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samedi 24 avril 2021

Il fiume del grande caimano de Sergio Martino (1979) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Der Fluss der mörder Krocodile, Kœmpekrokodillen, Ultra gator, Caiman, Alligator, The great alligator, Le grand alligator, faites votre choix parmi tous ces titres mais retenez une chose : Tous ont en commun un seul et même long-métrage : Il fiume del grande caimano du réalisateur italien Sergio Martino. L'auteur de de gialli cultes (Lo Strano vizio della Signora Wardh, Il tuo vizio è una stanza chiusa e solo io ne ho la chiave, Torso) et de quelques bobines plus ou moins légendaires et empiétant dans des genres aussi divers que le film d'aventures cannibales (La montagna del dio cannibale), le western (Mannaja), la comédie (Zucchero, miele e peperoncino) ou la science-fiction post-apocalyptique (2019 - Dopo la caduta di New York). Il fiume del grande caimano, lui, est un film d'horreur dont le genre est régulièrement prisé depuis les années soixante-dix. De fait, il met en scène un immense crocodile dont la particularité est d'être un dieu invoqué par une tribu africaine, les kumas, qui dans le contexte présent sont peut-être imaginaires puisque rien ne vient confirmer le fait qu'ils puissent avoir un lien quelconque avec les habitant du canton de Kuma situé au Togo, dans la préfecture du Kloto... Un détail me direz-vous puisque l'essentiel est ailleurs...


Principalement interprété par l'ex James Bond Girl Barbara Bach (L'Espion qui m'aimait de Lewis Gilbert, 1977), Mel Ferrer (l'un des clients de l'hôtel sordide du morbide Eating Alive de Tobe Hooper où déjà sévissait un énorme crocodile en 1977) et Claudio Cassinelli (le giallo La polizia chiede aiuto de Massimo Dallamano, 1974), Il fiume del grande caimano est également l'occasion de retrouver la toute jeune Silvia Collatina dont le regard très particulier aura laissé des souvenirs émus aux fans de Lucio Fulci et de son Quella villa accanto al cimitero (La Maison près du cimetière, 1981). Mais pour l'heure, direction l'Afrique et ses autochtones. Alors que Mel Ferrer qui dans la peau de Joshua est heureux de pouvoir accueillir les premiers clients de son tout nouvel hôtel, Barbara Bach et Claudio Cassinelli forment à l'écran un couple particulièrement séduisant. Silhouette de mannequin pour l'une, look de baroudeur pour l'autre. Mais alors que le film a débuté depuis plus d'une demi-heure, il ne fait pour le moment, pas la moindre vague. C'est même, faut-il l'avouer, assez ennuyeux puisque l'on se fiche en général de ces nombreuses et inconséquentes séquences lors desquelles des touristes semblent faire la promotion de la région. Costumes et musiques traditionnels tentent de nous intégrer dans cet univers exotique où il ne se passe pour l'instant pas grand chose de passionnant...


Les apparences sont trompeuses, la marchandise frauduleuse et le contenu frelaté. Soit l'on évalue Il fiume del grande caimano (qui traduit en français signifie La rivière du grand caïman) comme pouvant être un pur film d'horreur et d'agression animale dans le plus pur style des Dents de la Mer de Steven Spielberg et la déception est grande, soit l'on prend le long-métrage de Sergio Martino pour ce qu'il est en réalité, soit un film d'aventures, et là encore, on peut, et l'on se doit même, d'être dépités. Barbara Bach a beau être sexy et Claudio Cassinelli hyper charismatique, cette carte postale trop longue sur la durée s'avère souvent remarquablement insipide. Dommage car certains interprètes semblent particulièrement inspirés. À l'image du britannique Richard Johnson qui s'offre un vrai rôle de composition avec le personnage du père Jameson, un vieux fou vivant dans une caverne. Des inserts de stock-shots animaliers tentent puérilement de renforcer le contexte exotique d'un récit qui ne sait pas vraiment sur quel pied danser. D'une durée de quatre-vingt dix minutes environ, Il fiume del grande caimano aurait mérité d'être ''nettoyé'' des innombrables séquences mettant en scène des touristes dansant sur une bande-son de très mauvaise qualité. Le caïman du titre ne sert que de prétexte à confronter des indigènes à des êtres civilisés (l'homme blanc en particulier) venus s'installer sur leur territoire. Se réveille alors le Dieu Kruna qui sous la forme d'un crocodile en ''carton-pâte'' n'effraiera pas grand monde...

 

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