages tels
que Trafic d'Influence de
Dominique Farrugia (1998) et Fallait pas !
(1996)
de (et avec) Gérard Jugnot, avec, cependant, beaucoup moins de
bonheur même si, déjà, ces deux exemples n'avaient rien de
remarquable.
Au
final, et comme dans la généralité des cas abordés par ce type de
comédies, Par suite d'un arrêt de travail...
repose
avant tout sur l'antagonisme de ses deux principaux personnages.
Manquant cruellement de profondeur et de gags réellement drôles, le
film se regarde sans véritable déplaisir même s'il ne laissera pas
de souvenirs impérissables...
La Horde
est l’œuvre d'un binôme de cinéastes formé par Yannick Dahan et
Benjamin Rocher. Si le premier n'a réalisé que cette collaboration
en matière de long-métrage cinéma, le second, lui, après cette
première tentative en 2009, persévérera quatre ans plus tard sur
un sujet similaire mais beaucoup plus original (en réalisant le
premier segment du diptyque Goal of the Dead
dont la seconde partie à été confiée à Thierry Poiraud). Pour un
premier film, nous ne nous appesantirons pas sur son flagrant manque
d'originalité. Car oui, le film, comme beaucoup d'autres avant lui,
emprunte une foule d'idées à plusieurs films de genre. Le [rec]
des
espagnols Paco Plaza et Jaume Balagueró, le français Banlieue
13 de
Pierre Morel, ou encore le plus lointain The Raid
de
Gareth Evans.
Amateurs
de finesse, la porte de sortie se situe sur votre droite. La
Horde
est bourrin, vulgaire, et ne s'adressera qu'aux amateurs de gore,
d'action effrénée et de scénarios bas du front. A tel point qu'une
partie du public aura presque le reflex d'abandonner les personnages
à mi-course vue la pauvreté de l'ensemble. Pourtant, je ne sais par
quel fruit du hasard, le film parvient à augmenter sa vitesse d'un
cran au dessus et offre une dernière demi-heure dont le principal
argument est de déployer une armada de scènes d'horreurs,
agrémentant même la chose d'un nouveau personnages particulièrement
gratiné.Accompagnant un trio principal de personnages interprétés
par Claude Perron, Jean-Pierre Martins et Eriq Ebouaney, l'acteur
Yves Pignot, celui-là même qui joua sur les planches du Feydaux, du
Guitry ou encore du Marivaux ou joua dans de nombreux films pour le
cinéma et la télévision incarne ici le personnage de René, un bon
gros raciste, pantagruélique, marqué par la guerre, et surtout
grand amateur de haches puisqu'il s'agit de son arme de prédilection.
On pourrait presque l'imaginer sous le masque de Leatherface mais
dans une version à visage découvert et ayant abandonné la
tronçonneuse pour la hache ! En terme d'horreur, La
Horde
est tout sauf avare. Ça pisse à tous les étages d'un immeuble
assiégé par une horde (celle du titre) d'infectés, et même si de
très nombreuses scène frôlent le ridicule par leur incohérence, on
passe finalement un très agréable moment.
Détail
fort amusant que les plus attentifs auront certainement distingué
lors de la mort de Greco, le gitan incarné par l'acteur Jo Prestia
en mode 'infecté',
le sort accordé à cet individu fort peu recommandable semble faire
écho à celui auquel le personnage du Ténia
échappa lors de l'éprouvante scène située dans la boite gay du
traumatisant Irréversible
de Gaspar Noé. Sans doute l'une des meilleures idées qu'eurent
Yannick Dahan et Benjamin Rocher lors du tournage de ce petit film
d'horreur à la française...
Pour
finir, une devinette : quels rapports entretient True
Lies du
cinéaste américain James Cameron (Terminator
1&2,
Abyss,
Avatar)
avec le film qui clôt cet article ? Quel rapport peut-il y
avoir entre un film d'action interprété par l'hyper bodybuildé
Arnold Schwarzenegger et une comédie essentiellement interprétée
par nos acteurs locaux Thierry Lhermitte, Miou-Miou, Eddy Mitchell
(savoureux comme à son habitude) et Michel Boujenah ? Et bien,
le premier est le remake du second. Et oui, une fois encore, les
américains nous 'piquaient'
une
idée de scénario pour l'adapter à leur sauce. Mais c'est sans
chauvinisme aucun qu'il est bon de préciser que l’œuvre de Claude
Zidi y est mille fois supérieure, et ce, grâce notamment à
l'interprétation d'un quatuor d'acteurs impeccables : Miou-Miou
en maîtresse de maison soignée, Thierry Lhermitte et Eddy Mitchell
en faux agents des Telecom mais véritables agents secrets, et Michel
Boujenah en mythomane et séducteur assez lourd.
Si
l'action est présente, c'est pourtant l 'humour qui domine ici
le récit. Le scénario de Didier Kaminka, Simon Michaël et Claude
Zidi est aux petits oignons et fait la part belle aux répliques
humoristiques dont le chanteur et acteur Eddy Mitchell semble être
le principal bénéficiaire puisque ses dialogues sont parmi les plus
drôles du film. La Totale mêle la comédie à un brin d'action.
l'émulsion fonctionne à merveille et les interprètes semblent
beaucoup s'amuser des péripéties qui les opposent à des
personnages secondaires notamment interprétés par Jean Benguigui,
François Hadji-Lazaro (d'abord connu pour avoir été le leader du
groupe de rock français alternatif Les
Garçons Bouchers),
ou encore Sagamore Stévenin, le fils d'un certain...Jean-François...
Si
j'osais, j'affirmerais que le film est une TOTALE réussite dans le
domaine visé. On s'amuse beaucoup, et l'on attend avec ferveur
chacune des interventions d'Eddy Mitchell auquel les cinéastes ont
décidément pris l'habitude d'offrir des répliques cinglantes. Un
bonheur que d'entendre par exemple son personnage relancer son ami et
collègue François Voisin sur l'hypothétique orientation sexuelle
de son fils Julien...
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