The Last of Sheila
(ridiculement
traduit chez nous sous le titre Les Invitations
Dangereuses)
est un ''whodunit''
( contraction de « Who [has] done it? » litt. « qui l’a fait ?
»), un genre foisonnant faisant référence à la littérature
notamment popularisée par Agatha Christie, laquelle a été maintes
fois adaptée sur grand écran à travers les personnages d'Hercule
Poirot ou de Miss Marple. L'une des spécificités du long-métrage
ici réalisé par le réalisateur américain Herbert Ross (The
Seven per cent Solution,
Footloose,
True Colors,
etc...) demeure dans la présence du compositeur et parolier Stephen
Sondheim et de l'acteur Anthony Perkins qui ensemble se sont chargés
de l'écriture du scénario. Le récit n'est toutefois pas issu du
simple imaginaire des deux hommes puisqu'il fait directement
référence à des chasses au trésor qu'ils avaient l'habitude
d'organiser dans les années 60/70 pour leurs amis du show business
parmi lesquels on pouvait trouver George Segal, Lee Remick, ainsi que
le réalisateur de The Last of Sheila
lui-même.
Stephen
Sondheim élabore ainsi un scénario autour d'une idée de jeux conçu
à l'origine pour l'actrice Phyllis Newman et pour quatre couples
d'amis à la fin de ses études et auxquels il proposait d'étudier un
moyen de commettre un meurtre. L'un des points communs avec le récit
du long-métrage qui nous intéresse ici demeurant dans la
répartition d'enveloppes entre chaque participant, l'une d'entre
elles étant marquée d'un X signifiant qu'il incarnait le personnage
devant mettre à exécution le meurtre qu'il avait imaginé, tout
cela pour de faux bien évidemment...
Ce
n'est pas entièrement sur la terre ferme que le récit se déroule
mais sur un petit bateau de croisière, un peu à la manière de
l'excellent film de John Guillermin Mort sur le
Nil
avec Peter Ustinov, Jane Birkin, Bette Davis, Angela Lansbury ou
encore Mia Farrow et George Kennedy. Le casting de The
Last of Sheila est
quant à lui constitué par la présence à l'écran de Richard
Benjamin, Dyan Cannon, James Coburn (dernièrement évoqué dans The Carey Treatment
de Blake Edwards), Joan Hackett, James Mason, Ian McShane et la
superbe Raquel Welch. Si le scénario de Stephen Sondheim et Anthony
Perkins (que l'on regrettera sans doute de ne pas voir à l'écran)
est loin d'atteindre les qualités d'une partie des adaptations
cinématographique d'Agatha Christie, les deux hommes ainsi que le
réalisateur s'en sortent pourtant très honnêtement, chacun dans
leur domaine. Et ce, même si la première moitié de l'intrigue se
révèle quelque peu confuse, le jeu du chat et de la souris étant
sous certains aspects dirigé de manière un peu anarchique. Les
différents cadres proposés lors des escales prévues par le maître
de cérémonie cyniquement incarné par l'excellent James Coburn
demeurant assez mal exploités, le film vaut donc surtout pour sa
seconde partie dévolue à la résolution de l'énigme.
Car
comme dans tout bon ''Whodunit'',
The Last of Sheila
ne porte pas tant sur la mort de celle qui donne son prénom au titre
du film de Herbert Ross et qui intervient au tout début du film que sur la résolution de celle concernant le personnage de Clinton
Green, organisateur d'un week-end très particulier auquel il invite
plusieurs amis afin de mettre ironiquement à jours certains de leurs
travers ainsi que l'identité du responsable de la mort de Sheila.
Dans la forme, l’œuvre de Herbert Ross est assez proche des
adaptations d'Agatha Christie avec son lot de personnages ambigus qui
par delà leur pureté factice ont tous quelque chose de plus ou
moins important à se reprocher. Mais c'est véritablement lors du dernier
acte que le scénario de The Last of Sheila
fait preuve d'une réelle imagination à travers le duel opposant Tom
(Richard Benjamin) et Philip (James Mason). The
Last of Sheila se
situe dans la moyenne des ''whodunit''
de bonne facture. Pas exceptionnel en soit, mais tout à fait
satisfaisant...
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