En attendant la sortie
prochaine du reboot de Mortal Kombat,
je vous propose un tout petit cycle consacré aux adaptations sur
grand écran de la franchise........ Street
Fighter !
Oui, sa principale concurrente. Deux longs-métrage en tout et pour
tout si l'on ne compte pas le film d'animation Street
Fighter II, le film de
Gisaburō Sugii sorti en 1994 ou les quatre OAV produits entre 1999
et 2010. Et pour faire les choses comme il se doit, commençons par
le commencement avec Street Fighter - L'ultime
combat
de Steven E. de Souza (réalisateur, scénariste et producteur
n'entretenant bien entendu aucun rapport avec la célèbre
propriétaire d'une valise en carton!). Un titre français qui
laisserait presque envisager qu'il s'agit de la séquelle d'un
premier long-métrage, mais il n'en est rien. Au passage, on
appréciera le titre Québécois Le Bagarreur de
rue qui
comme le veut la grande tradition canadienne est parfaitement
ridicule. En fait, nous retiendrons surtout le titre original Street
Fighter dont
l'épure et la simplicité se suffisent à elles-mêmes. Une
simplicité qui comme on s'en doute, se retrouve également dans le
scénario de Steven E. de Souza. Ça n'est certes pas en fan du jeu
vidéo original (et l'on parle bien là de l'énorme succès Street
Fighter II
qui connu une seconde vie sur Super
Nintendo
après avoir fait la joie des amateurs de baston sur les bornes
d'arcade en 1991) sur lequel je m'acharnais inutilement que j'ai
décidé d'aborder son adaptation mais en cinéphile impatient de
découvrir le reboot de Mortal Kombat
n'ayant rien trouvé de mieux à se mettre sous la dent en
attendant !
D'un
point de vue logique, historique, chronologique et pour éviter
l'effet ''downgrade''
que pourrait engendrer la vision postérieure au titre tant attendu
d'un long-métrage datant de 1994 d'un point de vue strictement
artistique, mieux vaut donc reprendre les choses dans l'ordre. Il y a
plus de vingt-cinq ans sortait sur les écrans de cinéma la toute
première adaptation de la franchise Street
Fighter.
Sachant que le jeu en lui-même était dépossédé de tout scénario
et ne faisait qu'enchaîner les duels les uns derrière les autres,
deux options se présentent à Steven E. de Souza. Soit le
réalisateur et scénariste reprend ce concept outrageusement simple
et risque de ne combler que les fans purs et durs, soit il apporte un
peu de poids à un sujet qui à l'origine ne semble engager rien de
bon. Cela n'étonnera personne si l'on trouve dans le rôle principal
du colonel William F. Guile l'acteur belge Jean-Claude Van Damme,
immense star du cinéma d'action américain qui derrière lui a déjà
tourné nombre de classiques du genre, tels Full
Contact
et Double Impact de
Sheldon Lettich, Universal Soldier
de Roland Emmerich ou Chasse à l'homme
de John Woo. Plus étonnante est par ailleurs la présence de
l'irrésistible chanteuse australienne Kylie Minogue dans le rôle de
Cammy White. Si le personnage de Guile reprend celui du jeu
original, Cammy White apparaît pour la première fois dans le jeu
Super Street
Fighter II: The New Challengers
qui est la quatrième version de Street
Fighter II
édité à l'époque par la société japonaise Capcom...
On
retrouve bien sûr les personnages emblématiques de la saga de jeux
vidéos parmi lesquels M. Bison, la charmante Chun-Li Zhang, le yogi
Dhalsim, l'hypertrophié Sagat, le sumotori Honda ou encore le
lutteur sibérien Zangief. Nous retrouvons même l'acteur Robert
Mammone dans le rôle de Blanka, cet homme dont l'apparence dans le
long-métrage résulte d'expériences génétiques, mais un look, au
final, assez peu fidèle au personnage du jeu vidéo. À la question
du simple portage ou de l'ambitieux scénario, Steven E. De Souza
répond en signant un long-métrage extrêmement mauvais.
Ambitionnant de réaliser une œuvre dépassant son seul statut de
film d'arts martiaux, le voici rêvant d'un hybride entre Star
Wars
et James Bond.
Deux franchises auxquelles, on s'en doute, Street
Fighter ne
ressemble absolument pas. On regretterait finalement presque la
première option qui aurait consisté à ne proposer qu'une
succession de combats entre les divers protagonistes issus du jeu
vidéo. Car à dire vrai, le long-métrage n'a que de très, très,
très lointains rapports avec celui-ci. Ôtez les Guile, Bison,
Zhang, Ryu, Zangief, Blanka et autres personnages de la franchise et
Street Fighter
ne ressemble alors guère plus qu'à un vulgaire film d'action, de
surcroît, très mauvais. Les combats sont tristes à mourir et
dénués de toute chorégraphie digne de ce nom. Certains personnages
du jeu vidéo sont à peine reconnaissables, l'humour tombe à l'eau
et quant à la caractérisation des personnages, elle demeure
simplement inexistante. À part quelques sympathiques plans tournés
à Bangkok en Thaïlande, Street Fighter est
une purge. Un nanar qui a tout de même coûté la modique somme de
trente-cinq millions de dollars à la production...
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