À l'issue de la
projection de Amityville : Where The Echo Lives
dont me fit crapuleusement profiter un ami en me conviant à sa
récente découverte, ma première pensée allait à David Didelot.
Cet homme affable personnifiant le mieux ce qu'est un véritable fan
de la franchise débutée à la toute fin des années soixante-dix
par le réalisateur américain Stuart Rosenberg. J'ai tout de suite
imaginé le désarroi qui fut sans doute le sien si comme moi il eut
la (mal)chance de découvrir cette énième itération d'un mythe de
l'épouvante et du fantastique détricoté dans tous les sens pour
n'en livrer majoritairement que des exemplaires terriblement
navrants ! S'il est un fait avéré, c'est que la franchise n'a
depuis très longtemps plus rien de véritablement excitant à nous
proposer. Et comme je l'évoquais dans un tout récent article
consacré à l'infâme Spookies
de Genie Joseph, Thomas Doran et Brendan Faulkner sorti en 1986, il y
a toujours moyen de trouver pire que ce que l'on considérait jusqu'à
maintenant comme étant le pire film d'horreur de tous les temps. Ça
n'a jamais été aussi vrai que concernant la saga Amityville
qui
depuis des lustres ne cesse de prendre les fans pour des cons en
proposant des œuvres faisandées qui de près ou de loin n'ont de
rapport avec la série de films originaux que le nom. Dès le départ
on sent bien que dans le cas de Amityville :
Where The Echo Lives,
l'expérience va être difficile. Ne serait-ce qu'à travers cette
bande musicale si puérile que même les centres commerciaux
n'oseraient pas la diffuser dans leurs ascenseurs. Apparemment
composée par un ersatz de Richard Clayderman amputé de la main
droite et de la moitié des doigts de la main gauche, le fond sonore
est à peine digne de ce que pourrait jouer un enfant de dix ans qui
suit des cours de piano depuis seulement six mois. En forme
d'ouverture symphonique d'album de Black Metal du pauvre, l'ensemble
donnerait des indigestions à n'importe quel mélomane adepte de
musique contemporaine et minimaliste. Une bande originale finalement
très en accord avec le contenu du long-métrage tant ce dernier
semble vouloir repousser les limites du vide notamment instaurées il
y a quelques années par le très prétentieux A
Ghost Story de
David Lowery... Dans le rôle principal, l'actrice Sarah McDonald.
Dont l'adiposité et la surcharge pondérale sont peu en accord avec
cet exercice de course à pieds qui voudrait qu'elle représente la
femme d'aujourd'hui : Active, sportive et déterminée.
Éliminant
de surcroît son surplus de kilos en buvant du jus d'orange avant
d'aller user les talons de ses baskets sur le bitume. Honorable...
pour une jeune femme dont le visage est à l'aune du reste et qui
donc aura beaucoup de difficultés à convaincre qu'avec quelques
touches de maquillage elle pourrait ressembler à autre chose qu'une
célibataire tout juste extraite de son lit ! Engagée par une
inconnue qui aimerait bien qu'elle résolve pour elle une épineuse
affaire de hantise, notre spécialiste en enquêtes paranormales
passe son temps à faire chauffer son café, à boire son jus de
fruits, à manger des biscottes, à parler de tout et de rien mais
surtout pas du sujet qui nous intéresse ici. Le film se permettant
régulièrement des intrusions inesthétiques à bases de fonds noirs
où s'affichent des textes que les auteurs auraient peut-être mieux
fait de transformer en dialogues avant de les confier à leur
principale interprète. Quoique... Les décors sont minimalistes au
possible (le sujet central, lorsque le réalisateur se donne la peine
de s'y consacrer, se déroulant dans un grenier sans vieux meubles,
sans toiles d'araignées, etc...). Bref, avec
Amityville : Where The Echo Lives,
Carlos Ayala parvient à faire pire que The
Amityville Playhouse
de John R. Walker en 2015 ou que The Amityville
Harvest
et The Amityville Moon
tout deux respectivement réalisés en 2020 et 2021 par Thomas J.
Churchill. Dans l'univers impitoyable du cinéma d'horreur,
d'épouvante ou fantastique ou chacun cherche à tirer la couverture
à soit, le film de Carlos Ayala est le virus Ebola de la franchise.
Capable non pas de liquéfier vos organes internes mais de rendre
plus molle encore qu'elle ne l'est, votre matière grise. Des
décors, jusqu'au scénario en passant par la mise en scène,
l'interprétation, la photographie ou la post-synchronisation, ce....
''film''
est une honte qui offre au fond deux occasions : celle de
rattraper quatre-vingt dix minutes de sommeil que vous auriez
éventuellement pu perdre la nuit précédente ou celle de
relativiser sur tout ce que vous avez pu vivre comme expériences
négatives dans le domaine du cinéma d'horreur et d'épouvante.....
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