Le personnage de OSS 117
est né de la plume de l'écrivain français Jean Bruce en août
1941. De son vrai nom Hubert Bonisseur de La Bath, il est agent
secret. Il travaille tout d'abord pour l'OSS (Office
of Strategic Services) avant
d'entrer plus tard dans la CIA (
Central Intelligence Agency). Si
l'on ne tient compte que des œuvres écrites par Jean Bruce
lui-même, elles totalisent le nombre de quatre-vingt huit romans.
Mais si l'on y ajoute le nombre vertigineux de 167 ouvrages écrits
par plusieurs membres de sa famille à la suite de son décès, le
nombre total de romans ayant pour vedette le personnage d'OSS 117
culmine à 255 !!! avec un tel héritage littéraire laissé
derrière lui, l’œuvre de Jean Bruce ne pouvait pas
raisonnablement laisser indifférent le septième art qui à partir
de 1957 s'est lancé dans une série de projets cinématographiques.
Le premier d'entre eux, réalisé par Jean Sacha est incarné par
l'acteur Ivan Desny dont il s'agira de sa seule participation à la
franchise. La suite, c'est le réalisateur André Hunebelle qui s'en
chargera en réalisant pas moins de quatre longs-métrages mettant
en scène Hubert Bonisseur de La Bath entre 1963 et 1968. À noter
qu'entre le troisième et le quatrième d'entre eux, un épisode sera
également tourné sous la houlette de Michel Boisrond en 1966...
OSS 117 se Déchaîne
est
donc le premier film d'André Hunebelle consacré au célèbre espion
américain dont la famille est française d'origine. Situé dans le
sud de la France, en Corse ainsi qu'à Nice, l'intrigue tourne autour
de la mort d'un agent secret de l'OSS.
William Roos (l'acteur français Jacques Harden). Est envoyé sur
place pour enquêter, Hubert Bonisseur de La Bath alias OSS
117.
Là-bas, il fait notamment la connaissance de la suédoise Lucia qui
depuis trois mois est à la colle avec Nicolas Renotte. En enquêtant
parmi une bande de truands, OSS
117
découvre bientôt l'existence d'une grotte à l'intérieur de
laquelle, une organisation se charge d'installer un système de
détection de sous-marins dont l'usage pourrait avoir des
conséquences lourdes sur la planète au moment même où sévit la
guerre froide. C'est sans doute pour cette raison que William Roos a
été tué pour avoir eu la curiosité de s'en approcher. Et c'est
sans doute pour ne pas rencontrer de problèmes avec le Milieu que
Nicolas Renotte choisi de mentir lorsqu'il est interrogé, et par la
police, et par OSS
117...
Tourné
en noir et blanc en 1963, OSS 117 se Déchaîne
est le vingt-quatrième long-métrage du réalisateur français André
Hunebelle. Lui qui tourna notamment auprès de Jean Marais (Le
Bossu,
Le Capitan)
et de Louis de Funès (Taxi Roulotte et Corrida)
avant de les réunir dès 1964 pour la fameuse trilogie Fantômas,
lui qui termina quasiment sa carrière aux côtés des Charlots en
réalisant auprès d'eux et coup sur coup Les
quatre Charlots Mousquetaires
et Les Charlots en folie : À nous Quatre
Cardinal!
en 1974, s'est donc attelé dès 1963 à réaliser quatre
longs-métrages consacrés au célèbre espion créé par Jean Bruce.
Dans cette première aventure au titre légèrement trompeur (si pour
OSS 117
se ''déchaîner'' signifie donner quelques gifles et coups de pieds,
alors nous sommes d'accord. Autrement...), il offre à ses
interprètes un voyage dans le sud de la France. Des paysages de
rêves pour une intrigue semant les morts avec une régularité de
métronome. Peu avare, le réalisateur et le scénario qu'il écrivit
à huit mains en compagnie de Pierre Foucaud, Richard Caron et
Patrice Rondard, inspirés par le roman
OSS 117 prend le maquis
de Jean Bruce font la part belle aux bagarres et aux règlements de
compte. Séducteur invétéré, Hubert Bonisseur de La Bath passe
son temps libre à courir le jupon.
Et
parmi ceux-ci, celui de la délicieuse Irina Demick, actrice
française qui incarne le rôle de la suédoise Lucia. Parfois
irritant, surtout dans la première partie où dès qu'il aperçoit
une femme il ne peut s'empêcher de la séduire, OSS
117
calme cependant le jeu en cours de route et se concentre sur
l'essentiel. Alors que le tout premier James Bond est sorti un an
auparavant, le personnage campé par l'acteur américain Kerwin
Mathews ne fait pas tout à fait le poids. Ce qui n'empêchera
absolument pas le spectateur de le trouver charmant et sympathique.
Le long-métrage, malgré son statut de film d'espionnage, ne dénigre
jamais un humour qui transpire dans nombre de séquences. En dehors
de l'interprète principal et de la charmante actrice qui le colle à
partir de la seconde moitié du récit, les spectateurs remarqueront
la présence de quelques très intéressantes ''gueules'' du cinéma
français, telle celle du chilien Daniel Emilfork que l'on découvrira
beaucoup plus tard chez Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro (La
Cité des Enfants Perdus
en 1995), de Henri-Jacques Huet dans le rôle de Nicolas Renotte, ou
encore de Henri Attal dans la peau de Manuel, l'homme de main. Pour
une première incartade d'André Hunebelle dans l''univers d'OSS
117,
OSS 117 se Déchaîne
est une très bonne surprise, fraîche (pour l'époque) et surtout
relativement divertissante...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire