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dimanche 30 mars 2025

Minna no Uta de Takashi Shimizu (2023) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Fidèle au genre qui le rendit populaire auprès des amateurs de frissons, le réalisateur et scénariste japonais Takashi Shimizu continue aujourd'hui à explorer les domaines de l'horreur, de l'épouvante et du fantastique. Si ses dernières œuvres n'ont semble-t-il toujours pas été distribuées sur le territoire français, en usant de quelques subterfuges, il est malgré tout possible de mettre la main dessus avant tout le monde. Un exercice qui demande un peu d'ingéniosité, de savoir-faire, de doigté et surtout, de patience. Alors que je ne désespéré pas d'évoquer très prochainement Immersion et Anoko wa Daare? respectivement réalisés en 2023 et 2024, j'ai eu la chance de pouvoir découvrir aujourd'hui son antépénultième projet cinématographique intitulé Minna no Uta qui dans notre langue signifie ''La chanson de tout le monde''. Un drôle de titre pour un long-métrage qui au fond se révèle relativement classique dans sa forme et dans son contenu puisque après la télévision, la cassette vidéo ou encore le téléphone maudit, la J-Horror se dote désormais d'une cassette audio dans le catalogue des objets maudits propres au cinéma asiatique. Takashi Shimizu opère donc un bond dans le passé en nous rappelant aux bons souvenirs de Ringu de Hideo Nakata et consorts. Au cœur du récit, un nouveau drame que l'auteur de la franchise Ju-on, de Rinne ou de la trilogie formée autour de Inunaki, le village oublié, JKAï, la forêt des suicides et Ushikubi Village crée autour d'une jeune étudiante disparue qui réapparaît sous la forme d'un fantôme lorsque est retrouvé et diffusé sur les ondes radio une cassette audio vieille de trente ans. L'on y entend la voix de Sana Takaya (Tomoko Hoshi), soliloquant et chantant une berceuse qu'elle rêvait de partager avec le monde entier. Minna no Uta prend ensuite pour cadre un studio d'enregistrement et un gymnase dans lesquels un groupe de Boys Band japonais enregistre son tout nouvel album et répète une chorégraphie ainsi qu'un hôtel luxueux qui les abrite le temps de mettre un terme à leur projet. Lors d'une interview, une cassette envoyée par une inconnue est diffusée sur les ondes. À la suite de quoi, l'un des membres du groupe disparaît. C'est là qu'intervient alors le détective Tsugutoshi Gonda (Makita Sports). Pas très au fait des nouveaux courants musicaux, il découvre l'identité de chaque membre du groupe à travers une vidéo diffusée sur les réseaux.


Engagé par la manager du groupe, Tsugutoshi Gonda n'a que trois jours pour retrouver la trace du disparu s'il veut pouvoir empocher une rondelette somme d'argent ! Plus qu'un simple film d'épouvante, Minna no Uta est d'abord un film policier durant lequel le détective en charge de l'enquête va pénétrer un univers qui lui est inconnu, empli de phénomènes pour l'instant inexpliqués et inexplicables. Des événements paranormaux auxquels n'importe qui de normalement constitué voudrait échapper mais l'argent qui l'attend à la clé permettra sans doute à cet homme qui n'assure pas vraiment son rôle de père et d'époux de prouver enfin sa valeur. Comme souvent chez Takashi Shimizu et chez les autres cinéastes japonais dont les œuvres prennent généralement pour cadre des récits fantastiques, il n'est pas d'emblée évident de suivre confortablement l'aventure du détective et des membres du groupe. Il faut d'abord s'accoutumer des différents protagonistes dont seul le détective Gonda tranche de part son âge avancé. Un flic qui travaille à l'ancienne, carnet et stylo à la main. Minna no Uta se décompose en une succession de séquences entrecoupant des passages consacrés à l'enquête du détective lors duquel Gonda interroge les principaux témoins, de nombreux flash-back remontant aux trois derniers jours, mais aussi et surtout à l'époque du drame, au tout début des années quatre-vingt dix, lorsque les événements témoignent d'un accident (meurtre?) dont les conséquences se projetteront donc trente ans plus tard. Minna no Uta aurait probablement mérité de n'être concentré que sur quatre-vingt ou quatre-vingt dix minutes et non pas sur plus de cent. Sa durée ayant pour conséquences quelques ventres mous dont nous nous serions bien passés. Mais au-delà de cette seule critique, l'on retrouve ce qui distingue le cinéma de Takashi Shimizu de ses compatriotes. Une mélancholie, une noirceur et des séquences chocs qui contrebalancent les quelques passages ennuyeux. Comme tout bon film de J-Horror, la résolution de l'affaire interviendra lors d'un final visuellement saisissant, caractérisant de la manière la plus iconique une ''créature'' aussi néfaste que morbide dans ses projets d'étude ! Bref, Minna no Uta signe quelque peu le retour en grâce d'un très grand spécialiste de la J-Horror qui depuis quelques temps avait tendance à s'égarer...

 

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