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mardi 7 août 2018

How it Ends de David M. Rosenthal (2018) - ★★★★★★★☆☆☆



En une vingtaine d'années de carrière, le cinéaste, scénariste et producteur américain David M. Rosenthal a signé une grosse poignée de longs-métrages. Et parmi eux, How it Ends, dont tout le monde semble s'accorder afin de reprendre le titre et se poser la question, « comment cela se termine-t-il ? » Une question légitime. Car il faut reconnaître au film une fin douteuse. Qui n'apporte pas de véritable réponse sur le sort que le cinéaste a décidé d'accorder à son héros et son épouse. Vague fumisterie, ou mise en place d'une éventuelle séquelle en cas de succès ? La question reste posée. En dehors de cette petite mais incommodante décision de laisser en suspens le récit alors même que le spectateur s’apprêtait sans doute à assister à l'une de ces bad end nihilistes relativement réjouissantes (puisque se détachant de l'impétueux flot de happy end qui fleurissent dans le cinéma mondial), How it Ends est une sacrée bonne surprise. S'inscrivant davantage dans la mouvance actuelle des longs-métrages post-apocalyptiques que des films catastrophe. Ces derniers étant majoritairement précédés de visuels saisissants, il faudra en revanche, et pour une fois, patienter jusqu'à la dernière minute pour comprendre l'ampleur réelle de cet événement qui touche les États-Unis dans de larges proportions...

Si le film de David M. Rosenthal a tant de gueule, c'est tout d'abord parce que l'acteur Forest Whitaker y demeure l'un des principaux interprètes. Incarnant l'une des valeurs fondamentales du pays, l'ancien soldat Tom Sutherland qu'il y incarne reflète le visage du héros tel qu'il est conçu par le peuple américain. Face à lui, le personnage qu'incarne Theo James tient tout d'abord la chandelle à un beau-père avec lequel il entretient des rapports compliqués. Contraints de voyager à bord du véhicule de Tom Sutherland, le beau-fils Will Younger et son beau-père vont devoir faire contre mauvaise fortune bon cœur s'il veulent parcourir les milliers de kilomètres qui les sépare de Seattle et surtout de Sam, la fiancée du premier et la fille du second.

La caricature est facile, et pourtant, des événements bien réels nous ont déjà démontré que le retour à la barbarie en cas de catastrophe de grande ampleur génère un comportement parfois inhumain de la part de l'homme. C'est ainsi que sous la forme d'un road movie de plusieurs milliers de kilomètres, nos deux héros vont devoir braver nombre de dangers. Des épreuves qui prendront autant de visages qu'il existe de tempéraments chez l'homme. Ne vous laissez pas influencer par ceux qui affirment que le film de David M. Rosenthal est creux, sans substance, alors même qu'il est tout le contraire. Si un bon film doit obligatoirement ressembler au San Andreas de Brad Peyton, il faut donc en conclure que How it Ends est un navet. Beaucoup plus profond que la majorité des grosses productions américaines misant le plus gros de leur budget sur les effets-spéciaux, le film de David M. Rosenthal est l'occasion de confronter deux individus qui jusqu'à présent ont manqué le coche. Theo James et Forest Whitaker brillent par leur présence. How it Ends n'est pas que le bête film enrobé de scènes au demeurant fort angoissantes, mais touche parfois au cœur lorsqu'il entreprend de dépasser la simple sphère post-apocalyptique pour s'ouvrir aux rapports entre deux hommes se déchirant chacun pour des raisons qui leurs sont propres, la même jeune femme, ici incarnée par Kat Graham.
La musique du compositeur islandais Atli Örvarsson distille une sourde angoisse qui ne cesse de grandir à mesure que les deux hommes traversent un pays en proie aux flammes et à la violence. L’œuvre de David M. Rosenthal traverse plusieurs états et dresse le portrait d'une Amérique profonde parfois anxiogène. En étudiant le regard et le comportement de certains personnages secondaires (et je pense là notamment à ce flic en uniforme blanc croisé au passage d'un barrage policier), le spectateur sera tenté d'y voir un danger potentiel même si, fort heureusement, le cas n'est pas généralisé. Filmant pour moitié de nuit, l'impact d'une traversée hors des sentiers battus génère un surcroît d'angoisse auquel le spectateur finit par répondre en s'arrachant les ongles. How it Ends réussi donc la mission consistant à provoquer le malaise en terre inconnue. Les principaux acteurs sur lesquels repose la totalité de l'interprétation sont remarquables, quant à la mise en scène, David M. Rosenthal assure sans faire preuve de surenchère. Reste bien entendu cette fin qui, espérons-le, n'a rien de mercantile et n'est pas le signe d'une séquelle prévue en cas de succès. L'avenir nous le dira...

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