J'ai hésité très
longuement entre écrire un véritable article sur Rings
ou plus simplement aller sur Facebook et laisser quelques lignes très critiques (dans le
mauvais sens du terme) sur ce nouveau remake/suite inutile du classique de
la J-Horror,
Ringu
de Hideo Nakata sorti maintenant il y a un peu plus de vingt ans. Et
lorsque je dis que j'ai hésité longtemps, je parle d'une poignée
de minutes dont la sensation de durée fut comparable à celle d'une
œuvre durant cent-deux minutes tout en me laissant
l'impression d'avoir duré le double. Parce que la vision du
cinéaste espagnol F. Javier Gutiérrez, auteur de pas grand chose de
connu chez nous et sur le territoire américain (un seul long-métrage
dans son pays d'origine avant de s'exporter aux États-Unis), a
réalisé l'une des pires suites que l'on pouvait craindre d'un
long-métrage dont les origines sont japonaises. Si Hideo Nakata
n'était plus de ce monde, parions qu'il serait sorti de sa tombe
pour tourmenter l'esprit du cinéaste espagnol pour avoir osé
proposer un produit pareil. Qui non seulement est mauvais, mais
s'érige également le droit de pouvoir faire l'impasse sur la
séquelle du long-métrage américain réalisée en 2004 par le
cinéaste japonais lui-même (The Ring ayant été réalisé par le cinéaste américain Gore Verbinski).
Quel
culot ! Ah, et puis engager un monstre comme Vincent d'Onofrio
pour le rôle de Burke, quelle idée ! D'ailleurs, à ce
propos : messieurs, prévoyez de porter une couche avant de
visionner les quelques séquences mettant en scène cet immense
acteur américain. Car à force de titiller votre prostate lors de
passage involontairement humoristiques signifiant un personnage
hautement diabolique campé par l'acteur en question, le cinéaste
espagnol se rendra dans ces circonstances, coupable de crises d'énurésie chez la plupart
d'entre vous. Question frissons, le constat est là encore,
particulièrement affligeant. Tournant autour de Julia (l'actrice
Matilda Lutz), sacrifiant sa propre existence pour que survive à la
mort programmée sept jours plus tard son fiancé, lequel a eut la
malencontreuse idée de visionner la fameuse vidéo autour de
laquelle tourne l'enjeu principal de cette nouvelle mouture, le récit
est ponctué de rarissimes éclats horrifiques tellement vus dans
d'autres films et d'autres circonstances qu'elles n'agissent
absolument plus sur la sensibilité du spectateur. Quelques bonnes
idées (Samara sortant d'un écran plat renversé au sol) mais des
visions parfois totalement ratées nous renvoyant aux origines des
CGI (les cigales en images de synthèses ne sont absolument pas
réalistes).
Et
puis, il demeure cette enquête de l'héroïne, rythmée avec les
pieds et promettant un pré-final nous renvoyant au temps des
faits-divers consacrés à ces jeunes enfants séquestrés durant des
années dans la cave de leur kidnappeur. C'est mou, et même lorsque
l'imposant Vincent d'Onofrio fait parler la fureur, l'acteur semble
être ailleurs, pas du tout convaincu par le personnage qu'il est en
train d'interpréter. La toute dernière scène, plutôt sympathique mais
ne rattrapant pas les trop nombreuses longueurs du script laisse par
contre malheureusement supposer qu'une nouvelle suite pourrait être
envisagée. Prions pour que telle chose n'arrive pas. Ou
alors,attendez que nous soyons tous morts et enterrés et réservez
cela aux générations futures qui se désintéresseront d'un Ringu
devenu pour eux, obsolète...
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