Vincent
et son épouse Anna sont invités chez sa soeur Élisabeth, mariée à
Pierre, professeur spécialiste de la Renaissance à la Sorbonne. Un
vieil ami d'enfance, Claude, est lui aussi convié à cette soirée
durant laquelle Vincent va donner le prénom qu'Anna et lui ont
choisi de donner à leur futur enfant. Alors qu'Élisabeth passe le
plus clair de son temps aux fourneaux, Pierre et Claude tente de
deviner le prénom qu'ont choisi les futurs parents. Les deux hommes
dressent une liste mais ne parviennent pas à le deviner. Vincent les
aide alors en leur précisant que le prénom commence par la lettre
A. Affairée, Élisabeth est outrée de constater que les hommes ne
l'ont pas attendue pour essayer de de trouver la bonne réponse.
Devant
l'échec du trio, Vincent annonce finalement à Élisabeth, Pierre et
Claude le prénom du futur enfant. Et là, c'est le choc. La sœur,
le beau-frère et l'ami d'enfance de Vincent ne comprennent pas le
choix d'Anna et Vincent. Durant un moment, même, Pierre et Claude
sont persuadés qu'il s'agit d'une plaisanterie. Pourtant Vincent
semble n'avoir jamais été si sérieux. Cette annonce sera le départ
d'une soirée mouvementée au cœur de laquelle les esprits vont
s'échauffer au point de faire resurgir de vieilles et tenaces
rancœurs...
L'ouverture
du film se fait sur les chapeaux de roues d'un scooter
parcourant une capitale française, berceau d'une histoire pleine de
tragédies. Un peu à la manière du Fabuleux Destin D'Amélie
Poulain de Jean-Pierre Jeunet, le film débute sur la
présentation des personnages au travers d'une voix-off interprétée
par Patrick Bruel. Le choix du prénom, après avoir été durant la
première partie le centre de toutes les discussions, ne devient plus
qu'un lointain prétexte pour développer ce qui fait la trame
principale du récit. Comme une boule immense gardée durant de
nombreuses années en travers de la gorge, chacun va en profiter pour
dire ce qu'il a sur le cœur. Et le spectacle devient alors
grandiose, même s'il se concentre majoritairement sur une seule
pièce, le salon, véritable champ de bataille verbal. On ressent les
origines du film qui s'inspire de la pièce éponyme mise en scène
par les mêmes auteurs Alexandre de La Patellière (dont c'est ici la
première œuvre cinématographique) et Matthieu Delaporte
(réalisateur d'un premier film, La Jungle).
Patrick
Bruel, Valérie Benguigui, Guillaume de Tonquelec et Judith El Zein
reprennent le rôle qu'ils interprétaient sur scène. Quand à
Charles Berling, il remplace Jean-Michel Dupuis dans celui de Pierre.
Son personnage, vanté comme un homme pourvu d'un humour dévastateur
ne fait plus le poids devant son ami Vincent qui ne loupe jamais une
occasion de se montrer cynique. Claude (Guillaume de Tonquelec) est
tromboniste dans un grand orchestre symphonique. Tendre et élégant,
il est le pont entre Pierre et Vincent. Celui qui temporise, dans la
mesure du possible les joutes verbales de ses deux amis. Valérie
Benguigui, qui dans une grande partie du film reste relativement
sobre se lâche littéralement vers la fin et démontre son
éblouissant talent d'actrice.
On
notera également la courte présence de Françoise Fabian qui
illumina de sa présence de nombreux films ( Au Rendez-Vous De La
Mort Joyeuse de Luis Bunuel, Salut L'Artiste de Yves
Robert) dans le rôle de la mère d'Élisabeth et Vincent. Un Vincent
interprété par le chanteur-acteur Patrick Bruel, comédien de
talent découvert au cinéma en 1979 grâce au film d'Alexandre
Arcady, Le Coup De Sirocco.
Le Prénom
est une œuvre de qualité, aux dialogues et situations savoureux. On
passe outre l'étroitesse du décor et l'on s'invite à ce diner qui
n'a rien de con, qui provoque de grandes vagues d'hilarité et de
petites touches d'émotion. A ranger aux côtés de Cuisine
Et Dépendances, Un
Air De Famille, ou bien encore
Carnage.
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