Le Rayon Bleu
est un film horrifico-policier un peu particulier signé d'un
réalisateur bien connu des plus vieux amateurs de cinéma
d'épouvante puisqu'après ce tout premier long-métrage datant
apparemment de 1974 (Wikipedia situe l'année de
création de Blue Sunshine en
1976, Premiere en 1977, ou encore Allociné
en 1978), le cinéaste américain Jeff Lieberman signera le peu
ragoutant mais plutôt sympathique La Nuit des Vers Géants,
puis en 1981 le sous-Délivrance, Survivance,
qui comme son nom l'indique est un survival d'honnête facture. Le
Rayon Bleu/
Blue Sunshine est
donc le premier long-métrage de Jeff Lieberman qui pour sa première
incursion au cinéma (il signa auparavant le court-métrage
The Ringer
en 1972) signe une œuvre particulièrement dérangeante. A la
frontière du paranormal qui dans l'esprit, pourra rappeler aux fans
de David Cronenberg les premiers films du canadien.
Le
récit tourne autour du Blue
Sunshine,
une puissante drogue, un type de LSD, que distribuait un étudiant de
l'université de Stanford à ses camarades dix ans auparavant et dont
plusieurs effets secondaires ne se font ressentir qu'à ce jour.
Migraines et pertes de cheveux sont les principaux symptômes de ce
qui débouche finalement par des crises de démence poussant ses
anciens consommateurs à tuer leur entourage dans des conditions
particulièrement effroyables. Jerry Zipkin sera le premier à en
faire les frais puisque parmi ses invités d'un soir, l'un d'eux fit
justement l'expérience du Blue
Sunshine
dix ans auparavant. Lors de cette soirée, ce dernier perd la tête
après que l'un des convives lui ai retiré par inadvertance sa
perruque. Après avoir pris la fuite en pleine nuit, ses amis partent
à sa recherche tandis que trois des membres féminins décident de
patienter chez leur hôte. De retour dans la demeure, l'homme rendu
furieux tue la première en la jetant dans le foyer de la cheminée
et bat à mort les deux autres. Lorsque réapparaît Jerry Zipkin, il
constate avec douleur le décès de ses trois amies mais n'a pas le
temps de s'apitoyer car le tueur s'en désormais à lui. Après une
courte course-poursuite aux alentours de la demeure, Jerry se
débarrasse de son ami en le jetant contre un camion déboulant sur
la route. Ce dernier meurt mais très vite, les soupçons se portent
sur Jerry, seul témoin de l'horreur qui s'est produite. Ne pouvant
prouver son innocence, il décide de s'enfuir et se met en cavale,
aidé par ses amis Alicia Sweeney et le chirurgien David Blume. Afin
de prouver son innocence, Jerry va mener sa propre enquête et
découvrir que d'autres meurtres ont eu lieu ailleurs mais dans les
mêmes circonstances. Le jeune homme est loin d'être au bout de ses
surprises...
Le Rayon Bleu
est une excellente production, pas si horrifique que cela d'ailleurs
puisque l'hémoglobine y coule de façon relativement rare. Ce qui
lui manque finalement, c'est cet esprit psychédélique auquel on
aurait pu s'attendre car de l'aperçu des effets très tardifs et
secondaires de la drogue, le spectateur n'en a que les tragiques
conclusions. En fait, l’œuvre de Jeff Lieberman tourne surtout
autour du personnage de Jerry Zipkin interprété par le producteur,
scénariste, réalisateur et acteur Zalman King (La
Galaxie de la Terreur),
obligé de fuir les autorités pour espérer pouvoir prouver son
innocence. Le jeu quelque peu outré de Zalman King se révèle
souvent déroutant au point que l'on se demande si lui-même ne va
pas finir par retirer sa perruque et s'attaquer à ceux que son
personnage côtoie. Un personnage qui d'ailleurs, accumule la
malchance. Autre implication intéressante mais qui aurait mérité
d'être davantage développée, celle du politicien Edward Flemming
interprété par l'acteur Mark Goddard.
A
part cela, le long-métrage de Jeff Lieberman est assez surprenant
pour qu'on lui prête un certain intérêt. Une bonne ambiance qui
rappelle bien l'époque à laquelle le film a été tourné (les
années soixante-dix), des maquillages sommaires mais finalement
assez inquiétants avec touffes de cheveux pendouillant sur des
crânes entièrement recouverts de latex et yeux révulsés. Des
effets on ne peut plus simple mais qui offrent à ce Rayon
Bleu
une atmosphère parfois déroutante.
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