Ça n'est certes pas
grâce à I.Robot
du réalisateur, scénariste et producteur australien Alex Proyas
(The Crow,
Dark City)
que notre perception d'un futur engageant la présence de robots dans
notre quotidien sera chamboulée. Non pas que son cinquième
long-métrage soit totalement raté, mais encore aurait-il fallut
qu'il ne soit pas perclus d'autant de clichés maintes et maintes
fois rabâchés sur grand écran. Déjà, le cinéaste reprend l'un des
codes majeurs de l'entreprise fictive US
Robots
créée dans les années quarante par l'écrivain américano-russe
Issac Asimov et qui comprends trois règles. Trois lois de la
robotique fidèlement reproduites dans le film qui nous intéresse et
dont nous retiendrons avant toute chose, la première. Celle qui veut
qu'un robot ne peut porter atteinte à un être humain. Ce même
robot qui lorsqu'un homme est en situation de danger ne peut rester
inactif. C'est sur ce postulat qu'Alex Proyas bâtit son œuvre à
partir d'un scénario écrit à quatre mains par les scénaristes
Jeff Vintar et Akiva Goldsman, lesquels se sont inspirés du recueil
de nouvelles éponymes écrites par Isaac Asimov.
Au
centre de l'intrigue l'officier de police Del Spooner incarné à
l'écran par l'acteur Will Smith. Un flic pas vraiment comme les
autres, au passif chargé, qui marche parfois en dehors des clous et
s'avère cynique en toutes circonstances. Parfaitement intégrés
dans la société, les robots servent l'homme dans ses tâches
quotidiennes. Del Spooner éprouve une certaine antipathie pour ces
androïdes qui ne cessent d'évoluer pour nous ressembler de plus en
plus. Lorsque l'un des fondateurs de USRobotics, le
roboticien Alfred Janning (l'acteur James Cromwell), est retrouvé
mort après son suicide (il s'est apparemment jeté du haut de son
bureau situé dans les locaux de USRobotics), le policier a des
doutes sur son suicide et décide de mener sa propre enquête. Très vite il s'oppose
à Lawrence Robertson (Bruce Greenwood) qui n'est autre que l'un des
co-fondateurs de USRobotics. Là-bas, il rencontre également la
robopsychologue Susan Calvin (Bridget Moynahan) qui l'aidera plus
tard dans ses investigations. En fouinant dans le laboratoire d'
Alfred Janning, Del
Spooner et la jeune femme sont attaqués par un robot du nom de Sonny
qui malheureusement parvient à leur échapper. Dès lors, le flic
n'aura de cesse de vouloir connaître la vérité, persuadé que les
robots, contrairement aux trois lois de la robotique auxquelles ils
sont censés obéir, sont capables dans certains cas de les
enfreindre...
Pour
son cinquième long-métrage, Alex Proyas réutilise des recettes qui
commencent à vieillir pour un résultat esthétique pas toujours
crédible. D'un côté, les trois lois de la robotique, dont on peut
retrouver de vagues et non officielles traces dans un épisode de la
série culte Cosmos 1999
en 1976 même si I.Robot
est officiellement celui qui les mis sans doute en avant pour la
première fois d'une manière parfaitement claire (et reprises
notamment dix ans plus tard dans Automata
de Gabe Ibáñez). D'un autre côté, cette mouvance
pro-environnementale qui veut que la seule solution pour sauver notre
planète soit l'éradication pure et simple de l'espèce humaine. On
peut voir également dans le film d'Alex Proyas comme une forme de
genèse au Terminator de
James Cameron même si les implications s'avéreront au final
beaucoup plus sombres et nihilistes chez ce dernier. Le cinéaste
réalise un hybride entre science-fiction dystopique et film
d'action. Si cette dernière est plutôt bien menée, la première est
malheureusement vérolée par des effets-spéciaux parfois horribles.
Dès l'ouverture et sa vision d'un Chicago futuriste représenté à
travers des effets visuel abominables (les images puent littéralement
les CGI de basse qualité), on devine que dans l'ensemble, le choix
artistique ne sera pas la première des priorités du cinéaste. Ce
qui semble l'intéresser davantage par contre, ce sont les bons mots
de son interprète principal Will Smith et la relation qu'il
entretient envers les robots. Bon film d'action mais œuvre de
science-fiction quelque peu bâclée, I.Robot
est
trop lisse pour convaincre les vrais amateurs de science-fiction et
ses ficelles illustratives sont généralement trop visibles pour que
l'on adhère totalement à cet univers. Une bonne cinématique de jeu
vidéo mais un blockbuster de science-fiction trop simpliste et parfois puéril...
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