Dan Curtis, qui fit le
plus gros de sa carrière sur le petit écran, signait en 1973 The
Norliss Tapes,
traduit dans notre beau pays sous le titre La
voix du vampire.
Un téléfilm ne dépassant pas les soixante-douze minutes et qui fut
diffusé en France avec un certain retard puisque quinze ans après
sa diffusion aux États-Unis sur la chaîne américaine NBC.
Dans le rôle-titre, l'acteur Roy Thinnes qui incarna entre 1967 et
1968 le rôle de David Vincent dans la célèbre série de
science-fiction paranoïaque, Les envahisseurs
(The Invaders).
Lui-même aura consacré le plus gros de sa carrière à la
télévision, ce qui ne l'empêchera pourtant pas d'apparaître sur
grand écran dans quelques sympathiques bobines telles que Danger,
planète inconnue
de Robert Parrish, 747 en péril
de Jack Smight (aux côtés de Karen Black qui fut une Marian Rolf
plus que convaincante dans Burnt Offerings,
le chef-d’œuvre de Dan Curtis) ou L'Odyssée
du Hindenburg de
Robert Wise. À ses côtés, nous retrouvons notamment l'acteur
Claude Atkins qui interpréta le gorille Aldo, général de La
bataille de la planète des singes
ainsi que l'actrice Angie Dickinson, la Kate Miller de Pulsions
de Brian de Palma. Fidèle compositeur de Dan Curtis, on retrouve une
nouvelle fois Bob Cobert qui signe dans le cas présent une partition
qui accompagne parfaitement l'intrigue de David Norliss, un écrivain
de romans fantastiques qui interloqué par l'histoire d'une certaine
Ellen Sterns Cort décide de se rendre dans la ville de Carmel en
Californie où vit justement la jeune femme...
Contrairement
à ce qui jusqu'à maintenant fut évoqué dans les récents articles
consacrés à Dan Curtis, La voix du vampire
ne s'inspire pas d'une histoire écrite à l'origine par l'écrivain
Richard Matheson mais de celle d'un certain Fred Mustard Stewart
dont plusieurs romans furent adaptés au cinéma (parmi lesquels The
Mephisto Waltz,
édité en 1969 et adapté deux ans plus tard sur grand écran par le
réalisateur Paul Wendkos). On retrouve par ailleurs le scénariste
William F. Nolan, qui fut en charge de l'écriture du scénario de
Burnt Offerings
et participa à celle de Trilogy of terror II,
ce dernier ayant été écrit en collaboration avec Richard Matheson.
Comme semble l'indiquer le titre original, The
Norliss Tapes
repose sur le concept d'un très long flash-back, le personnage de
David Norliss ayant disparu après avoir laissé derrière lui des
enregistrements détaillant une affaire particulièrement troublante.
Son éditeur Sanford Evans (l'acteur Don Porter) se rend chez lui,
trouve les dits enregistrements et débute leur écoute. C'est là
qu'interviennent alors les divers éléments de l'intrigue
constituant le mystère entourant le couple Cort qui va mettre à mal
le projet d'écriture original sur lequel travaillait David
Norliss...
Constituée
de longs-métrages aussi passionnants que de films (anthologies)
parfois tragiquement médiocres, la carrière de Dan Curtis trouve en
The Norliss Tapes
une franche réussite. Un téléfilm fantastique comme su en
concocter le réalisateur, mêlé à une passionnante enquête menée
par un Roy Thinnes déchiré entre ses certitudes et l'étonnant
témoignage d'une femme convaincue d'avoir tiré sur un individu qui
n'était autre que son époux Jim, un homme pourtant déjà décédé
depuis quelques temps.Un peu à la manière d'un pacte avec le
Diable, The Norliss Tapes
évoque l’Égypte des pharaon ainsi que l'immortalité et le
vampirisme. Il faut savoir qu'à l'origine le téléfilm était prévu
pour être le pilote d'une série, ce qui explique en outre sa durée
relativement courte bien qu'étant également plus longue que la
moyenne d'un épisode d'une série télévisée courante. Roy Thinnes
se comporte de deux manières différentes. Il agit en premier lieu
en observateur des propos tenus par l'épouse de James Raymond Cort
(l'acteur Nick Dimitri), puis en conteur puisque le téléfilm est
parcouru de nombreuses séquences lors desquelles l'acteur s'exprime
en voix off. The Norliss Tapes joue
à merveille de cette ambivalence
entre le temps de présence de l'acteur à l'écran et le simple fait
qu'il traduise de sa seule voix l'intrigue en cours. Plus que
n'importe quel autre interprète, l'autre véritable vedette du récit
demeure la partition de Bob Cobert, laquelle participe activement et
maintient un suspens permanent sans laquelle le téléfilm ne
constituerait peut-être pas le même intérêt. Solidement
interprété et mis en scène, The Norliss Tapes
est
un excellent téléfilm fantastico-policier qui ferait presque
regretter qu'il n'ait pas abouti à l'élaboration de la série qui
était prévue à l'origine...
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