Moi qui pensais que le
plus célèbre des suceurs de sang Dracula était un séduisant jeune
homme à la silhouette gracile, au visage doux, voire androgyne,
j'avais tout faux. Le portrait qu'en fait le réalisateur Dan Curtis
s'éloigne d'ailleurs lui aussi de l'image décrite dans le roman de
Bram Stoker, Dracula.
Le cheveu blanc chez l'écrivain, il arbore chez le cinéaste une
crinière brune et des sourcils qui contrairement au personnage
littéraire ne se rejoignent pas. Mâchoire carrée et pas vraiment
le visage très accueillant, Jack Palance incarne pourtant à son
tour le célèbre prince des ténèbres originaire de Transylvanie.
L'entrée en matière de Dracula et ses femmes
vampires
(quelle traduction affreuse pour un film qui à l'origine s'intitule
sobrement Dracula)
respecte assez bien l'ouvrage du romancier britannique d'origine
irlandaise. On y retrouve donc le personnage de Jonathan Harker,
clerc de notaire, qui se rend en Transylvanie dans le château du
comte Dracula avec lequel il doit discuter de l'acquisition d'une
demeure en Angleterre. Alors que nombre de similitudes font coïncider
le roman et cette adaptation télévisuelle diffusée pour la
première fois le 8 février 1974 aux États-Unis et en mai 1976 chez
nous, Dan Curtis et son fidèle scénariste, le romancier Richard
Matheson, imaginent trois femmes vivant sous le même toit que le
célèbre comte inspiré par le prince de Valachie Vlad III Basarab
dit ''Vlad l'empaleur''...
Sans
doute moins passionnant que la variation que Werner
Herzog
réalisa sous le titre Nosferatu: Phantom der
Nacht (remake
du long-métrage Nosferatu, eine Symphonie des
Grauens
que signa en 1922 son homologue allemand Friedrich Wilhelm Murnau
dont le nom du vampire tenait d'une question de droits d'auteur),
Dracula et ses femmes vampires
est franchement agréable à suivre, d'autant plus que pour un
téléfilm, il bénéficie d'une jolie reconstitution puisqu'il situe
son action à la fin du dix-neuvième siècle. Mais le long-métrage
de Dan Curtis n'est pas qu'un film fantastique teinté d'épouvante
puisqu'il s'agit également d'une tragique histoire d'amour au centre
de laquelle notre vampire cherche par tous les moyens à mettre la
main sur l'épouse d'un homme dont les traits sont parfaitement
identiques à ceux de celle qu'il aima voilà des siècles et qu'on
lui arracha. Dracula et ses femmes vampires
s'amuse également à évoquer Vlad Tepes dont le lien avec Dracula
semble plus que jamais évident. Les décors de Trevor Williams
(fidèle à Dan Curtis depuis ses débuts puisqu'il conçu notamment
ceux de La fiancée du vampire
et de Night of dark shadow)
et les costumes de Ruth Myers participent de l'excellente
reconstitution tandis que Jack Palance incarne un vampire tel celui
du Dracula, prince des ténèbres de
Terence Fisher dans lequel le célèbre suceur de sang est interprété
par Christopher Lee. Y intervient le personnage d'Abraham Van Helsing
(Nigel Davenport), célèbre chasseur de vampires lui-même créé
par Bram Stoker, ainsi qu'Arthur Holmwood (Simon Ward), l'époux de
Lucy Westenra (Fiona Lewis), sosie parfait de l'épouse décédée de
Dracula que vampirisera le vampire. S'entourant toujours et encore de
sa fidèle équipe, c'est une fois encore le compositeur Bob Cobert
qui se charge de la partition musicale du téléfilm...
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