Après avoir été l'une
des icônes du cinéma fantastique et d'épouvante durant le courant
des années quatre-vingt avec Jeu d'Enfant
de Tom Holland en 1988 (à ne pas confondre avec le film éponyme
réalisé cinq ans plus tard par Yann Samuell), la poupée Chucky fut
ensuite le fond de commerce de divers cinéastes. Avant le remake
signé cette année par le réalisateur Lars Klevberg (dont le second
long-métrage Polaroid
devrait prochainement voir le jour), elle fit en effet l'objet de six
séquelles entre 1990 et 2017. Mais plutôt que de poursuivre les
dernières aventures de Chucky proposées par le cinéaste Don
Mancini (créateur du scénario original) avec Le
Retour de Chucky,
Lars Klevberg propose un retour aux sources qui avec l'évolution des
médias et des différentes technologiques peut être considéré
comme une mise à jour 2.0 de l’œuvre originale. Première
différence majeure entre Jeu d'Enfant
et Child's Play
(qui reprend le titre original du film sorti en 1988), cette fois-ci,
la poupée n'est plus ''habitée'' par l'esprit du tueur en série
Charles Lee Ray. Ses agissements et son comportement sont les
conséquences d'un traitement infligé par l'un des ouvriers de
l'usine de montage où a été fabriquée Buddi
(non initial du produit proposé au marchands de jouets) que son
supérieur vient de renvoyer et qui décide de se venger en annihilant les systèmes de sécurité mis en place dans le processeur de la poupée.
Si
beaucoup de séquences divergent de l’œuvre originale, on retrouve
cependant le personnage de la mère célibataire vivant seule avec
son fils. Il s'agit là des mêmes personnages, leur nom ayant été
conservé. Si l'on pouvait craindre que le film ne soit qu'une énième
variation opportuniste de l’œuvre originale (ce qu'elle demeure
finalement du haut de son statut de remake) sans une once de
spécificités lui octroyant certaines particularités, Child's
Play
rassurera très rapidement le fan de la première heure. En effet, le
film de Lars Klevberg parvient sans mal à ''faire oublier'' le
long-métrage de Tom Holland pour en proposer une version
s' éloignant quelque peu de l'originale.
D'abord,
le contexte actuel permet d'offrir à la poupée Chucky des capacités
inenvisageables à l'époque de Jeu d'Enfant.
Connectée avec son temps, elle est désormais capable de scruter les
faits et gestes de son entourage grâce à la connexion qu'elle opère
avec les outils technologiques actuels. Ordinateurs, téléphones
portables et domotique sont les accessoires dont s'arme désormais
une poupée qui n'oublie cependant pas d'user d'outils plus...
''tranchants'' afin de faire payer à celles et ceux qui osent se
mettre entre elle et Andy (le jeune acteur Gabriel Bateman), le prix de leur
comportement et cela, de la plus horrible des manières. Et pour ne
citer que deux des crimes les plus sanglants : le meurtre à la
tondeuse de l'amant de Karen Barclay (Aubrey Plaza), la mère de
Andy, ou celui du voisin électricien et voyeur Gabe (l'acteur Trent
Redekop) à la scie circulaire. Le sang gicle abondamment dans
Child's Play
et les membres volent dans les airs. Des scènes d'horreur
particulièrement réjouissantes auxquelles le réalisateur et le
scénariste Tyler Burton Brown n'oublient pas d'ajouter une bonne
dose d'humour. Plus que le remake sans âme auquel on pouvait
s'attendre, Child's Play s'affranchit
aisément de Jeu d'Enfant et
s'avère être l'une des meilleures séries B horrifiques sorties
cette année...
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