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dimanche 9 juillet 2023

Grizzly Man de Werner Herzog (2005) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

En découvrant la nuit dernière le documentaire du cinéaste allemand Werner Herzog, Grizzly Man, je réalisait qu'un jour il me faudrait faire le bilan de ma dévorante passion pour le septième art. Découvert il y a fort longtemps lors d'un cycle sur Arte qui lui fut consacré, Werner Herzog est rapidement devenu l'une de mes principales obsessions de cinéphage. Pourtant, lorsque j'y repense, rares furent les occasions d'évoquer son œuvre, immense, belle, folle et démesurée. Qu'il s'agisse de fiction ou de documentaires. Surtout, lorsque m'est offerte l'occasion de parler cinéma avec des passionnés qui comme moi demeurent intarissables, je dois reconnaître que l'évocation de Werner Herzog a tendance à se faire rare. Comme un secret que je voudrais égoïstement et jalousement garder pour moi, c'est ainsi que j'évoque tout d'abord Cronenberg, Lynch, Lang et quelques autres tandis que Werner Herzog, en général, n’apparaît qu'en dernier, lorsque la conversation finit par se tarir. Vouant une grande partie de son existence pour sa passion envers les ours et notamment les grizzly, l'écologiste Timothy Treadwell est sans doute mort de les avoir trop aimé. Emportant avec lui sa compagne Amie Huguenard... Werner Herozg n’apparaît pas un seul instant à l'image. Ce qui est finalement assez rare lorsqu'il se lance dans la réalisation de documentaires. Dans le cas de Grizzly Man, nous l'entendons surtout commenter en voix-off les aventures de Timothy Treadwell à grand renfort d'images d'archives enregistrées par l'écologiste lui-même. Quelques intervenants extérieurs offriront un éclairage plus ou moins pertinent sur ce personnage étonnant mort à l'âge de quarante-six ans. Né le 29 avril 1957 dans le village de Mineola situé sur l'île de Long Island dans l'état de New York, ses talents de nageur lui permettront d'obtenir une bourse lors de son intégration à l'Université Bradley de Peoria dans l'état de l'Illinois. L'existence du jeune homme aurait pu prendre une tournure totalement différente si l'acteur Woody Harrelson ne lui avait pas ''coupé l'herbe sous le pied'' en 1985 en interprétant à sa place le rôle de Woody Boyd dans la série télévisée humoristique Cheers. Timothy Treadwell plonge alors visiblement dans la dépression et se met à boire au point de devenir alcoolique...


Comme il nous l'apprendra lui-même ensuite dans le documentaire, sa survie, il la devra aux ours. A priori, en dehors de la fin tragique du quadragénaire et de sa compagne, Grizzly Man peut apparaître anodin. Voire même trop long. Pourquoi accorder plus de cent minutes à un individu apparemment ''perché'', assez fou pour se frotter à des animaux dangereux qui n'ont visiblement aucune espèce d'amitié pour l'intrus (certains témoignages critiqueront le comportement de Timothy Treadwell) ? Pour une raison tout d'abord assez simple : parce que Timothy Treadwell, aussi inconscient ou marginal qu'il pu paraître s'avère éminemment attachant. Avec sa voix juvénile (il est d'ailleurs conseillé de découvrir le documentaire en version originale sous-titrée en français) et son comportement parfois enfantin, il a tout l'air d'un gamin enfermé dans un magasin de jouets ou de bonbons. Werner Herzog laisse en grande partie parler les images, souvent saisissantes et devant lesquelles il n'est pas rare de frissonner lorsque l'un ou l'autre de ses ''compagnons'' à fourrure brune s'approche ''nonchalamment'' de Timothy. Grizzly Man montre une communion entre un homme et la nature aussi bizarre que puisse paraître cette expérience qui dura pas moins de treize années. L'occasion de faire de magiques rencontres comme avec ce renard que Timothy surnommera Ghost. À dire vrai, la plupart des témoignages apportés par les pros et anti Timothy Treadwell n'apportent en substance pas grand chose au récit. Il en demeure même un qui nourrit une certaine animosité crasse. Mais pour l'essentiel, Grizzly Man est un documentaire réellement touchant. Si cela n’apparaît pas forcément à l'écran, Werner Herzog a effectué un travail de montage de titan puisqu'il lui a fallut traiter plus de cent heures de vidéos tournées par Timothy lui-même. Plus qu'un simple documentaire, Grizzly Man est un vibrant hommage de la part d'un immense cinéaste à un homme hors du commun qui emporta avec lui sa dernière compagne dans sa passion et, malheureusement, dans la mort aussi. Une formidable expérience...

 

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