!!! ATTENTION SPOILERS !!!
S'il
y a deux personnes en qui un enfant avoir confiance, c'est bien sa
mère et son père. Et peut-être davantage encore en son père qu'en
sa mère, surtout si celle-ci est morte un an plus tôt assassinée
par un individu que la police n'a pas retrouvé. Et puis, le père ne
se doit-il pas d'être le protecteur de la famille ? La jeune
Kimberly Tooms est agoraphobe depuis qu'est survenu le drame.
Incapable de faire le moindre pas en dehors de la maison familiale,
elle suit un traitement médicamenteux dont l'utilisation peut causer
des effets secondaires assez importants comme la paranoïa. Alors,
lorsqu'un soir son père est encore au travail, qu'elle est chargée
de faire cuire la dinde de Thanksgiving
et que pour passer le temps elle regarde la télévision, elle tombe
sur une information qui relate la disparition d'une jeune femme. En
examinant le portrait de la disparue, Kimberly constate qu'elle porte
au cou le même pendentif que celui que son père vient tout juste de
lui offrir. Légèrement patiné alors qu'il est censé sortir tout
droit d'une bijouterie, l'adolescente commence à douter de son père,
Henry. Elle le croit responsable de la disparition de la jeune femme.
En fouillant le grenier, la découverte d'une boite à bijoux
renfermant des colliers qui n'appartiennent ni à sa mère ni à elle
semble confirmer les doutes de Kimberly...
Réalisé
par Patrick Lussier sur la base d'un scénario écrit par Louis
Ackerman, Flesh & Blood
est le second épisode de la première saison de l'anthologie
horrifique Into the Dark.
Un véritable film à vrai dire puisque sur la durée, avec ses
quatre-vingt dix minutes, il concurrence sans mal les longs-métrages
du genre qui ont, eux, la chance de connaître une sortie en salle.
Principalement interprété par Dermot Mulroney et Diana Silvers,
Flesh & Blood est
un huis-clos angoissant dans lequel un père et sa fille s'affrontent
dans leur propre demeure. Plutôt sympa, le récit souffre peut-être
cependant d'une durée un peu trop importante. Quatre-vingt dix
minutes pour exploiter un sujet qui n'est pas forcément très
original (en dehors du fait qu'ici, le couple soit remplacé par une
fille et son père), il est plutôt conseillé d'avoir les reins
aussi solides que ceux d'Aneesh Chaganty qui l'année dernière nous
proposa d'abord sur la plate-forme Hulu,
le formidable Run
avec les excellentes Sarah Paulson et Kiera Allen pour prétendre
pouvoir tenir sur la durée. Patrick Lussier utilise l'environnement
comme s'il s'agissait d'un labyrinthe. Toutes les pièces servent
scrupuleusement, du rez-de-chaussée jusqu'au grenier en passant par
les mur et les planchers dont on trouvera cependant peut-être
étonnante la fragilité. Avec ses gros sabots et sans la moindre
finesse, l'acteur Dermot Mulroney campe un Henry Tooms sinistre,
cabotinant parfois aussi outrageusement que Jack Nicholson dans The
Shining
de Stanley Kubrick.
Le
mystère ne dure donc pas au delà des quarante premières minutes
(bien moins que cela en réalité) puisque c'est un fait, Henry Toom
est bien l'homme que sa fille soupçonne. Ce qui
demeure plus absurde encore que de faire traîner l'intrigue sur une
durée la rallongeant de presque une heure supplémentaire figure
l'attitude de Kimberly, tout à fait certaine de la culpabilité de
son père mais qui doute au dernier moment lorsque viennent sonner à
sa porte deux agentes de police. Premier exemple d'une série
d'incohérences qui interrogent sur les intentions réelles du
réalisateur. Serait-il là en train de se ficher avec un luxe de
délectation des spectateurs en les envoyant fureter vers une voie
qui n'est pas la bonne ? Alors, Patrick Lussier génie du
thriller, escroc, ou son récit est-il trop aisément lapidaire?Bon,
allez, je ne fais pas durer le mystère plus longtemps : ne
rêver pas d'un retournement de situation extraordinaire en tout fin
de long-métrage. Tout ou presque y est en fait d'un convenu qui
confine à la blague de potache. En cela, Flesh & Blood
s'avère
au final d'un intérêt tout relatif. Pour celle et ceux qui aiment
les tueurs en série qui cabotinent, ce second épisode de
l'anthologie Flesh & Blood
''passera crème''. Pour les autres, son manque d'enjeux véritables
risque de le condamner à l'oubli. Dommage...
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