À une demi-heure près,
nous aurions assisté à la projection de Hors Normes
d'Eric Toledano et Olivier Nakache, de Mon Chien
Stupide
d'Yvan Attal ou de Doctor Sleep
de Mike Flanagan. Trente petites minutes d'impatience qui nous ont
contraint Anna et moi de nous tourner vers un choix, lui aussi,
constitué de trois autres longs-métrages. La Vie
Scolaire
de Grand Corps Malade et Medhi Idir, Retour à
Zombieland
de Ruben Fleischer et... Les Municipaux, Trop
c'est Trop.
Je n'allais pas imposer à ma petite prof de musique un film en
milieu scolaire pendant ses vacances (non, je n'aurais pas osé), ni
un film tournant autour du thème des zombies, vu que la série The
Walking Dead,
de part sa trop longue présence sur nos petites écrans a fini par
nous dégoûter du genre. C'est donc tout naturellement que nous
avons opté pour le troisième choix. Sans véritable engouement à
vrai dire. Parce que même si le premier film constituant les
aventures de Christian et Gilbert (interprété par le duo de
comiques Les
Chevaliers du Fiel)
n'était pas l'abomination à laquelle nous nous attendions, ça
n'est certes pas pour aller voir la suite que nous avons quitté
l'Estaque pour nous rendre au CGR de Vitrolles.
Comme
une malédiction se jetant sur moi à la simple évocation de Les
Municipaux, Trop c'est Trop,
mon PC fait des siennes depuis que je l'ai allumé il y a dix minutes
pour pondre un article qui sauvera, je l'espère, le porte-monnaie de
ceux qui auraient le très mauvais goût d'aller voir cette purge sur
grand écran. Voilà qu'en tentant d'écrire à son sujet, mon
ordinateur a planté deux fois, comme pour me signifier qu'il m'était
interdit d'avoir aussi peu de considération envers lui que d'écrire un article sur un film qui n'en mérite pas tant. C'est ainsi,
alors qu'Anna est toujours endormie, sans doute encore envahie tout
comme moi par la honte de nous être montrés sortant de la salle
projetant le film des Chevaliers
du Fiel,
que je tente une troisième fois d'évoquer mon ressenti, auquel
adhère j'en suis certain, ma tendre et chère...
Derrière
la promesse d'une comédie légère (si légère, d'ailleurs, qu'il
nous a fallut nous accrocher à nos sièges pour ne pas nous envoler
vers la sortie au beau milieu de la projection), l'évocation d'une
lutte à venir entre la Mairie de Port-Vendres et ses employés
municipaux à la suite d'une rumeur qui veut que trente
d'entre eux soient prochainement les victimes d'une charrette. On
retrouve donc tous les personnages du premier film, caricaturaux au
possible. La surenchère est ici de mise. Sans trop savoir pourquoi
ni comment, Anna et moi avons espéré jusqu'aux deux tiers que Les
Municipaux, Trop c'est Trop décolle
mais sans jamais avoir été gratifiés des promesses d'un scénario
dont nous n'attendions au demeurant, pas grand chose. Et bien, le
film des Chevaliers
du Fiel
a de très loin dépassé nos craintes. Une véritable fumisterie.
J'irais même jusqu'à évoquer une escroquerie puisque durant la
première heure, le film n'est constitué que d'une succession de
gags d'une lourdeur, d'une répétitivité et parfois, d'une
vulgarité qui ont provoqué chez Anna et moi des rires... nerveux.
Nos regards figés sur l'écran, le corps tétanisé et l'esprit en
berne devant tant de bêtise, nous avons chacun de notre côté
pensé quitter la salle sans jamais l'avouer à l'autre avant que le
film ne soit terminé. Mon dieu ce que le film est long. Pas drôle.
Gras... De faux running
gags
qui à la longue ont fini de nous achever. Un montage inexistant. Une
caméra qui tourne sans jamais avoir la bonté de s'arrêter au
moment opportun (Nous nous sommes tapés L'Internationale
à
trois reprises !!!). Car en effet, certaines séquences sont beaucoup
trop longues et signifient une carence scénaristique que les auteurs
ont artificiellement tenté de camoufler.
Et
puis, il y a des signes qui ne trompent pas : une poignée de
spectateurs qui ne se comptèrent même pas sur les doigts des deux
mains dont un couple de vieux accompagnés de leur petit-fils.
Contrairement aux comédies qui en valent la peine et qui génèrent
des rires comme s'il en pleuvait, rares sont ceux qui émaillèrent
certains passages (rarissimes puisqu'à notre avis personnel, ils se
comptèrent au nombre de... 1!!!), comme la scène se situant lors du
mariage de Gilbert à l’Église. Plutôt que son duo de comiques,
l'ancien Deschiens
Bruno Lochet ou Lionel Abelanski, le seul qui épargne au film le
zéro absolu, c'est l'humoriste Merri dans son éternel rôle de
prêtre. À part cela, Les Municipaux, Trop
c'est Trop
est une abomination qui élève Brillantissime
de Michèle Laroque au rang de chef-d’œuvre. C'est dire si le film
des Chevaliers
du Fiel est mauvais et surtout, se fiche royalement de son public en
invoquant un conflit qui se résoudra en l'espace de quelques minutes
à travers des photos compromettantes ! À éviter absolument.
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