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mardi 6 août 2019

I.Robot d'Alex Proyas (2004) - ★★★★★★☆☆☆☆



Ça n'est certes pas grâce à I.Robot du réalisateur, scénariste et producteur australien Alex Proyas (The Crow, Dark City) que notre perception d'un futur engageant la présence de robots dans notre quotidien sera chamboulée. Non pas que son cinquième long-métrage soit totalement raté, mais encore aurait-il fallut qu'il ne soit pas perclus d'autant de clichés maintes et maintes fois rabâchés sur grand écran. Déjà, le cinéaste reprend l'un des codes majeurs de l'entreprise fictive US Robots créée dans les années quarante par l'écrivain américano-russe Issac Asimov et qui comprends trois règles. Trois lois de la robotique fidèlement reproduites dans le film qui nous intéresse et dont nous retiendrons avant toute chose, la première. Celle qui veut qu'un robot ne peut porter atteinte à un être humain. Ce même robot qui lorsqu'un homme est en situation de danger ne peut rester inactif. C'est sur ce postulat qu'Alex Proyas bâtit son œuvre à partir d'un scénario écrit à quatre mains par les scénaristes Jeff Vintar et Akiva Goldsman, lesquels se sont inspirés du recueil de nouvelles éponymes écrites par Isaac Asimov.

Au centre de l'intrigue l'officier de police Del Spooner incarné à l'écran par l'acteur Will Smith. Un flic pas vraiment comme les autres, au passif chargé, qui marche parfois en dehors des clous et s'avère cynique en toutes circonstances. Parfaitement intégrés dans la société, les robots servent l'homme dans ses tâches quotidiennes. Del Spooner éprouve une certaine antipathie pour ces androïdes qui ne cessent d'évoluer pour nous ressembler de plus en plus. Lorsque l'un des fondateurs de USRobotics, le roboticien Alfred Janning (l'acteur James Cromwell), est retrouvé mort après son suicide (il s'est apparemment jeté du haut de son bureau situé dans les locaux de USRobotics), le policier a des doutes sur son suicide et décide de mener sa propre enquête. Très vite il s'oppose à Lawrence Robertson (Bruce Greenwood) qui n'est autre que l'un des co-fondateurs de USRobotics. Là-bas, il rencontre également la robopsychologue Susan Calvin (Bridget Moynahan) qui l'aidera plus tard dans ses investigations. En fouinant dans le laboratoire d' Alfred Janning, Del Spooner et la jeune femme sont attaqués par un robot du nom de Sonny qui malheureusement parvient à leur échapper. Dès lors, le flic n'aura de cesse de vouloir connaître la vérité, persuadé que les robots, contrairement aux trois lois de la robotique auxquelles ils sont censés obéir, sont capables dans certains cas de les enfreindre...

Pour son cinquième long-métrage, Alex Proyas réutilise des recettes qui commencent à vieillir pour un résultat esthétique pas toujours crédible. D'un côté, les trois lois de la robotique, dont on peut retrouver de vagues et non officielles traces dans un épisode de la série culte Cosmos 1999 en 1976 même si I.Robot est officiellement celui qui les mis sans doute en avant pour la première fois d'une manière parfaitement claire (et reprises notamment dix ans plus tard dans Automata de Gabe Ibáñez). D'un autre côté, cette mouvance pro-environnementale qui veut que la seule solution pour sauver notre planète soit l'éradication pure et simple de l'espèce humaine. On peut voir également dans le film d'Alex Proyas comme une forme de genèse au Terminator de James Cameron même si les implications s'avéreront au final beaucoup plus sombres et nihilistes chez ce dernier. Le cinéaste réalise un hybride entre science-fiction dystopique et film d'action. Si cette dernière est plutôt bien menée, la première est malheureusement vérolée par des effets-spéciaux parfois horribles. Dès l'ouverture et sa vision d'un Chicago futuriste représenté à travers des effets visuel abominables (les images puent littéralement les CGI de basse qualité), on devine que dans l'ensemble, le choix artistique ne sera pas la première des priorités du cinéaste. Ce qui semble l'intéresser davantage par contre, ce sont les bons mots de son interprète principal Will Smith et la relation qu'il entretient envers les robots. Bon film d'action mais œuvre de science-fiction quelque peu bâclée, I.Robot est trop lisse pour convaincre les vrais amateurs de science-fiction et ses ficelles illustratives sont généralement trop visibles pour que l'on adhère totalement à cet univers. Une bonne cinématique de jeu vidéo mais un blockbuster de science-fiction trop simpliste et parfois puéril...

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