Alors que depuis le tout
début des années 2000 le producteur, scénariste et réalisateur
américain Brian Yuzna, auteur notamment des second et troisième
épisodes de la saga Re-Animator s'était expatrié
jusqu'en Espagne pour y tourner toute une série de longs-métrages
horrifiques, il s'exportait en cette année 2010 jusqu'en Indonésie
pour y réaliser ce qui demeure encore à ce jour comme son dernier
long-métrage. Originaire lui-même des Philippines, il était donc
presque logique qu'un jour il retourne faire son métier de cinéaste
dans un pays proche de celui qui le vit naître. A moins qu'il ne
s'agisse tout simplement d'un moyen plus évident de tourner à
moindres frais. La sous-traitance étant une manière d'économiser
de l'argent en employant des interprètes inconnus, ici d'origine
indonésienne, Brian Yuzna s'est de plus offert un cadre qui aurait
pu être idyllique s'il ne s'était pas exclusivement contenté de
tourner Amphibious autour d'une plate-forme de pêche
située au beau milieu de nulle part, quelque part entre l'océan
Indien et l'océan Pacifique. Calmons les ardeurs des plus impatients
immédiatement et précisons que la dernière fournée de Brian Yuzna
est un pur produit bis.
Une petite série B aux
effets-spéciaux tout juste acceptables, au scénario tenant sur la
surface d'une feuille OCB, et à l'interprétation que nous
jugerons... d'honnête. On ne sait trop si l'héroïne Skylar Shane
(interprétée par l'actrice néerlandaise Janna Fassaert) vogue à
bord de l'embarcation de Jack Bowman (l'acteur américain Michael
Paré auquel on prévoyait une brillante carrière après ses
apparitions dans Les Rues de feu et Philadelphia
Experiment) pour retrouver sa fille disparue après le fameux
tsunami ayant eu lieu dans l'océan indien en 2004 (dans l'esprit,
cet aspect du scénario rappelle fortement l'excellent Vinyan
de Fabrice du Welz avec Emmanuelle Béart). Ou si, officiellement,
elle est bien partie à la conquête d'une présence préhistorique
au large de Sumatra. Toujours est-il qu'elle se retrouve embarquée
dans une aventure dont l'une des intrigues permet à Brian Yuzna de
revenir sur la condition des enfants indonésiens employés de force
dans des tâches ingrates et difficiles.
Esclaves au service du violent et tyrannique Jimmy Kudrow (l'acteur
irlandais Francis Magee que l'on pu notamment voir dans le Jimmy's
Hall du
cinéaste britannique Ken Loach en 2014), Tamal et son frère sont
les victimes de brimades non seulement de la part de leur geôliers,
mais également des autres enfants, eux-mêmes forcés de travailler
sur une plate-forme de pêche suspendue au dessus des eaux au fond
desquelles une énorme créature s'est extraite de la roche suite à
un terrible tsunami. On le comprendra assez rapidement, la jolie
Skylar Shane viendra au secours du jeune Tamal, lequel est depuis
tout jeune porteur d'un talisman lui conférent de bien curieux
pouvoirs.
Nous
évoquions plus haut la participation d'acteur indonésiens. En
effet, outre les interprètes cités plus haut, le reste du casting
est constitué d'acteurs locaux plus ou moins «professionnels ».
Kardiman Dorman Borisman, Verdi Solaiman, Joshua Pandelaki ou encore
Monica Sayangbatri constituent donc le reste du casting, cette
dernière campant le jeune Tamal. Une interprète féminine incarnant
un personnage masculin ? Vous en comprendrez la raison en
suivant les aventures de cette petite dizaine de personnages décimés
les uns après les autres par une énorme créature en CGI de
mauvaise qualité, sorte d'immense scorpion marin au dard agissant
comme un pieu, transperçant les organismes dans des effets gore
pourtant pas si mauvais qu'on aurait pu le craindre.
Si
le petit budget de Amphibious
se
ressent, le film n'est pourtant pas aussi désagréable que cela à
regarder malgré les notes lui étant généralement accordées. On
passe un sympathique moment auprès de ces interprètes inconnus qui
font l'essentiel de ce que leur demande le cinéaste. On regretterait
presque que Brian Yuzna n'ait rien fait depuis à part avoir
participé à la mise en scène de 60
Seconds of Solitude in Year Zero,
une compilation de courts-métrages réalisés par une soixantaine de
cinéastes de tous horizons et dont la particularité (outre son très
grand nombre de participations à la réalisation) est de n'avoir été
projeté qu'une seule fois, le 22 décembre 2011 dans le port de
Tallinn, en Estonie...
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