Lorsque Jay Anson
s'empare de l'un des plus fameux phénomènes de hantise portant sur
les événements qui se produisirent à la suite de l'installation
de la famille Lutz le 18 décembre 1975 au 112 Ocean Avenue à
Amityville, l'écrivain ne se doutait sûrement pas que son roman The
Amityville Horror allait
être à l'origine de l'une des plus longues sagas cinématographiques
du septième art. En effet, il existe à ce jour près de vingt-cinq
longs-métrages qui tous, bien entendu, ne sont pas forcément liés
directement au sujet qui préoccupa Stuart Rosenberg lorsque celui-ci
adapta en 1979 le roman de Jay Anson. Véritable traumatisme pour
celles et ceux de nos compatriotes en culotte courte qui le
découvrirent lors de son tout premier passage à la télévision
française sur l'une des trois seules chaînes hertziennes qui à
l'époque étaient disponibles, Amityville, la
maison du Diable
est resté longtemps, très longtemps dans la mémoire du jeune
public d'alors comme un véritable cauchemar. Une œuvre terrifiante
dont la portée doit désormais être relativisée. À dire vrai,
c'est sa suite, ou plutôt sa préquelle Amityville
2 : Le Possédé
(Amityville
II: The Possession)
que les spécialistes de la mythologie estiment objectivement comme
étant le meilleur opus de toute la franchise. Revenant sur les
meurtres commis par Ronald DeFeo Jr. la nuit du mercredi 13 novembre
1974, à 3 h 15 du matin. L'homme alors âgé de vingt-trois ans se
saisit d'un fusil et abat tous les membres de sa famille plongés en
plein sommeil. L'homme est arrêté, jugé puis condamné à la
prison à vie. Quant à la maison, elle est mise en vente est
rachetée un an plus tard par la famille Lutz. Véritable manne
financière, la franchise cinématographico-télévisuelle va donner
naissance à une succession de longs-métrages pour le moins
désastreux et parmi lesquels rares seront les réalisateurs à
parvenir à en tirer des œuvres convenables. Intitulé Amityville
1992 : It's About Time
(et Amityville
1993 - Votre heure a sonné
en France), le sixième opus perpétue l'idée d'objets hantés.
Comme dans le téléfilm Amityville
4: The Evil Escape
réalisé en 1989 par Sandor Stern dans lequel une lampe supposément
avoir appartenu à la famille Lutz (dont tous les membres avaient
quitté la demeure après un mois de cauchemar sans emporter la
moindre de leurs affaires) était achetée par une vieille dame. Dans
Amityville
1992 : It's About Time,
il ne s'agit plus d'une lampe mais d'une horloge. N'ayant
jamais vu l'obscurité d'une salle de cinéma, le film de Tony Randel
sort dont à l'époque directement en vidéo au format VHS.
Petit
détail amusant : la différence de date dans le titre entre les
versions américaine et française s'explique par le fait que chez
nous il fut distribué en 1993 et non pas en 1992 comme sur le
territoire américain. Jacob, père de famille et architecte revient
d'un voyage à Amityville lors duquel il en a profité pour acheter
un nouvel élément de décoration pour la maison : Une horloge
qu'il s'empresse de poser au dessus de la cheminée du salon malgré
l'avis mitigé de son fils Rusty (Damon Martin), de sa fille Lisa
(Megan Ward) et de son ex-compagne Andrea Livingston (Shawn
Weatherly) dont on se demande d'ailleurs ce qu'elle fout là
puisqu'ils ne sont plus ensemble (la jeune femme fréquente désormais
un certain Docteur Leonad Stafford qu'interprète Jonathan Penner).
Si d'un point de vue visuel, la photographie de Christopher Taylor et
les effets-spéciaux créés par la société VCE,
Inc.
ne font pas des étincelles, le scénario de Christopher DeFaria et
Antonio Toro fonctionne par contre plutôt bien. Incarné par
l'acteur de cinéma et de télévision Stephen Macht, Jacob Sterling
est rapidement agressé par le chien d'une voisine. Après un passage
par les urgences, il se retrouve alité dans la demeure familiale
pendant qu'Andrea est chargée de s'occuper de lui et de soigner ses
blessures. Des morsures qui ne vont pas cesser de s'aggraver. Tandis
que l'infection gagne, l'humeur de Jacob se dégrade et le père de
famille devient de plus en plus agressif. De son côté, Rusty est
témoins d'étranges phénomènes dont il révélera la teneur à
leur voisine, Mademoiselle Iris Wheeler qu'interprète l'actrice Nita
Talbot dont le public français fera notamment la connaissance pour
son rôle de Marsha dans l'épisode Le
spécialiste
(A
Stitch in Crime)de
la série Columbo
en 1973. Le principal intérêt de ce sixième volet de la franchise
Amityville
se situe au niveau familial, lequel se désagrège à une vitesse
folle. Ou encore à celui des capacités qu'a tout individu de juger
l'un de ses concitoyens sur sa seule apparence (Rebelle, Rusty est
couramment soupçonné d'actes plus ou moins graves). Doté de
quelques sympathiques effets gore et d'une folie qui transpire
littéralement à la surface de la pellicule (Lisa est, au fil du
récit, de plus en plus délurée), Amityville
1992 : It's About Time
demeure une honnête petite production face à la majorité des
titres que constitue la franchise. Passé le visuel souvent atroce,
le long-métrage de Tony Randel tient finalement bien la route. Un
rare soubresaut avant que n'intervienne le pire au sein de la célèbre
saga horrifique...
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