Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


lundi 14 juin 2021

Into the Dark : Flesh & Blood de Patrick Lussier (2018)

 


 

!!! ATTENTION SPOILERS !!!


S'il y a deux personnes en qui un enfant avoir confiance, c'est bien sa mère et son père. Et peut-être davantage encore en son père qu'en sa mère, surtout si celle-ci est morte un an plus tôt assassinée par un individu que la police n'a pas retrouvé. Et puis, le père ne se doit-il pas d'être le protecteur de la famille ? La jeune Kimberly Tooms est agoraphobe depuis qu'est survenu le drame. Incapable de faire le moindre pas en dehors de la maison familiale, elle suit un traitement médicamenteux dont l'utilisation peut causer des effets secondaires assez importants comme la paranoïa. Alors, lorsqu'un soir son père est encore au travail, qu'elle est chargée de faire cuire la dinde de Thanksgiving et que pour passer le temps elle regarde la télévision, elle tombe sur une information qui relate la disparition d'une jeune femme. En examinant le portrait de la disparue, Kimberly constate qu'elle porte au cou le même pendentif que celui que son père vient tout juste de lui offrir. Légèrement patiné alors qu'il est censé sortir tout droit d'une bijouterie, l'adolescente commence à douter de son père, Henry. Elle le croit responsable de la disparition de la jeune femme. En fouillant le grenier, la découverte d'une boite à bijoux renfermant des colliers qui n'appartiennent ni à sa mère ni à elle semble confirmer les doutes de Kimberly...


Réalisé par Patrick Lussier sur la base d'un scénario écrit par Louis Ackerman, Flesh & Blood est le second épisode de la première saison de l'anthologie horrifique Into the Dark. Un véritable film à vrai dire puisque sur la durée, avec ses quatre-vingt dix minutes, il concurrence sans mal les longs-métrages du genre qui ont, eux, la chance de connaître une sortie en salle. Principalement interprété par Dermot Mulroney et Diana Silvers, Flesh & Blood est un huis-clos angoissant dans lequel un père et sa fille s'affrontent dans leur propre demeure. Plutôt sympa, le récit souffre peut-être cependant d'une durée un peu trop importante. Quatre-vingt dix minutes pour exploiter un sujet qui n'est pas forcément très original (en dehors du fait qu'ici, le couple soit remplacé par une fille et son père), il est plutôt conseillé d'avoir les reins aussi solides que ceux d'Aneesh Chaganty qui l'année dernière nous proposa d'abord sur la plate-forme Hulu, le formidable Run avec les excellentes Sarah Paulson et Kiera Allen pour prétendre pouvoir tenir sur la durée. Patrick Lussier utilise l'environnement comme s'il s'agissait d'un labyrinthe. Toutes les pièces servent scrupuleusement, du rez-de-chaussée jusqu'au grenier en passant par les mur et les planchers dont on trouvera cependant peut-être étonnante la fragilité. Avec ses gros sabots et sans la moindre finesse, l'acteur Dermot Mulroney campe un Henry Tooms sinistre, cabotinant parfois aussi outrageusement que Jack Nicholson dans The Shining de Stanley Kubrick.


Le mystère ne dure donc pas au delà des quarante premières minutes (bien moins que cela en réalité) puisque c'est un fait, Henry Toom est bien l'homme que sa fille soupçonne. Ce qui demeure plus absurde encore que de faire traîner l'intrigue sur une durée la rallongeant de presque une heure supplémentaire figure l'attitude de Kimberly, tout à fait certaine de la culpabilité de son père mais qui doute au dernier moment lorsque viennent sonner à sa porte deux agentes de police. Premier exemple d'une série d'incohérences qui interrogent sur les intentions réelles du réalisateur. Serait-il là en train de se ficher avec un luxe de délectation des spectateurs en les envoyant fureter vers une voie qui n'est pas la bonne ? Alors, Patrick Lussier génie du thriller, escroc, ou son récit est-il trop aisément lapidaire?Bon, allez, je ne fais pas durer le mystère plus longtemps : ne rêver pas d'un retournement de situation extraordinaire en tout fin de long-métrage. Tout ou presque y est en fait d'un convenu qui confine à la blague de potache. En cela, Flesh & Blood s'avère au final d'un intérêt tout relatif. Pour celle et ceux qui aiment les tueurs en série qui cabotinent, ce second épisode de l'anthologie Flesh & Blood ''passera crème''. Pour les autres, son manque d'enjeux véritables risque de le condamner à l'oubli. Dommage...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...