Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


mercredi 19 février 2025

Wolf Man de Leigh Whannel (2025) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Cinq ans après nous avoir servi un Invisible Man original et s'inscrivant en pleine ère du Mouvement #MeToo avec son héroïne pourchassée par un mari violent capable de disparaître grâce à un costume de son invention, le réalisateur, scénariste et producteur australien Leigh Whannel est revenu en ce début d'année 2025 avec une nouvelle proposition de cinéma fantastico-horrifique. Après l'homme invisible, le voici donc qui emprunte un autre mythe du bestiaire fantastique bien connu des amateurs de cinéma d'horreur puisqu'il s'agit désormais de mettre en scène celui du loup-garou. Créature mi-animale et mi-humaine et qui dans le cas de Wolf Man possède quelques particularités dont celle de subir une agonie longue et douloureuse, à l'échelle temporelle sans doute moins longue que le héros de La mouche de David Cronenberg, mais dont l'affliction se lit tout aussi aisément sur le visage. Le spectateur aura d'ailleurs l'occasion de découvrir toute l'ingéniosité du réalisateur et de ses scénaristes lors de quelques rares séquences s'inscrivant dans une perspective visuelle et auditive propres à celui qui est en train de muter en quelque chose d'inhumain. Une douleur foncièrement palpable rapidement rejointe par tout un inventaire de modifications intellectuelles et physiologiques qui rendent le procédé de transformation du père de famille incarné par Christopher Abbott en quelque chose de quasi insoutenable. À la photographie, nous retrouvons pour la seconde fois Stefan Duscio qui déjà avait œuvré sur Invisible Man et qui dans le cas présent perpétue donc l'esthétique glaçante dont il semble s'être fait une spécialité. Renforçant ainsi le contexte macabre dans lequel Leigh Whannel plonge ses trois protagonistes. Aux côtés de Christopher Abbot qui incarne le rôle de Blake Lovell, Julia Garner interprète celui de son épouse Charlotte tandis que la fille du couple, Ginger, est elle campée par la toute jeune Matilda Firth. L'on retrouve la petite famille dans l'Oregon où le père vécu ses années d'enfance. Une période de sa vie qu'il a laissé derrière lui maintenant qu'il vit à San Francisco. Mais après avoir appris le décès de son père, Blake propose à Julia de les emmener elle et leur fille là où il vécut étant enfant. Un retour aux sources qui selon lui permettra à sa petite famille de se retrouver. En bourreau de travail, Blake voit effectivement peu les siens et choisit donc cette ''occasion'' pour leur proposer un petit voyage dans l'Oregon.


Malheureusement, à l'heure arrivée, rien ne va se dérouler comme prévu. Victimes d'un accident de voiture après que Blake ait tenté d'éviter un animal présent au beau milieu de la route, lui et sa famille se dirigent vers sa maison d'enfance, propriété de son père Grady (Sam Jaeger) aujourd'hui officiellement décédé... Je veux bien que les liens familiaux soient parfois si puissants que certaines actions pourtant étonnantes trouvent parfois une justification. Mais imaginez : alors que le père, blessé par l'animal en question, est en pleine mutation, devant l'abomination qui est en train de se produire, la mère accorde à leur fille Ginger le droit de s'approcher de son père. Une séquence en dépit de tout bon sens. Surtout que l'homme semble désormais avoir totalement déserté l'esprit de Blake au profit d'un instinct purement animal ! Leigh Whannel martelant ainsi la toute puissance de l'amour pour une épouse et de l'instinct paternel sur les besoins naturels de la bête ! Si les effets-spéciaux sont plutôt sympathiques, Leigh Whannel éloigne physiquement ses créatures des canons du genre tels que Le loup-garou de Londres de John Landis ou Hurlements de Joe Dante. Prenant même le contre-pied du moins connu mais néanmoins génial Wolfen de Michael Wadleigh en permettant à ses loups-garous de conserver une part (physique) de leur humanité. Rendant ainsi certaines séquences encore plus poignantes qu'elles ne l'auraient été si jamais la mère et la fille avaient dû affronter des monstres poilus qui n'auraient eu comme seul rapport avec nous que leur silhouette. Concentré en quatre-vingt dix minutes seulement puisque dix autres seront exclusivement consacrées au générique de fin, Wolf Man perd malheureusement de son intensité dramatique au fil du récit pour muer en un survival fantastique. C'est donc avec circonspection que l'on sort de la projection. Parfois émus mais souvent déçus de n'avoir pas trouvé là le digne descendant de Invisible Man. Le long-métrage de Leigh Whannel n'en demeure pas moins une proposition intéressante qu'il serait idiot de dénigrer dans son ensemble. Le visuel ''couleur acier'' de l'ensemble saisit parfois à la gorge, il est vrai, mais le retour aux stéréotypes du genre en plein milieu du récit est au final relativement frustrant...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...