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mercredi 20 décembre 2017

Una Vela para el Diablo de Eugenio Martin (1973) - ★★★★★★★☆☆☆



Una Vela para el Diablo est un long-métrage espagnol réalisé par le réalisateur Eugenio Martin qui au court de sa carrière de cinéaste a tourné environs trente films. Autant d’œuvres qui lui ont permi de toucher à tous les genres (ou presque) puisqu'on y trouve des western spaghetti dont il se fit une spécialité, mais aussi de l'action, de l'aventure, de l'horreur (mettant ainsi en scène les célèbres britanniques Christopher Lee et Peter Cushing ainsi que l'américain d'origine grecque Tellys Savalas dans Terreur dans le Shanghaï Express), et même du musical avec notamment La Vida Sigue Igual. Una Vela para el Diablo, lui, s'inscrit directement dans la mouvance franquiste que connaît alors l'Espagne (nous sommes en 1973 et le régime politique espagnol instauré par le général Francisco Franco ne prendre fin que quatre ans plus tard). L'autoritarisme et l'idéologie conservatrice et nationale-catholique transparaît à travers les personnages interprétés par les actrices espagnoles Aurora Bautista et Esperanza Roy. Deux silhouettes étonnamment semblables pour un binôme meurtrier pour lequel les préceptes du franquisme, ou en tout cas, certaines valeurs morales ne peuvent souffrir d'aucun exception.
La rigueur de ces deux sœurs célibataires mais vivant ensemble depuis toujours, propriétaires d'une auberge et proches de Dieu font d'elles deux bigotes conservant pourtant l'une pour l'autre certains secrets. La première Marta, la plus âgée mais également celle ayant une véritable ascendance sur sa sœur est la plus virulente envers les femmes de petite vertu. Impossible d'être approuvée par cette vieille mégère si l'on porte jupe courte, décolleté plongeant, si l'on est mère d'un petit enfant mais qu'on ignore qui est son père ou que l'on laisse les rayons du soleil lécher sa peau au vu et au su de tous. Pourtant, Marta est la première à rompre avec ses propres principes lorsqu'elle guette de jeunes garçons s’ébattre entièrement nus dans un lac. Veronica ne vaut pas mieux : elle, cache carrément un amant, auquel elle donne de l'argent volé à sa sœur. Un rien perfectibles donc, que sont les deux sœurs. Les tentations de tuer sont nombreuses. Surtout après que leur première victime meurt par accident alors qu'elles tentaient de la chasser de leur auberge. Marta, surtout, prend goût à la chose. Des meurtres violents, au couteau. Des cadavres coupés en morceaux, remisés dans la cave. Dans une immense jarre remplie de vin, et de restes humains donc. Una Vela para el Diablo donne lieu à quelques scènes plutôt glauques. D'autant plus que la cuisine des deux sœurs n'est pas des plus chatoyante et se prête bien à ce genre d'exercice particulièrement sanglant.

Les macabres affaires du duo aurait pu durer éternellement si un grain de sable n'était venu s'insinuer dans l'engrenage. Ce grain de sable, c'est Laura Barkley, jeune et jolie touriste anglaise venue retrouver sa sœur. Qui n'est autre que la première victime des deux sœurs. Ces dernières affirment à l'arrivée de Laura que sa sœur a justement quitté l'établissement le matin-même. Laura trouve la chose étrange, mais loue quand même une chambre. On ne sait jamais, peut-être sa sœur réapparaîtra-t-elle ? Tout se complique lorsque les disparitions se multiplient. Désormais, Laura n'a plus aucun doute : il se passe de bien curieuses choses à l'auberge Les Deux Sœurs... Laura est incarnée par l'actrice britannique Judy Geeson dont la carrière semble avoir récemment quelque peu redémarrer grâce au cinéaste Rob Zombie qui lui a offert coup sur coup et respectivement en 2012 et 2016, deux rôles dans The Lords of Salem et 31. les plus anciens amateurs de séries B reconnaîtront sans doute celle qui fut Sandy dans Inseminoïd que réalisa Norman J. Warren en 1981.

Meurtres sanglants, voyeurisme, ambiance trouble, le cinéaste Eugenio Martin a le chic pour nous concocter une œuvre parfois insalubre dans son propos. La soi-disant respectabilité de deux sœurs appréciées de tous mais au fond d'elles, terriblement perverses puisque prenant goût au sang versé, s'en trouve alors malmenée On appréciera notamment la rumeur touchant l'une des victimes quant au moment de rendre son dernier souffle devant le feu crépitant de la cheminée, ses bourrelles découvrent que la jeune femme était innocente des accusations proférées contre elle. Petite anecdote qui a tout de même son importance : le film ayant été prévu pour être entièrement traduit en anglais, l'actrice Judy Geeson dû apprendre l'espagnol face au refus de l'actrice Esperanza Roy de lire son texte en anglais (l'apprentissage de l'espagnol permettant ainsi à la britannique de savoir très exactement à quel moment son personnage devait répondre à celui qu'interprétait l'espagnole)... Una Vela para el Diablo est une excellente surprise témoignant de l'humeur régnant à l'époque en Espagne...

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