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mercredi 16 avril 2025

Uncle Sam de William Lustig (1997) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Comme beaucoup d'autres avant et après lui, le réalisateur américain William Lustig a perdu de sa superbe au fil de sa filmographie. Après avoir été l'auteur de films cultes tels que Maniac en 1980 ou Vigilante, justice sans sommation trois ans plus tard, il démarra un nouveau projet en 1988 sous le titre Maniac Cop auquel il donna deux suites en 1990 et 1993. Dans cette trilogie, William Lustig mettait en scène l'acteur Robert Z'dar dans le rôle du flic Matt Cordell. Accusé de corruption et condamné à de la prison ferme, il fut assassiné par des codétenus avant de revenir d'entre les morts pour se venger de ceux qui l'avaient fait mettre en taule dans la prison de Sing Sing. En 1997, soit deux ans après avoir participé un an auparavant à la mise en scène de The Expert de Rick Avery sans pour autant y avoir été crédité, William Lustig revenait avec un nouveau film d'horreur mettant cette fois-ci en avant non plus un agent de police en uniforme et au visage défiguré par de nombreux coups de lames de rasoirs mais un ancien sergent de l'armée américaine zombifié. Véritable héros de guerre décoré à de nombreuses reprises, son corps repose désormais dans le salon de sa sœur Sally (Leslie Neale), mère de Jody, un jeune adolescent qui voue une véritable dévotion pour son oncle et qui rêve un jour de devenir comme lui un soldat de l'armée américaine. Les préparatifs de l'enterrement de Sam Harper (David Fralick) sont mis en place tandis qu'en ville l'on se prépare également à fêter le 4 juillet qui aux États-Unis correspond à un jour particulièrement important puisque en ce jour très précis et en 1776, les représentants des colonies anglaises d'Amérique se réunirent afin de voter la déclaration d'indépendance... Tout dans Uncle Sam transpire l'ironie de son auteur et de son scénariste, le réalisateur Larry Cohen. Jusque dans le titre lui-même qui se réfère à l'Oncle Sam qui dans l'iconographie américaine populaire représente les valeurs du peuple américain. Non dénué d'une certaine propension à railler certaines d'entre elles, William Lustig transforme donc une icône en boogeyman. Un croquemitaine à l’effigie parfaitement reconnaissable à travers son accoutrement. Même chapeau haut de forme étoilé, même veston bleu et pantalon rayé blanc et rouge identique. Bref, de quoi hypothétiquement enfoncer les portes à travers une critique acerbe de la politique instaurée aux États-Unis... Sauf que William Lustig n'a semble-t-il plus le courage, la détermination ou la maîtrise de pouvoir invoquer avec le même caractère que par le passé certaines des zones les plus sombres de l'âme humaine.


Très éloigné du morbide et torturé Maniac dans lequel le génial Joe Spinell incarnait le produit d'un monde devenu décadent, Uncle Sam se veut d'abord être une comédie horrifique. Mais le si ton semble confirmer que le film entre bien dans cette catégorie, le résultat est au mieux mitigé et au pire, totalement indigent. À commencer par le personnage du neveu incarné par le jeune Christopher Ogden. Un Jody Baker agaçant, crispant, aveuglé par sa fascination pour un oncle qui de l'avis de ses proches n'était pas vraiment l'homme idéal qu'il semblait être. Fort heureusement, William Lustig et Larry Cohen rectifient le tir et le gamin finit par changer d'attitude au fil du récit. Sur un ton qui se veut sombre et humoristique, le film, financé à hauteur de deux millions de dollars reste généralement inefficace. Le statut de petite production horrifique directement tournée en vidéo est visible dès l'entame et n'y échappe jamais vraiment. Le réalisateur semble vouloir, comme l'avait fait à son époque Wes Craven avec Shocker en 1989, créer une nouvelle icône du cinéma d'horreur avec un boogeyman immédiatement identifiable. Cependant, cette nouvelle ''créature'' du bestiaire fantastique tente avec toutes les difficultés du monde à s'intégrer à la mythologie des croquemitaines américains par son absence totale de charisme. Planté dans des décors comme un pantin dénué ou presque de personnalité, Sam Harper apparaît moins comme un monstre malfaisant et inquiétant que comme un clown risible et mal caractérisé. Les amateurs de cinéma d'horreur et d'épouvante, voire de comédies noires retiendront au mieux les quelques séquences gores qui émaillent le récit même si là encore, l'on est loin des prouesses techniques effectuées près de vingt ans plus tôt par le spécialiste des effets-spéciaux prosthétiques Tom Savini. En résulte une œuvre banale, fade et pour le coup, ni effrayante, ni vraiment amusante. Bref, l'on tient là un long-métrage vite vu, vite oublié qui rappellera surtout que William Lustig fut l'un de ceux qui marquèrent le cinéma d'horreur dans les années quatre-vingt avant de tomber dans l'indigence en fin de carrière. Les plus fins observateurs noteront malgré tout la présence à l'image de l'acteur Bo Hopkins dans le rôle du sergent Twining ainsi que celle du chanteur afro-américain Isaac Hayes dans celui du sergent Jed Crowley...

 

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