Der Fluss der
mörder Krocodile, Kœmpekrokodillen, Ultra
gator,
Caiman,
Alligator,
The great alligator,
Le grand alligator,
faites votre choix parmi tous ces titres mais retenez une chose :
Tous ont en commun un seul et même long-métrage : Il
fiume del grande caimano du
réalisateur italien Sergio Martino. L'auteur de de gialli cultes
(Lo Strano vizio della Signora Wardh,
Il tuo vizio è una stanza chiusa e solo io ne ho
la chiave,
Torso)
et de quelques bobines plus ou moins légendaires et empiétant dans
des genres aussi divers que le film d'aventures cannibales (La
montagna del dio cannibale),
le western (Mannaja),
la comédie (Zucchero, miele e peperoncino)
ou la science-fiction post-apocalyptique (2019 -
Dopo la caduta di New York).
Il fiume del grande caimano,
lui, est un film d'horreur dont le genre est régulièrement prisé
depuis les années soixante-dix. De fait, il met en scène un immense
crocodile dont la particularité est d'être un dieu invoqué par une
tribu africaine, les kumas, qui dans le contexte présent sont
peut-être imaginaires puisque rien ne vient confirmer le fait qu'ils
puissent avoir un lien quelconque avec les habitant du canton de Kuma
situé au Togo, dans la préfecture du Kloto... Un détail me
direz-vous puisque l'essentiel est ailleurs...
Principalement
interprété par l'ex James Bond Girl Barbara Bach (L'Espion
qui m'aimait
de Lewis Gilbert, 1977), Mel Ferrer (l'un des clients de l'hôtel
sordide du morbide Eating Alive
de Tobe Hooper où déjà sévissait un énorme crocodile en 1977) et
Claudio Cassinelli (le giallo La polizia chiede
aiuto
de Massimo Dallamano, 1974), Il fiume del grande
caimano
est également l'occasion de retrouver la toute jeune Silvia
Collatina dont le regard très particulier aura laissé des souvenirs
émus aux fans de Lucio Fulci et de son Quella
villa accanto al cimitero
(La Maison près du cimetière,
1981). Mais pour l'heure, direction l'Afrique et ses autochtones.
Alors que Mel Ferrer qui dans la peau de Joshua est heureux de
pouvoir accueillir les premiers clients de son tout nouvel hôtel,
Barbara Bach et Claudio Cassinelli forment à l'écran un couple
particulièrement séduisant. Silhouette de mannequin pour l'une,
look de baroudeur pour l'autre. Mais alors que le film a débuté
depuis plus d'une demi-heure, il ne fait pour le moment, pas la
moindre vague. C'est même, faut-il l'avouer, assez ennuyeux puisque
l'on se fiche en général de ces nombreuses et inconséquentes
séquences lors desquelles des touristes semblent faire la promotion
de la région. Costumes et musiques traditionnels tentent de nous
intégrer dans cet univers exotique où il ne se passe pour l'instant
pas grand chose de passionnant...
Les
apparences sont trompeuses, la marchandise frauduleuse et le contenu
frelaté. Soit l'on évalue Il fiume del grande
caimano (qui
traduit en français signifie La rivière du grand caïman) comme
pouvant être un pur film d'horreur et d'agression animale dans le
plus pur style des Dents de la Mer
de Steven Spielberg et la déception est grande, soit l'on prend le
long-métrage de Sergio Martino pour ce qu'il est en réalité, soit
un film d'aventures, et là encore, on peut, et l'on se doit même,
d'être dépités. Barbara Bach a beau être sexy et Claudio
Cassinelli hyper charismatique, cette carte postale trop longue sur
la durée s'avère souvent remarquablement insipide. Dommage car
certains interprètes semblent particulièrement inspirés. À
l'image du britannique Richard Johnson qui s'offre un vrai rôle de
composition avec le personnage du père Jameson, un vieux fou vivant
dans une caverne. Des inserts de stock-shots animaliers tentent
puérilement de renforcer le contexte exotique d'un récit qui ne
sait pas vraiment sur quel pied danser. D'une durée de quatre-vingt
dix minutes environ, Il fiume del grande caimano
aurait
mérité d'être ''nettoyé'' des innombrables séquences mettant en
scène des touristes dansant sur une bande-son de très mauvaise
qualité. Le caïman du titre ne sert que de prétexte à confronter
des indigènes à des êtres civilisés (l'homme blanc en
particulier) venus s'installer sur leur territoire. Se réveille
alors le Dieu Kruna qui sous la forme d'un crocodile en
''carton-pâte'' n'effraiera pas grand monde...
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