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dimanche 13 avril 2025

Olivia d'Ulli Lommel (1983) -★★★★★★★☆☆☆

 


 

Acteur régulier pour son compatriote allemand Rainer Werner Fassbinder et réalisateur d'une soixantaine d’œuvres cinématographiques et télévisuelles, Ulli Lommel est surtout connu auprès des cinéphiles pour avoir mis en scène en 1973 l'incroyable Die Zärtlichkeit der Wölfe connu chez nous sous le titre La tendresse des loups. Il serait pourtant dommage de réduire la carrière de ce cinéaste à ce seul long-métrage relatant le cas réel du tueur en série cannibale allemand Fritz Haarmann qui sévit entre 1918 et 1924, période durant laquelle il tua vingt-sept jeunes garçons et adultes avant d'être surnommé par la presse le Boucher de Hanovre et d'être guillotiné le 15 avril 1925... Dix ans plus tard, Ulli Lommel revenait avec une autre histoire de criminalité s'inscrivant cette fois-ci dans de la pure fiction. Olivia (parfois titré A Taste of Sin). Un titre simple pour une œuvre qui sent parfois le souffre et qui dans certaines proportions met mal à l'aise. Avec son ouverture à la Sœurs de sang (Brian de Palma, 1973) filmée à travers le trou d'une serrure, le film place le spectateur dans la position du voyeur, le rendant très attentif à la situation qui se déroule devant ses yeux puisque les contours de l'image le contraignent à fixer son regard très exactement là où Ulli Lommel veut l'emmener ! Porté par une ambiance relativement malsaine appuyée par la partition électronique du compositeur américain Joel Goldsmith (fils du célèbre Jerry Goldsmith), Olivia n'est alors qu'une nouvelle itération d'un genre qui met généralement en lumière des individus abîmés par la vie et dont le désordre psychologique qui en découle les pousse au meurtre. Car la très jolie Suzanna Love interprète ici le rôle titre, celui d'Olivia, qui à l'âge de cinq ans fut témoin de l'assassinat de sa mère. Une mère qui se prostituait tandis que sa propre fille devait patienter dans sa chambre d'enfant jusqu'à ce que les clients aient fini d'obtenir ce pourquoi ils étaient venus sonner à la porte de ce qui aurait dû n'être qu'un foyer protecteur pour cette gamine alors bouleversée. Un meurtre horrible filmé en gros plan mais aussi à travers ce trou de serrure contre lequel Olivia collait son œil pour assister aux ébats de sa mère désormais décédée. Quinze ans plus tard, Olivia est devenue une très belle jeune femme de vingt ans qui vit toujours à Londres.


Elle est désormais mariée à Richard (Jeff Winchester), un ouvrier macho qui préfère entendre la jeune femme se plaindre de s'ennuyer, enfermée toute la journée chez eux, que d'accepter qu'elle prenne un travail afin de se divertir et de se sentir utile. Alors, en cachette, lorsque Richard travaille, Olivia sort, vêtue d'une courte robe, et se fait passer pour une prostituée. Malheureusement, pour ses clients, le souvenir du drame passé ressurgit dans l'esprit de la jeune femme dont la voix de sa mère (incarnée au début du récit par Bibbe Hansen) résonne dans la tête et lui dicte de tuer les hommes qu'elle rencontre. Plus tard, elle fait la connaissance de Michael Grant (Robert Walker Jr., célèbre acteur vu dans de nombreuses séries télévisées et longs-métrages cinématographiques). Un architecte américain venu évaluer la possibilité de rénover le Pont de Londres où s'il faut le défaire. Le film s'inscrit d'ailleurs dans le contexte de son démantèlement qui survint en 1967 avant son acquisition par l'entrepreneur américain Robert P. McCulloch qui le fit remonter pierre après pierre à Lake Havasu City, ville nouvelle fondée alors tout récemment dans le comté de Mohave, en Arizona. Entre Olivia et Michael, c'est le coup de foudre. Les deux amants se retrouvent régulièrement en cachette mais un jour, Richard les aperçoit s'embrasser sur le Pont de Londres. Enragé, il se rue sur Michael qui après un long échange de coups (aussi pathétiquement que bizarrement filmé), réussi à le faire basculer dans le vide. Après ce drame, Olivia qui vient d'assister à la scène se sauve et disparaît dans la nature. Quatre ans plus tard, de retour aux États-Unis, Michael scrute l'horizon alors qu'il est situé au milieu du Pont de Londres désormais reconstitué. Lorsqu'un bateau-mouche passe à proximité, il lui semble reconnaître à son bord, celle qu'il aima quatre ans auparavant et qu'il n'a jamais vraiment oublié... Ulli Lommel signe avec Olivia, une œuvre intense, troublante, touchante et même parfois dérangeante. Entre Maniac de William Lustig sans les effets gore de Tom Savini et L'Ange de la vengeance (Ms .45) d'Abel Ferrara sans l'arme à feu. Porté par une Suzanne Love superbe, séduisante et envoûtante, le film laisse une empreinte forte sur les consciences grâce à cette idylle fragile entre la britannique et l'américain mais aussi en raison d'un climat très étrange qui après une période d'accalmie correspondant à la rencontre des deux principaux protagonistes reviendra comme un cheval au galop lors d'une tragique conclusion...

 

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