Deux ans après le
troisième volet intitulé Wrong Turn 3: Left
for Dead,
la saga Détour mortel s'enrichissait
d'un quatrième volet réalisé pour la seconde fois par Declan
O'Brien, Wrong Turn 4: Bloody Beginnings.
Un film en forme de préquelle puisqu'il s'ouvre sur des événements
situés en 1974 dans un hôpital psychiatrique dans lequel Three
Fingers,
alors adolescent, est enfermé en compagnie de ses deux frères One
Eye
et Saw Tooth,
les trois garçons étant alors âgés de huit, neuf et dix ans.
Parvenant à se libérer de leur cage, les frères Odets en
profitent pour ouvrir les autres cellules et ainsi permettre aux
autres patients de s'échapper. S'ensuit un carnage au sein de
l'établissement. Retour dans le présent... ou du moins, quelques
années en arrière puisque le film fut réalisé en 2011 alors les
événements vont se dérouler en 2003. Vingt-neuf ans plus tard, une
petite dizaines d'étudiants de l'université de Weston se retrouvent
afin de profiter du chalet de leur ami Porter en compagnie duquel ils
ont prévu de passer les vacances d'hiver. À bord de motoneiges,
Vincent, Kenia, Sara, Kyle et les autres se perdent malheureusement
en route et alors qu'une tempête de neige s'annonce, ils tombent
heureusement sur un immense bâtiment à l'intérieur duquel ils
décident de passer la nuit afin de se protéger du froid. Mais comme
dans ce genre de situations les coïncidences ne tardent jamais à
apparaître, l'édifice en question est l’hôpital dans lequel eut
lieu le massacre vingt-neuf ans plus tôt. Et devinez qui vit à
l'intérieur de ses murs ? Nos trois gamins devenus depuis des
adultes solides et plus violents que jamais...
Des
quatre premiers volets de la franchise Wrong
Turn,
celui-ci est pour l'instant le moins convaincant. De sa dizaine de
jeunes adultes obsédés par l'alcool, la drogue et la baise seuls
ressortent quelque peu Vincent et Kenia. Malheureusement,
l'intelligence, si petite soit-elle, n'aide pas toujours à se
maintenir en vie puisque LUI sera l'un des premiers à passer de vie
à trépas. Nous évoquions l'arrivée parasitaire des CGI
dans le précédent volet et là encore, Declan O'Brien semble
n'avoir toujours pas compris qu'ils ne servent absolument pas sa
cause. Pire, alors qu'ils ne représentaient qu'une infime partie des
séquences gore dans les deux premiers volets et qu'ils s'imposaient
davantage dans le troisième, à force de prendre leurs marques ils
s'imposent comme une généralité dans ce quatrième opus. Finis ou
presque les maquillages. Mais le problème ici avec les CGI
n'est pas tant leur emploi mais la piètre qualité de ceux-ci. N'est
pas Greg Nicotero qui veut et l'équipe d'une douzaine de personnes
en charge des effets visuels y exécute un travail lamentable que ne
peut sans doute expliquer que le faible budget de deux millions de
dollars...
Changement
de décor cette fois-ci. Déplaçant l'action de la forêt où
vivront plus tard nos dégénérés, celle-ci se situe désormais
dans un authentique hôpital psychiatrique désaffecté situé à
Brandon au Canada où eut lieu le tournage. Ajoutée aux séquences
d'horreur, l'érotisme s'invite lors de quelques séquences plutôt
chaude entre couple hétéros ou lesbiens. Semblant s'être engagé à
transformer la franchise en purge, Declan O'Brien s'est chargé
lui-même d'en écrire le scénario, si mince soit-il, mettant en
scène des adolescents inintéressants au possible. Des protagonistes
à peine développés dont les pires représentants demeurent sans
doute Sara (l'actrice Tenika Davis) et sa petite amie Bridget
(Kaitlyn Wong) dont la seule obsession est de baiser ! Ça peut
être amusant au départ mais à la longue cela devient ennuyeux et
l'on désespère de les voir se faire massacrer devant la caméra.
Moins riches que d'habitude, les meurtres s'avèrent cependant
souvent originaux bien qu'assez laids en terme de visuel. La plupart
d'entre eux ne parviennent en effet pas du tout à renier leurs
origines numériques et le résultat à l'écran ne tarde pas à se
faire ressentir. On passera sur certaines invraisemblances (une porte
prétendument blindée mais pourtant percée en à peine deux
secondes, montre en main!) ou sur l'inaptitude du réalisateur et
scénariste à rendre ses personnages attachants. On retiendra
peut-être cependant la scène de la ''fondue'', particulièrement
gratinée, seul moment du film lors duquel le spectateur pourra
ressentir un semblant de gêne. Pour le reste, Wrong
Turn 4: Bloody Beginnings
est long, ennuyeux, doté d'effets-spéciaux ratés et de personnages
totalement creux. Ce qui n'empêchera pas Declan O'Brien de replonger
dans les entrailles de la franchise en réalisant le cinquième opus
dès l'année suivante avec Wrong Turn 5:
Bloodlines...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire