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jeudi 24 octobre 2024

Le fil de Daniel Auteuil (2024) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

À l'origine du dernier long-métrage interprété et réalisé par Daniel Auteuil, un texte écrit par l'avocat Jean-Yves Moyart sous le pseudonyme de Maître Mö, intitulé Au Guet-apens et publié pour la première fois en 2011. Il s'agissait à l'époque d'un récit tournant autour d'une authentique affaire criminelle et judiciaire au centre de laquelle l'avocat fut chargé de défendre un certain Ahmed, alors père de six enfants et accusé d'avoir assassiné son épouse prénommée Geneviève. Depuis, Jean-Yves Moyart est mort d'un cancer en 2021 à l'âge de cinquante-trois ans. Daniel Auteuil lui rend ainsi hommage à travers Le fil, l'adaptation du texte écrit treize ans auparavant. Œuvre dans laquelle l'acteur se met lui-même en scène dans le rôle de l'avocat tandis que Grégory Gadebois enfile le costume de l'accusé dont le nom a bien entendu été modifié. Doux, très proche de ses enfants, Nicolas Milik est un jour arrêté par la police et très rapidement soupçonné d'avoir tué sa femme retrouvée morte dans un terrain vague. Régulièrement prise de boisson, celle-ci a effectivement été retrouvée la gorge tranchée. Son meilleur ami Roger Marton (Gaëtan Roussel) lui non plus n'a pas échappé à la justice puisqu'il est en prison, soupçonné à son tour d'avoir participé au meurtre de l'épouse de Nicolas Milik. Touché par ce dernier, Maître Jean Monier décide de prendre sa défense alors qu'il n'a plus exercé depuis de nombreuses années. Malgré l'avis de sa compagne, l'avocate Annie Debret (l'actrice danoise Sidse Babett Knudsen), Jeam rendosse son apparat d'avocat et va durant trois jours tenter de convaincre le juge, l'avocate générale et les jurés de l'innocence de son client. Vingt-deux ans après avoir incarné le rôle principal du glaçant L'adversaire de Nicole Garcia qui déjà s'inspirait de l'histoire véridique du faux docteur Jean-Claude Romand mais vrai mythomane et assassin de ses deux enfants, de sa femme et de ses deux parents, Daniel Auteuil prend cette fois-ci le parti d'incarner l'homme de loi chargé de défendre l'assassin supposé d'une femme alcoolique.


Le concept du Fil veut que le long-métrage soit en grande partie filmé en vase clos. Le titre du film se réfère à cet indice qui semble indéniablement prouver la culpabilité de l'accusé. Un fil placé sous l'ongle de la victime et qui ne pouvait y être vraisemblablement présent que si l'incriminé se trouvait effectivement sur les lieux du crime. Sobre tout en étant scrupuleusement détaillée, l’œuvre de Daniel Auteuil n'encombre jamais le matériau de base d'événements par trop sensationnels. Tout ici est histoire de vérité, dans un contexte sinon austère, du moins typique d'un procès criminel tel qu'on peut l'imaginer dans la vie réelle. Portant le film à bout de bras puisqu'à défaut, Grégory Gadebois interprète un accusé économe en paroles, l'acteur et réalisateur campe un avocat très convaincant et dont le professionnalisme malgré des années sans avoir pratiqué est capable d'opposer un point de vue crédible face à des éléments qui paraissent inattaquables... Le récit est tendu et le spectateur mène sa propre enquête intérieure, se posant la question de la culpabilité tandis qu'en face de l'avocat et de son client, la délicieuse Alice Belaïdi incarne une avocate générale dure et implacable. Dans le rôle d'Adèle Houri, l'actrice incarne une magistrate tentant de convaincre les jurés de la culpabilité de l'accusé. Alice Belaïdi et Daniel Auteuil s'adonnent alors à un fascinant jeu d'opposition entre accusation et défense. Chacun argumentant de manière convaincante et laissant ainsi planer le doute jusqu'au bout. Les rebondissements ne sont pas rares même s'ils surviennent de manière logique en dehors d'une conclusion qui peut s'avérer être pour certains spectateurs, tout à fait inattendue. Daniel Auteuil signe une réalisation et une interprétation dignes de la sobriété qu'exige la présence d'un public dans l'enceinte d'un tribunal. Notons enfin la présence à l'image de l'actrice Isabelle Candelier dans le rôle de l'implacable juge Violette Mangin ou celle d'Aurore Auteuil, fille de Daniel Auteuil, à laquelle son père offre le rôle d'Audrey Girard, la sœur de la victime...

 

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