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lundi 24 juin 2024

Mad Max 2 : le défi de George Miller (1981) - ★★★★★★★★★☆

 


 

Je me souviens encore très clairement de ces années d'adolescence à user mes fonds de culotte tout au fond de la classe, le coude posé sur le radiateur et le regard vers l'extérieur, dans le vide, mais l'esprit, lui, plein de ces images que mes compagnons et moi partagions à l'occasion de sorties extra-scolaires dites ''buissonnières''. David, ce très bel enfant éclairé par la passion de son paternel féru de cinéma nous invitait régulièrement chez lui lorsque ses géniteurs étaient au turbin. Des après-midi entiers à sécher les cours tandis que d'autres se battaient pour s'asseoir devant le bureau de notre prof d'anglais, laquelle portait de courtes jupes et rien d'autre en dessous et qu'une troisième catégorie s’enorgueillissait de rapporter des bulletins de notes impeccables à la maison. Molière, Voltaire, Hugo ou Zola demeuraient pour nous d'étranges patronymes dont l’œuvre demeurait une indécrottable énigme sur laquelle nous abhorrions nous pencher. M'éduquant à travers les œuvres de Bukowski, King, Masterton ou ces mensuels grouillant de photos gratinées tels Mad Movies, L'écran fantastique, Vendredi 13 (dans lequel j'eus droit à mon petit encart personnel, quelle fierté!) ou Toxic et allant même enrichir mon goût pour l'horreur et l'épouvante avec la cultissime collection Gore dont le dévorais chaque sortie sur un banc faisant face au mur d'un cimetière, c'est donc grâce à David, ce camarade de classe pour lequel à l'origine nous n'avions aucun attrait que mes camarades et moi allions nous constituer une solide base de données en matière de cinéma ! Caligula de Tinto Brass dans sa version la plus hard. Dawn of the Dead de George Romero et ses zombies bleuâtres amateurs d'entrailles fumantes, La bonne sœur aux gros nichons, un porno plutôt rigolo dont je suis certain de l'exactitude du titre alors même qu'aucune information à son sujet ne semble vouloir filtrer sur le net ou encore, Mad Max 2 : le défi de George Miller, œuvre mythique de post-apocalypse qui les années suivantes allait donner naissance à une multitude de mockbusters originaires de la Botte ! Lorsque l'on n'as que douze ou treize ans dans les années quatre-vingt et que l'on découvre ce dernier pour la toute première fois de notre vie, une fois le générique de fin déroulant sa monotone liste des participants au projet, le premier reflex n'est pas de nous dire ''Wouaw, quel film !'' Mais plutôt ''Wouaw, quel PUTAIN de film de MALADE !'' . Allez, avouez que c'est vrai...


Nous n'avions jamais vu le premier et franchement, on s'en foutait autant que l'absence de culotte de cette blonde un peu salope sur les bords qui désespérait de nous apprendre à lire et à parler la langue de Shakespeare ! La caméra rasant le bitume de si près qu'approchant nos visages du téléviseur nous aurions presque pu humer l'odeur de l'asphalte et sentir le gravier nous sauter au visage, Mad Max 2 : le défi allait nous épuiser comme un cinq-mille mètres sans échauffement... Sans les CGI d'aujourd'hui, l’œuvre de George Miller dégageait une folie qui rétrospectivement lui permet encore aujourd'hui de demeurer comme l'une des expériences cinématographiques parmi les plus démentielles et délirantes qui aient vu le jour sur grand écran et plus tard sur support VHS. Chacun y verra matière à évoquer la foule de sensations qui interviennent devant telle ou telle séquence. Durant combien de temps en effet aurais-je été personnellement épouvanté par le viol et le meurtre de cette femme filmés à travers un monoculaire et une paire de jumelles ? Il aura fallut quelques années supplémentaires et le visionnage de la dérangeante séquence finale de Salo ou les 120 journées de Sodome de Pier Paolo Pasolini pour me la faire oublier... Du moins, pour un certain temps... Le film se singularise tout d'abord par ses origines australiennes bien qu'avant George Miller, son homologue Peter Weir ait osé nous proposer l'étonnant Les Voitures qui ont mangé Paris en 1974 ainsi que La Dernière Vague en 1977. Terrain propice au calvaire et à la nécessité de survivre que doit désormais endurer l'humanité, L'Australie et ses immenses étendues désertiques permettent une certaine économie de moyens qui évitent l'élaboration d'ancienne cités devenus refuges des rats, des scorpions et autres herbes folles. Ici, la civilisation nouvelle se bâtit comme beaucoup plus tard et beaucoup plus loin chez les héros de The Walking Dead à partir de matériaux de récupération. Sans aucune connaissance approfondie des mécanismes propres au fonctionnement d'un moteur de voiture et sans le précieux carburant qui lui permet de parcourir des milliers de kilomètres sans s'épuiser sous l'écrasant rayonnement solaire, l'homme n'est plus chez George Miller qu'un condamné à mort ! Et même doté de ces quelques avantages, encore faut-il être en mesure d'affronter les bandes de dégénérés qui survivent sur ces terres hostiles. Avant de devenir ''Max le fou'', notre héros était flic et s'appelait Maximilian Rockatansky. Un passé douloureux se concluant par la mort de son épouse Jessie et de leur fils Sprog ont fait de lui un homme plus mutique que jamais, économe en paroles, dont les résidus de morale sont si ténus que le différencier de ceux qu'il combat n'est pas toujours évident.


