Luc Besson, cinéaste,
producteur et scénariste. Casquettes multiples pour un artiste
français très productif. Peut-être un peu trop d'ailleurs car à
trop vouloir en faire, forcément, on produit parfois quelques gros
nanars friqués. Dont fait partie ce Lock Out de
James Mather et Stephen St. Leger auquel le réalisateur français a
participé en tant que scénariste et producteur. On reconnaît là,
la patte de l'auteur de Valérian et la Cité des
mille planètes,
du producteur de Taken
et du scénariste des différents volets de la saga Le
transporteur.
Lock Out n'étant
pas un long-métrage à haute valeur philosophique, on assiste
médusés à une accumulation d'événements propres à tous ces
films d'action testostéronés, sévèrement burnés, et bas du front
dont un certain public est très friand. Le plus drôle dans ce récit
tournant autour d'un ex agent de la CIA infiltré dans une prison
spatiale afin d'en extraire la fille du président des États-Unis
prise au piège entre les murs de l'édifice lors d'une mutinerie,
c'est lorsque l'on apprend que Luc Besson est à l'origine de cette
histoire alors même que les premières minutes laissent
entrevoir ce qu'est en réalité le film de James Mather et Stephen
St. Leger : un plagiat éhonté d'un film qui LUI, peut se
targuer d'être un vrai classique du film d'anticipation. Le New
York 1997
que le cinéaste américain John Carpenter signa plus de trente ans
auparavant.
Lock Out
se révèle ainsi fort dérangeant. En dessous de tout en matière
d'écriture, le film reprend les grandes lignes du film qu'il ose
plagier sans vergogne. Si dans le classique de John Carpenter l'île
de Manhattan était transformée en une prison à ciel ouvert
concentrant les pires des criminels, cette fois-ci, le pénitencier
se situe dans l'espace, à l'intérieur d'un établissement connu
sous le nom de MS
One.
Dans New York 1997,
l'avion du président des États-Unis d'Amérique s'écrasait au beau
milieu de Manhattan. Ayant survécu au crash, les autorités bien
décidées à récupérer sain et sauf le premier homme du pays y
envoyaient le repris de justice Snake Plissken (l'excellent Kurt
Russel). Lock Out,
lui, propose exactement le même scénario en envoyant l'ex-agent de
la CIA Marion Snow (incarné par l'acteur australien Guy Pierce)
sauver la vie de la fille du président des États-Unis. Si Luc
Besson et les réalisateurs de ce film de science-fiction et d'action
tentèrent de leurrer le public, c'était dès le départ, peine
perdue.
John
Carpenter lui-même ne s'est pas laissé aveuglé par l'univers
bourrin et faussement spectaculaire du film incriminé puisqu'il se
plaignit des similitudes qu'entretiennent les deux longs-métrages,
gagnant ainsi son procès en repartant avec la somme de 100 000 euros
de dédommagements. Somme à laquelle on peut ajouter les peines à
l'encontre de Luc Besson qui devait alors verser 365 000 euros
supplémentaires pour les différents ayants-droits de l’œuvre
originale...
Au
delà de cette sordide histoire dont Luc besson et le film ne sont
pas ressortis grandis, Lock Out
est un défouloir pour amateurs de films d'action bourrins. Les
interprètes en font des tonnes avec en chef de file, un Guy Pearce
qui cabotine sans cesse. A ses côtés, on retrouve l'actrice Maggie
Grace, surtout connue chez nous pour avoir été l'héroïne de la
saga Taken (laquelle
n'a cessé de perdre en qualité au fil des épisodes), ainsi que
Peter Stormare, Joseph Gilgun (dans le rôle éminemment déjanté du
prisonnier Hydell), ou encore Lennie James que l'on a appris à aimer
dans le rôle de Morgan Jones de l'excellente série The
Walking Dead.
Concernant le scénario, outre le vol qualifié à l’œuvre
immortelle de John Carpenter, inutile d'y desceller la moindre
étincelle de génie. C'est bête, méchant, et surtout, l'ensemble
manque de réflexion et de profondeur. Mais comme le but recherché
est ailleurs, on n'en voudra pas au film et à ses auteurs d'avoir
signé une un long-métrage aussi crétin. Quant aux effets-spéciaux,
datant tout de même de 2012, ils font en général parfois peine à
voir, surtout si l'on considère qu'en la matière, le septième art
est capable de nous en livrer de qualité autrement plus appréciable.
Si vous faites partie de ces personnes capables de passer d'un David
Lynch à un nanar en débranchant votre cerveau,
Lock Out est
peut-être alors pour vous, ainsi que pour les purs amateurs
d'action...
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