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mardi 18 février 2025

Quatre Zéros de Fabien Onteniente (2024) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

Vingt-trois ans après avoir réalisé la comédie Trois Zéros, le cinéaste français Fabien Onteniente est revenu en octobre dernier avec la suite des aventures d'Alain Colonna. Désormais écrit par le réalisateur lui-même et Antonin Fourlin, Quatre Zéros confirme d'abord une chose : que Fabien Onteniente vit dans un autre monde, à une époque révolue dans laquelle il semble se complaire au point de perpétuellement vouloir le reproduire chaque fois qu'une idée de scénario lui vient en tête. Quatre Zéros est ainsi le digne héritier de la franchise Camping, de Jet Set, de Disco ou encore de All Inclusive. On aura rarement vu un réalisateur et scénariste demeurer aussi fidèle à son propre style que le cinéaste français. Les États-Unis ont John Waters et nous, en France, nous avons Fabien Onteniente. Ce qui, en soit, n'est pas annonciateur d'une très bonne nouvelle. Mais plutôt d'une très mauvaise. Surtout si l'on est allergique à cette vision passéiste, voire même extrêmement ringarde de la société française. Fabien Onteniente semble être resté bloqué dans les années 2000. Et plus précisément en 2002, année où sort Trois Zéros, lequel attire le public en masse puisque plus d'un million et deux-cents mille spectateurs viendront assister à l'arrivée dans l'équipe de France de l'excellent joueur de football, Tibor Kovacs qu'incarna Lorant Deutsch. De l'ancienne équipe d'interprètes il ne reste ''malheureusement'' pas grand monde. Samuel Le Bihan est aux abonnés absents. Lui qui incarnait le rôle de Manu, l'agent du jeune prodige du football laisse donc désormais la place à Paul Deby. Et comme Fabien Onteniente n'a pas eu l'air de vouloir trop se fouler ou plus simplement rappeler le personnage qu'interprétait à l'époque Samuel Le Bihan, le réalisateur a choisi la simplicité en donnant à ce nouveau caractère le même prénom. Manu (Paul Deby) découvre à son tour un nouveau phénomène du ballon rond. Un certain Kidane qu'interprète le jeune Mamadou Haïdara qui jusque là n'était apparu sur grand écran que dans La vie de ma mère de Julien Carpentier il y a deux ans. De manière si grossière que l'évocation de son arrivée sur notre territoire transpire une certaine idéologie, Fabien Onteniente aborde le sujet des migrants et du périple qu'ils rencontrent lors de leur traversée de leur pays d'origine jusqu'aux frontières hexagonales.


Un prétexte en réalité hautement fallacieux puisque le réalisateur et son scénariste vont assez peu s'intéresser par la suite à ce tout nouveau personnage puisque les séquences qui lui seront consacrées se compteront sur les doigts d'une seule main. Non, ce qui intéresse avant tout Fabien Onteniente et Antonin Fourlon est de décrire ce que semble être devenu depuis longtemps le monde du football. Un univers déjà lucratif à l'époque mais qui désormais attire une faune que l'on présentait il y a longtemps comme retranchée aux stricts abords des cités HLM. Désormais, la ''racaille'' s'invite aux festivités (comment nommer autrement les quelques énergumènes qui pour le compte d'un certain DZ vont jusqu'à intimider les parents de l'agent du nouveau prodige?). Si les types en survêt, le bling-bling et le football vous donnent des aigreurs d'estomac, Quatre Zéros apparaîtra à vos yeux comme une anthologie du mauvais goût. Gérard Lanvin reprend le rôle d'Alain Colonna avec cet air renfrogné qui est devenu sa marque de fabrique tandis qu'Isabelle Nanty rendosse celui de sa sœur Sylvie. Elle est désormais la compagne de José Pinto (Didier Bourdon), le propriétaire d'un restaurant qui marche mal et qui embauche son fils Manu ainsi que Kidane, le prodige du foot en question. Attirant la convoitise de concurrents, tel DZ qu'interprète le rappeur français Kaaris, Sylvie décide de faire appel à son frère qui depuis les événements du précédent long-métrage se la coule douce à Tahiti... Avant même de sortir en salle, Quatre Zéros était déjà totalement largué. Le style '' Fabien Onteniente'' pue aussi fort qu'une fosse septique complètement bouchée. Tous les travers de ses anciens projets transpirent ici. De cette incapacité à moderniser sa démarche au fil de ses comédies, le réalisateur accouche d'une œuvres qui tente d'évoquer des thématiques actuelles sous une forme incroyablement démodée. C'est ainsi qu'apparaissent dans leur propre rôle d'anciennes personnalités du football, tels Rolland Courbis, Guy Roux, Jean-Pierre Papin, Karl Olive ou encore le footballeur brésilien Rai. Mais à moins d'être un passionné du ballon rond, il y a peu de chance pour que les toutes nouvelles générations de supporters reconnaissent certaines de ces figures du foot venues cachetonner ou rendre service à Fabien Onteniente. Bref, Quatre Zéros s'avère plutôt affligeant, pas drôle et totalement déconnecté du monde moderne.

 

2 commentaires:

  1. Etre déconnecté du monde moderne n'est pas forcément mal étant donné ce qu'il est mais effectivement, ce projet pue (signes : Onteniente, Bourdon, Nanty, "diversité", "influenceurs"...), même pour qui, comme moi, aime le foot à la base. J'ignorais que "mon" Jean-Pierre Papin (JPP pour les intimes) s'était fourvoyé dans cette aventure. Que ne ferait-on pas, pour un "p'tit billet"... :-)

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  2. Je me disais aussi, ce nom me dit quelque chose... Karl Olive est par ailleurs un député Macroniste des plus "gratinés" (avec la condamnation réglementaire). J'ignorais son passé footballistique.

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