Seule ou presque son apparence l'y aidera. Face à des punk à crête, des types armés de cuir comme au temps où les chevaliers étaient eux recouverts d'armures métalliques, Max va dans ce second volet de la franchise Mad Max combattre pour ce qui demeure désormais comme étant indéniablement la ressource la plus essentielle : l'essence ! Mélange de science-fiction dystopico-post-apocalytique, de western, de péplum et d'action, ce second volet est un monument de violence et de barbarie mais aussi de virtuosité technique totalement insensée. Avec Mad Max 2 : le défi, le réalisateur australien voit les choses en beaucoup plus grand que lors du précédent long-métrage. Désormais installé sur son trône de héros emblématique du cinéma post-apo, cette séquelle va repousser toutes les limites en débutant par des images d'archives authentiques mêlées à des extraits tirés du Mad Max de 1979 et définitivement asseoir l'acteur Mel Gibson. Dans cette séquelle moins pessimiste qu'il n'y paraît puisque y survivent quelque résidus d'humanité incarnés par l'acteur britannique Michael Preston et par sa communauté vivant grâce et autour d'une raffinerie de pétrole, George Miller crée un contingent d'antagonistes au pouvoir attractif saisissant. Du seigneur Humungus en passant par Wez (Vernon Wells). Des hommes dont la sauvagerie est en totale adéquation avec leur apparence physique agrémentée par des costumes créés par la costumière Norma Moriceau. Débute à travers ce second volet comme une sorte de boucle temporelle où les choses ne feront par la suite que se répéter jusqu'au récent Furiosa, une saga Mad Max dont le titre est en partie trompeur mais dont le contenu semble être une énième itération des préoccupations premières des différents dirigeants de ce nouveau monde. À chacun alors de se faire sa propre opinion entre les effets-spéciaux pratiques de l'époque et les CGI d'aujourd'hui. Entre temps, George Miller aura sans doute cherché à davantage titiller le public outre-atlantique avec sa production américano-australienne Mad Max : Au-delà du dôme du tonnerre de 1985 ''auréolé'' par la présence de la chanteuse Tina Turner, laquelle aura en outre été co-réalisée aux côtés de son compatriote George Ogilvie qui pourtant n'avait jusque là mis en scène que quatre épisodes de séries télévisées. Nous pourrions encore tergiverser des heures sur Mad Max 2 : le défi. Évoquer les incroyables cascades, détailler la violence parfois outrancière, tenter d'expliquer par quel miracle un scénario si chétif a pu se faire oublier au profit du spectacle ou encore revenir sur ces quelques moments d'incroyable bravoure à l'image de cette folle course-poursuite entre la bande d'Humungus et le camion-citerne piloté par Max lui-même, mais d'autres l'ont déjà tellement bien exprimé que je vais m'arrêter là et vous pousser, si cela était encore nécessaire, à (re)découvrir ce monument du septième art...

 

1 commentaire:

  1. Bravo et merci pour ce dévoilement intime... ;-)
    "La bonne sœur aux gros nichons, un porno plutôt rigolo dont je suis certain de l'exactitude du titre alors même qu'aucune information à son sujet ne semble vouloir filtrer sur le net"
    Il te faut donc acquérir l'encyclopédie de Christophe Bier pour avoir toutes les infos sur ce mystérieux film... Encyclopédie certainement épuisée et nécessitant un emprunt sur 10 ans pour en faire l'acquisition... :-)
    Pour les Mad Max, j'avais vu au cinéma celui avec Tina Turner, le suivant probablement.

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