Un spectateur a trompé
sa femme en lui faisant croire qu'ils allaient voir La
Chevauchée Fantastique.
Un autre s'offusque devant les images projetées, quand d'autres
trouvent le spectacle magnifique. Plusieurs ne comprennent rien aux
images qui défilent. Quelques-uns baissent le regard, tout d'abord
indisposés, mais d'autres admirent consciencieusement les images...
Porno ou érotique ? Selon Pierre Doris, l'usage de beurre
confirme la seconde impression. Un porno, c'est de la margarine.
Gérard Jugnot est pris de vertiges. Josiane Balasko se rapproche un
peu plus de l'écran. D'autres demeurent silencieux de bout en bout.
Thierry Lhermitte est hésitant. Il y a parmi cette foule
d'interprètes issus du Café
de la Gare
et du Splendid,
quelques bavards qui évoquent des hypothèses en rapport (ou pas)
avec les images projetées. Alors que sur l'écran sont projetées
des images de saphisme, de triolisme ou de rapports nettement plus
communs (une jolie brune joue de la flûte avec le sexe de son
compagnon avant de plonger avec lui dans une baignoire), dans la
salle, les esprits s'échauffent, entre ceux qui aimeraient que soit
respecté le silence des lieux et ceux qui ouvrent les hostilités en
s'adonnant à de véritables joutes verbales...
Le
principe de Si Vous n'Aimez pas ça, n'en
Dégoûtez pas les Autres,
seul et unique long-métrage de
Raymond Lewin, est simple : une vingtaine de comédiens sont
conviés à participer à la projection d'un film pornographique dans
un cinéma de quartier. Sans qu'aucune ligne de dialogue n'ait été
écrite par avance, chacun peut y aller de ses propos plus ou moins
inspirés. Parmi les participants, le spectateur reconnaîtra Romain
Bouteille, François Dyrek, Philippe Manesse, Patrice Minet, ou
Christine Dejoux du Café
de la Gare,
et Josiane Balasko (ici créditée sous son véritable nom, Josiane
Balašković), Gérard Jugnot, Martin Lamotte, et Thierry Lhermitte
du Splendid,
quelques mois après la sortie de leur premier film culte, Les
Bronzés
de Patrice Leconte. Encadré par ces deux troupes de théâtre, le
comédien et humoriste Pierre Doris est celui qui dans le cas présent
est à l'origine, avec Romain Bouteille, des meilleures répliques. Un
terme à prendre avec des pincettes car au final, Si
Vous n'Aimez pas ça, n'en Dégoûtez pas les Autres est
relativement navrant. Le procédé atteint très rapidement ses
limites, la plupart des convives ayant beaucoup de mal à participer
au concept de l'improvisation.
En
dehors d'une caméra qui passe tour à tour des membres des deux
troupes de théâtre aux images de film pornographique projetées à
l'écran, Si Vous n'Aimez pas ça, n'en Dégoûtez
pas les Autres
semble dénué du moindre montage malgré la présence du monteur
Borys Lewin (un parent du réalisateur?), lui-même auteur d'un seul
long-métrage en tant que réalisateur, Le Traqué
en 1950. On s'ennuie donc très rapidement devant des interprètes
(ceux (in)confortablement installés dans les fauteuil du cinéma et
non pas ceux projetés sur la toile blanche) qui dans une très
grande majorité n'ont pas grand chose à dire. Parmi eux, seuls
Romain Bouteille, Gérard Jugnot et surtout Pierre Doris semblent se
prendre au jeu avec un certain plaisir. Quant au film pornographique
lui-même, il ne stimulera même pas la libido du spectateur venu
assister au spectacle hors du commun proposé par Raymond Lewin. Les
actes sexuels se traînent en longueur et l'actrice Pamela Stanford
(qui n'a pas fait que ce seul film porno comme le prouve sa très
longue filmographie), pourtant fort jolie, ne parvient
malheureusement pas à éveiller le moindre intérêt. Seul le
procédé pourra encourager certains à se lancer dans cette curieuse
tentative d'improvisation. Pour les autres, ce spectacle ponctué de
musiques ''pompières''
risque d'être d'un mortel ennui...
Alors 3ème photo, au milieu on a Richard Allan (léger doute quand même) et à droite Alain Plumey / Cyril Val... :-)
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