Dans l'univers encombré
du Giallo, La
Pelle Sotto gli Artigli
fait figure de curiosité. Le cinéaste italien Alessandro Santini,
réalisateur de quatre long-métrages en tout et pour tout entre 1971
et 1979 injecte à son histoire de meurtres perpétrés par un
individu entièrement vêtu de noir, un aspect fantastique puisqu'il
y reprend très librement le thème de Frankenstein
ou le Prométhée Moderne
de l'écrivaine britannique Mary Shelley. Toutes proportions gardées,
son troisième long-métrage sorti en 1975 mêle donc enquête
policière et trafic d'organes. Tout commence par la découverte du
cadavre d'une prostituée dans un sous-bois (La
Pelle Sotto gli Artigli
grouillant littéralement de défauts, on remarque dès le début
l'énorme erreur qui consiste à assister au meurtre de la prostituée
entièrement dénudée avant que la police ne découvre son cadavre
habillé de la tête aux pieds, rien ne venant corroborer le fait que
son meurtrier ait décidé de la rhabiller après l'avoir tuée !!!)
puis c'est au tour d'une seconde jeune femme de disparaître. L'amie
du Docteur Silvia Pieri (l'actrice Geneviève Audry), l'un des
principaux personnages, découverte un peu plus tard découpée en
morceaux et transportée à bord de deux valises.
La
police enquête, mollement, tandis que naît entre le docteur
Pieri et le docteur Gianni Dani (l'acteur Tino Boriani), une idylle
toute aussi mollassonne. Autant dire que l'on se fait royalement
ch... devant cette intrigue policière qui n'avance jamais,
entrecoupée de séquences entre les deux médecins amoureux
elles-mêmes d'un ennui abyssal. La Pelle Sotto
gli Artigli
hésite à plonger de plain pied dans l'horreur, l'épouvante et le
fantastique. Plus ennuyeux qu'un épisode de Derrick,
plus insipide que n'importe quelle série française produite par AB
Productions,
et plus vide que tout un tas de Soap
Opera
brésiliens.
Si
l'on n'atteint certainement pas le degré zéro du genre (Mario Landi
fera très fort quatre ans plus tard avec son nullissime Giallo
a Venezia),
La Pelle Sotto gli Artigli
demeure sans conteste l'une des pires expériences en matière de
Giallo.
Et la présence de l'acteur américain Gordon Mitchell et de son
incroyable « gueule »
n'y changeront rien. D'autant plus qu'il n'intervient qu'en de très
rares occasions et que l'on devine au bout de cinq minutes chrono son
implication dans les disparitions et meurtres de jeunes femmes (un
record!). Pour vous la faire courte et vous éviter de suivre les
chiantissimes aventures de nos deux docteurs et du commissaire
Rinaldi (l'acteur Ettore Ribotta), sachez que La
Pelle Sotto gli Artigli tourne
autour d'un projet dément et sans doute révolutionnaire dans le
petit monde du Giallo
puisque le professeur Helmut, un ancien nazi (facile à deviner vu
son patronyme), vise carrément l'exploit en pratiquant des
recherches sur l'immortalité hypothétique de l'homme. Ce qui
n'empêche pas La Pelle Sotto gli Artigli de
produire quelques séquences qui font écho à ces films beaucoup
plus récents (et crapoteux) dans lesquels sont séquestrées de
jeunes femmes nues dans des caves afin d'y subir moult sévices, ceux
du long-métrage d' Alessandro Santini ayant pour prétexte, des
recherches scientifiques. Au final, La Pelle
Sotto gli Artigli est
très mauvais, ridiculement interprété (on voit souvent les
personnages sourire même lors de séquences dramatiques), monté un
peu n'importe comment, et surtout, très ennuyeux. A éviter...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire