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lundi 15 janvier 2018

Amphibious de Brian Yuzna (2010) - ★★★★★★☆☆☆☆



Alors que depuis le tout début des années 2000 le producteur, scénariste et réalisateur américain Brian Yuzna, auteur notamment des second et troisième épisodes de la saga Re-Animator s'était expatrié jusqu'en Espagne pour y tourner toute une série de longs-métrages horrifiques, il s'exportait en cette année 2010 jusqu'en Indonésie pour y réaliser ce qui demeure encore à ce jour comme son dernier long-métrage. Originaire lui-même des Philippines, il était donc presque logique qu'un jour il retourne faire son métier de cinéaste dans un pays proche de celui qui le vit naître. A moins qu'il ne s'agisse tout simplement d'un moyen plus évident de tourner à moindres frais. La sous-traitance étant une manière d'économiser de l'argent en employant des interprètes inconnus, ici d'origine indonésienne, Brian Yuzna s'est de plus offert un cadre qui aurait pu être idyllique s'il ne s'était pas exclusivement contenté de tourner Amphibious autour d'une plate-forme de pêche située au beau milieu de nulle part, quelque part entre l'océan Indien et l'océan Pacifique. Calmons les ardeurs des plus impatients immédiatement et précisons que la dernière fournée de Brian Yuzna est un pur produit bis.
Une petite série B aux effets-spéciaux tout juste acceptables, au scénario tenant sur la surface d'une feuille OCB, et à l'interprétation que nous jugerons... d'honnête. On ne sait trop si l'héroïne Skylar Shane (interprétée par l'actrice néerlandaise Janna Fassaert) vogue à bord de l'embarcation de Jack Bowman (l'acteur américain Michael Paré auquel on prévoyait une brillante carrière après ses apparitions dans Les Rues de feu et Philadelphia Experiment) pour retrouver sa fille disparue après le fameux tsunami ayant eu lieu dans l'océan indien en 2004 (dans l'esprit, cet aspect du scénario rappelle fortement l'excellent Vinyan de Fabrice du Welz avec Emmanuelle Béart). Ou si, officiellement, elle est bien partie à la conquête d'une présence préhistorique au large de Sumatra. Toujours est-il qu'elle se retrouve embarquée dans une aventure dont l'une des intrigues permet à Brian Yuzna de revenir sur la condition des enfants indonésiens employés de force dans des tâches ingrates et difficiles.

Esclaves au service du violent et tyrannique Jimmy Kudrow (l'acteur irlandais Francis Magee que l'on pu notamment voir dans le Jimmy's Hall du cinéaste britannique Ken Loach en 2014), Tamal et son frère sont les victimes de brimades non seulement de la part de leur geôliers, mais également des autres enfants, eux-mêmes forcés de travailler sur une plate-forme de pêche suspendue au dessus des eaux au fond desquelles une énorme créature s'est extraite de la roche suite à un terrible tsunami. On le comprendra assez rapidement, la jolie Skylar Shane viendra au secours du jeune Tamal, lequel est depuis tout jeune porteur d'un talisman lui conférent de bien curieux pouvoirs.

Nous évoquions plus haut la participation d'acteur indonésiens. En effet, outre les interprètes cités plus haut, le reste du casting est constitué d'acteurs locaux plus ou moins «professionnels ». Kardiman Dorman Borisman, Verdi Solaiman, Joshua Pandelaki ou encore Monica Sayangbatri constituent donc le reste du casting, cette dernière campant le jeune Tamal. Une interprète féminine incarnant un personnage masculin ? Vous en comprendrez la raison en suivant les aventures de cette petite dizaine de personnages décimés les uns après les autres par une énorme créature en CGI de mauvaise qualité, sorte d'immense scorpion marin au dard agissant comme un pieu, transperçant les organismes dans des effets gore pourtant pas si mauvais qu'on aurait pu le craindre.

Si le petit budget de Amphibious se ressent, le film n'est pourtant pas aussi désagréable que cela à regarder malgré les notes lui étant généralement accordées. On passe un sympathique moment auprès de ces interprètes inconnus qui font l'essentiel de ce que leur demande le cinéaste. On regretterait presque que Brian Yuzna n'ait rien fait depuis à part avoir participé à la mise en scène de 60 Seconds of Solitude in Year Zero, une compilation de courts-métrages réalisés par une soixantaine de cinéastes de tous horizons et dont la particularité (outre son très grand nombre de participations à la réalisation) est de n'avoir été projeté qu'une seule fois, le 22 décembre 2011 dans le port de Tallinn, en Estonie...

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