Premier long-métrage du
spécialiste des effets-spéciaux visuels Benni Diez, Stung
semble être avant tout pour lui un champ d'expérimentations lui
permettant d'éprouver ses capacités en matière de création. Des
modèles de créatures typiques de celles que l'on rencontre en
général dans les films d'horreur parodiques auquel celui-ci semble
justement devoir appartenir. Reprenant le concept des insectes
hyménoptères tueurs qui fit florès dans le courant des années
soixante-dix avec La Révolte des abeilles est
un film de Curtis Harrington, L'Inévitable
catastrophe
d'Irwin Allen, Les abeilles
d'Alfredo Zacarías ou Terreur dans le ciel
de Lee H. Katzin, Benni Diez n'est cependant pas le premier a avoir
choisi de remettre le genre au (dé)goût du jour. Dans la longue,
très longue liste des comédies horrifiques, Stung
ne s'offre malheureusement pas une place de choix. Trop classique
dans sa construction et passablement inefficient dans sa volonté
d'ajouter une bonne grosse louche d'humour potache, le film de Benni
Diez est relativement fade. L'intrigue démarre en nous présentant
Julia (Jessica Cook) et Paul (Matt O'Leary). La première dirige une
entreprise de restauration qui emploie le second comme serveur. Tout
deux se rendent au domaine de la famille Perch afin d'y assurer
l'organisation d'une réception donnée une fois par an par la
maîtresse de maison (Eve Slatner) et par son fils Sydney (Clfton
Collins Jr.). Y sont invités un certains nombres de convives parmi
lesquels le maire Caruthers (Lance Henriksen). Les festivités se
déroulant de nuit, tout ce petit monde va être au centre d'une
attaque perpétrée par des guêpes mutantes particulièrement
agressives dont l'attitude résulte de l'emploi d'un engrais végétal
mêlé à des hormones de croissance. Si leur taille n'est pour
l'instant pas très impressionnante, il va en être autrement lorsque
celles-ci vont planter leur dard dans le corps de leurs victimes et
ainsi donner naissance à des créatures cette fois-ci
monstrueusement grandes. Leur but : se reproduire. Le sujet est
l'occasion pour Benni Diez de mettre en scène des guêpes géantes,
mixant ainsi des effets prosthétiques à des images de synthèse.
Le
caractère humoristique de l'ensemble n'empêche pas le film d'offrir
quelques séquences bien crades, entre des victimes qui vont être
déchiquetées lors de l'apparition d' hyménoptères de taille très
imposante s'extrayant de leur corps, entre viande explosée et
substances gluantes du plus écœurant effet ! Notre duo de
jeunes interprètes a beau faire ce qu'il peut pour ajouter une note
d'humour à l'ensemble, les gags tombent généralement à plat et se
montrent aussi ringards que cette assemblée d'invités originaires
d'un monde rural déconsidéré par le réalisateur qui en fait une
caricature très peu élogieuse. Se déroulant tout d'abord dans le
parc de la propriété, on a du mal à comprendre l'attitude de ces
convives qui plutôt que de se réfugier dans la demeure des Perch
semblent préférer tourner en boucle dans le jardin en attendant
d'être les prochaines victimes des guêpes mutantes. Si les
effets-spéciaux sont plutôt convenables malgré l'invraisemblance
des créatures qu'ils mettent en scène (l'emploi de CGI
saute véritablement aux yeux), le film perd peu à peu de cette
puissance qu'il était péniblement parvenu à conserver jusque là.
Car la seconde moitié du film se déroule à l'intérieur même de
la demeure des Perch après qu'une petite poignée de survivants ait
réussi à échapper aux créatures. Là, Benni Diez ne s'embarrasse
pas du moindre sens de l'imagination en piochant dans l'un des mythes
du cinéma d'épouvante et de science-fiction : Alien
de Ridley Scott et sa suite Aliens, le retour de
James Cameron. La présence de Lance Henriksen n'étant d'ailleurs
peut-être pas étrangère à cette volonté de traiter ses
hyménoptères comme le firent les deux réalisateurs avec leurs
fameux xénomorphes ! Déjà, le concept de ponte dans le corps
des victimes laissait présager d'une source d'inspiration bien
définie. Mais alors, lorsque l'on découvre Matt au sein d'une
couveuse permettant à une reine d'assurer la survie de sa
descendance, il est clair que le réalisateur s'est très fortement
inspiré des deux classiques cités ci-dessus. Sans pour autant
parvenir à se hisser à la hauteur de ses aînés. Sans être du
niveau faussement nanardesque de ces légions de longs-métrages
horrifiques bancals qui voient le jour chaque année, Stung
n'en est pas moins très en deçà des meilleurs films mettant en
scène des invasions de créatures volantes ou rampantes. Bref, un
long-métrage qui se regarde sans un total déplaisir mais qui
s'oublie très rapidement...
Les gros insectes sont l'une de mes trois phobies (je ne compte pas les évidentes : maladie, mort) avec les seringues / sang et les vastes étendues désertiques (en particulier la mer et ses fonds... j'arrive quand même à regarder "Les dents de la mer", que je possède, d'ailleurs). Bon, la pochette de "Mezzanine", ça passe... :-)
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