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mardi 15 juin 2021

Incassable de M. Night Shyamalan (2000) - ★★★★★★★★☆☆


Oublions très rapidement les deux premiers longs-métrages du réalisateur américain d'origine indienne M. Night Shyamalan pour nous pencher sur la suite de sa carrière. Dès 1999, il nous offre le premier d'une série de très grands films avec Le sixième sens. Une chance supplémentaire pour l'acteur Bruce Willis de retrouver la grâce sur grand écran avec ce scénario conçu par le réalisateur lui-même et qui ne souffre d'aucune imperfection jusqu'à son incroyable dénouement. Regarder l'oeuvre toute entière de M. Night Shyamalan, c'est un peu comme de monter à bord d'un grand huit. Il y a autant de bonnes choses à découvrir que de mauvais choix artistiques. Parmi le pire, on évoquera par exemple Phénomènes en 2008 et plus encore After Earth en 2013 qui reste sans doute le plus mauvais d'entre tous. Plus tard, M. Night Shyamalan devait renaître de ses cendres à travers l'étonnant The Visit qui, justement, ''revisitait'' le concept du found footage sous un angle inédit. Le début d'une série de longs-métrages remarquables. Mais bien avant eux, il fut un temps où déjà, le réalisateur était capable d'aligner des œuvres en tout point remarquables. L'extraordinaire The Village, son récit passionnant et son final plus que surprenant comme avait déjà l'habitude d'en proposer M. Night Shyamalan. Avec Incassable notamment. Quatrième long-métrage du réalisateur et second exploit après Le sixième sens. On ne l'imaginait sans doute pas à l'époque, mais Incassable allait, sinon demeurer l'un des plus grands films de leur auteur, du moins le premier volet d'une future trilogie prolongée avec Split en 2016 et conclue trois ans plus tard avec Glass en 2019...


Mais pour le moment, retour en 2000. En cette fin de siècle dernier (car oui, le vingt et unième siècle n'a débuté que le 1er janvier de l'année suivante) où rien ne semble avoir vraiment changé, sauf peut-être pour David Dunn (Bruce Willis qui retrouve donc M. Night Shyamalan un an après Le sixième sens) dont l'existence va être tout d'abord bouleversée par le déraillement d'un train dont il a été le seul survivant (de surcroît, sans blessures, aucunes), puis par sa rencontre avec Elijah Price (l'acteur Samuel L. Jackson), qui souffre depuis sa naissance d''ostéogenèse imparfaite de type I, une forme légère de la maladie qui le contraint cependant à prendre de vives précautions s'il ne veut pas que ses os se brisent au moindre choc. Passionné de bandes dessinées et de comics consacrés aux super-héros, Elijah a développé la thèse selon laquelle les comics sont le témoignage d'événements ayant trait à l'Histoire. Dans son esprit, les super-héros ont donc existé. Et par conséquent, il y a de fortes chances pour qu'il en existe encore. Lorsqu'il apprend que David est le seul survivant d'un déraillement de train qui a fait plus de cent-trente victimes, il ressent le besoin de le contacter pour savoir s'il ne serait pas lui-même l'un de ces héros de bandes dessinées qui le fascinent depuis toujours...


et d'une certaine manière, Incassable s'avère être un film de super-héros. Ces individus atypiques, sauveurs de l'humanité, de la veuve et de l'orphelin pullulent d'ailleurs ici. Car , c'est bien grâce à eux qu'Elijah n'a pas abandonné tout espoir de vivre, théorisant sur le rapport que peuvent entretenir les comics avec, au hasard, les hiéroglyphes égyptiens. Un fou, semble-t-il. Un homme désemparé qui se raccroche à l'espoir, pourquoi pas, de rencontrer un jour l'un de ses héros. À sa manière, Samuel L. Jackson en incarne un lui-même. De ces êtres presque ordinaires qui trouvent assez de force pour tenir coûte que coûte. M. Night Shyamalan l'affuble d'ailleurs d'une gabardine et d'une canne en verre qui permettent immédiatement de l'identifier. Contrairement à Bruce Willis dont le personnage est d'un commun presque caricatural. ''Jumeau'' pourtant bien vivant du docteur Malcolm Crowe qu'il interpréta l'année précédente dans Le sixième sens, M. Night Shyamalan définie à l'origine son personnage comme un individu des plus banal. Époux (infidèle ?) d'une Audrey (superbe Robin Wright) avec laquelle David connaît des heures difficiles, ce dernier est aussi le père d'un enfant qui le rêve lui-même en super-héros. Incassable est un bel hommage à ces lectures, véritable phénomène qui depuis presque un siècle (les origines remonteraient en 1934) fait fureur aux États-Unis. Phénomène qui s'étend depuis quelques décennies bien au delà des frontières américaines. Une œuvre qui retrouve sans doute un retentissement vingt ans plus tard avec le Joker de Todd Philips et la naissance du mythe du personnage du même nom. Samuel L. Jackson et Bruce Willis incarnent un duo antinomique qui se complète pourtant merveilleusement bien et qui trouve sa justification lors d'un dénouement explicatif incroyablement censé. Incassable joue avec le cadre de manière fort ingénieuse, comme lors du dialogue entre David et une passagère du train juste avant que celui-ci ne déraille, séquence précédent une scène au fort potentiel dramatique lors de laquelle il est en conversation avec un médecin en arrière-plan tandis qu'au premier plan, le seul qui avec lui a survécu agonise sur son lit d’hôpital. M. Night Shyamalan nous offre un spectacle tantôt intimiste, et même parfois proche du serial killer à tendance ''slasher'' ou ''giallo'' comme lors de cette séquence située autour d'une piscine que la seule utilisation d'une bâche comme élément rend terriblement angoissante. De la narration jusqu'au visuel impeccable magnifié par la photographie d'Eduardo Serra en passant par la bouleversante partition musicale de James Newton Howard, Incassable pourra ou pas être jugé comme le meilleur film de son auteur. À défaut de quoi, il reste parmi ce qu'a réalisé, écrit et produit de plus puissant M. Night Shyamalan...

1 commentaire:

  1. J'ai donc vu 6 Shyamalan (les premiers et le dernier, Trap), plus vraiment de souvenir du Sixième sens (à part le twist final) et de Phénomènes. Mon préféré reste (comme toi, semble-t-il) Le village (que je possède d'ailleurs), celui-ci viendrait en second. Mais pourquoi les Américains persistent-ils à surligner les scènes héroïques et de bravoure par des orchestrations emphatiques et grandiloquentes ?

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