Un nouveau film de
cannibales, ça se fête. Et surtout, ça se regarde. Dans l'urgence.
Surtout lorsqu'il nous vient d'Angleterre, le pays des comédies
horrifiques de qualité. Ici, pas de zombies donc, mais une famille
de frappadingues consanguins rappelant les heures de gloire des plus
beaux représentants de l'espèce. On pense bien évidemment à
celles de Massacre à la Tronçonneuse
et de La Colline a des Yeux
pour les plus célèbres. Le cinéaste James Bushes rejoint donc les
grands de ce monde avec un tout premier long-métrage plutôt
convaincant, entre humour et horreur. Auteur d'une variation
médiévale sur le thème de Predator
en 2015 avec Predator : Dark Age,
l'anglais signe une œuvre allumée et totalement assumée. Son titre
à lui seul pose l'ambiance : Cannibals and
Carpet Fitters.
Pas encore traduit chez nous sous le titre Cannibales
et Poseurs de tapis. Pas
mensonger pour un sou, le film de James Bushes met bien en scène une
équipe de poseurs de tapis confrontés à une famille de tarés
prétextant vouloir faire changer la moquette de leur gigantesque
baraque pour attirer dans un piège, leurs futures provisions
alimentaires.
Côté
casting, on a droit a un met de choix du côté des victimes avec
notamment la présence de Richard Lee O'Donnell, Darren Sean
Enright et Zara Phythian, tandis que du côté des cannibales du
titre, les poseurs de tapis auront fort à faire avec les tronches
improbables d'Alex Zane, Phill Martin, Mingus Johnson et Lee Charles,
dirigés par une maman presque insoupçonnable interprétée par
l'actrice Jenny Stokes. Quatre garçons perturbés, sans doute
nourris tout petits au biberon de sang humain, maquillés de telle
manière que le visage de leur interprète disparaît derrière un
visage affreusement laid. Scarifiés, défigurés, brûlés, l'un
d'eux étant affligé d'un affreux bec de lièvre, la fratrie compte
parmi la plus laide du septième art. Pas vraiment reluisants, tout
comme leur mère, élevant sa progéniture en solo, le père ne
faisant pas partie du projet (on ne sait d'ailleurs ce qu'il est
devenu, à moins qu'il ne s'agisse de Charlie, le représentant le
plus épouvantable de la famille, si monstrueux qu'on le cache dans
le réseau souterrain de la propriété?)
Comme
toute bonne comédie horrifique britannique, Cannibals
and Carpet Fitters
est plutôt drôle, les personnages cabotinant sans effort malgré
les horreurs dont certains vont devenir les victimes ou les
bourreaux. Pas flippant pour un sou (qui s'en étonnerait?), le film
de James Bushes tient la route grâce à un rythme enlevé. Et même
si la scène d'ouverture en forme de Found-Footage,
laisse présager du pire (mal interprétée, mal filmée, et donc
sans intérêt, à croire que le cinéaste britannique désirait
faire la nique au procédé), le spectateur sera ensuite soulagé de
constater que Cannibals and Carpet Fitters prend
une voie différente en abandonnant le principe du documentaire pour
s'approprier celui du classique de Tobe Hooper avec sa famille de
cannibales dégénérés et sa maison/piège. Les effets gore sont
particulièrement réussis, entre maquillages au latex et effets
numériques discrets. C'est sanglant, parfois crétin, et donc
jouissif. On retrouve là la patte des meilleures comédies
horrifique anglo-saxonnes avec ce petit côté amateur qui n'est pas
négligeable. Lancé sur une série de futurs projets, on a hâte de
voir le cinéaste britannique les concrétiser. En attendant,
et après avoir découvert Cannibals and Carpet
Fitters,
vous pourrez toujours patienter en allant voir par la suite le
court-métrage éponyme qui semble être à l'origine de ce tout
premier long-métrage...
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