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mardi 2 avril 2019

The Ninth Gate de Roman Polanski (1999) - ★★★★★★★☆☆☆



Réalisé par le cinéaste franco-polonais Roman Polanski, « maître es paranoïa » (Répulsion, Le Locataire), et scénarisé par le cinéaste lui-même ainsi que par John Brownjohn et Enrique Urbizu à partir du roman d'Arturo Pérez-Reverte, Le Club Dumas, The Ninth Gate est le seizième long-métrage de son auteur. Un retour vers une thématique qu'il avait mise de côté après son angoissant Rosemary's baby en 1968. Deux films qui entretiennent bien des rapports même si dans le cas de The Ninth Gate, son final laisse supposer d'une mystification alors que dans l’œuvre signée en 1968, les dernières images laissaient supposer l'existence réelle du Diable. C'est sur cette ambiguïté que joue le cinéaste en cette année 1999. Une année symbolique que certains prophétisèrent comme étant l'emblème d'une série d'événements cataclysmiques : Armageddon, changements climatiques, invasions extraterrestres, boule de feu détruisant notre planète, etc...
Aujourd'hui, même si l'on est tous revenus de ces prédictions qui n'ont finalement pas eu lieu, redécouvrir The Ninth Gate n'est peut-être pas une mauvaise idée, d'autant plus que le sujet s'éloigne drastiquement de ces rumeurs (in)fondées par des individus peu scrupuleux à l'intention des crédules du monde entier.

Passionnant de part le sujet traité d'une part, et par la manière qu'à Roman Polanski d'en faire sien, The Ninth Gate est une excellente surprise, mis en scène avec subtilité et magistralement interprété par l'acteur américain Johnny Depp qui dans la peau de Dean Corso, se voit confier une mission particulièrement délicate. A la recherche d'ouvrages littéraires rares, il en estime également la valeur. Réputé pour être l'un des meilleurs dans sa catégorie, il est engagé par Boris Balkan (l'acteur américain Franck Langella, notamment vu dans The Box de Richard Kelly) afin d'authentifier dans un premier temps l'un des trois seuls exemplaires de l'ouvrage Les Neuf portes du royaume des ombres de l'écrivain du dix-septième siècle Aristide Torchia qu'il possède, et ensuite d'acquérir les deux autres, l'un se situant au Portugal et le dernier en France. Bien qu'étant passionné par son métier, Corso est davantage attiré par l'argent. C'est donc contre un gros chèque qu'il accepte de mener des investigations, à commencer par la visite de Liana Telfer, dont l'époux s'est pendu récemment après avoir justement vendu son exemplaire de l'ouvrage à Boris balkan...

The Ninth Gate va mener notre héros dans une intrigue passionnante, entre enquête et mysticisme, ce personnage ambigu traversant plusieurs territoires tels que les États-Unis, le Portugal, l'Espagne mais aussi et surtout la France, la Seine et Marne, les Pyrénées-Orientales, le Val-d'Oise, l'Aude et même la capitale française se partageant la vedette. Des décors souvent majestueux. Entre grandes villes, châteaux et villages archaïques. Un enchantement pour les yeux, mais aussi pour les oreilles puisque Roman Polanski confie aux bons soins du compositeur polonais Wojciech Kilar (La Jeune Fille et la Mort en 1994, Le Pianiste en 2002 tout deux réalisés par Roman Polanski) d'écrire la musique envoûtante de The Ninth Gate. Une partition qui participe grandement à l'ambiance d'un long-métrage que l'on pourrait quelque peu rapprocher des investigations menées par les personnages de Guillaume de Baskerville et Adso de Melk dans le chef-d’œuvre de Jean-Jacques Annaud, Le Nom de la Rose. Toutes proportions gardées bien évidemment puisque l’œuvre de Roman Polanski lui est malgré tout quelque peu inférieure.

Outre la présence de l'actrice et épouse de Roman Polanski Emmanuelle Seigner (que le cinéaste emploiera à de nombreuses occasions), le spectateur à l’œil aiguisé remarquera sans doute la quadruple interprétation de l'acteur José Lopez Rodero (dans le double rôle des jumeaux libraires et des déménageurs) dont il semble qu'il n'ait pas interprété d'autre rôle au cinéma. Avec The Ninth Gate, Roman Polanski retrouve l'ambiguïté de ses œuvres passées, surtout durant les deux premiers tiers du film. On regrettera sans doute que la cérémonie succédant aux investigations du héros n'ait pas été filmée avec davantage d'investissement (on aurait sans doute rêvé d'une séquence aussi magistrale que l'incroyable cérémonie du Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick) et que la fin se laisse aller à quelques débordements faussement fantastiques. Il ne faut cependant pas bouder son plaisir car à travers The Ninth Gate, c'est véritablement toutes les aspirations du réalisateur franco-polonais qui ressurgissent...

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