Dans un futur proche (qui
ne correspond pas au titre puisqu'une voix off annonce l'année 2001
alors que le film était à l'origine censé se dérouler en 2072),
la ville de Rome est le théâtre d'un nombre incalculable de
violences. C'est dans cette cité qu'une chaîne de télévision
imagine un jeu opposant des gladiateurs chevauchant des motos au
milieu d'une arène. Condamné à mort à tort pour le meurtre de sa
propre femme, le champion toutes catégories Drake y est jeté parmi
trois autres condamnés. Mais alors qu'il doit se battre pour sa
survie, lui et les autres s'allient afin d'échapper à leurs
geôliers... Si ça, ça n'est pas un put... de scénario, alors je
n'y connais rien... Quoi ? Bon, d'accord, je n'y connais rien.
Sauf que, tout de même, le truc est en partie scénarisé par
Dardano Sacchetti, qui n'est rien
moins que le scénariste auteur des scenarii des plus fameuses bandes
horrifiques du pape du gore transalpin Lucio Fulci (et entre autres
long-métrages, de celui de Amytiville II : the
Possession
de Damiano Damiani).
Et ce dernier, qui est justement le réalisateur du film qui nous
intéresse ici, changeait de registre pour s'attaquer au genre
post-apocalyptique avec un I Guerrieri Dell'Anno 2072
épouvantablement mauvais.
Malgré
un casting constitué de têtes d'affiches pourtant pas négligeables,
ce Running Man
(Paul Michael Glaser, 1987) avant l'heure ou bien cet ersatz du Prix
du Danger
d'Yves Boisset (réalisé, lui, deux ans plus tôt en 1982, mais de
là à penser que Lucio Fulci s'en soit inspiré...) est une épreuve
pour le spectateur, sans doute bien pire que celle vécue par les
protagonistes eux-mêmes. Des interprètes dont la trogne ne demeure
pas inconnue puisque Jared Martin qui campe le rôle de Drake est
notamment connu pour avoir interprété le rôle de Steven Farlow
dans la célèbre série télévisée Dallas
entre 1979 et 1991. A ses côtés, nous retrouvons l'acteur noir
américain Fred Williamson, un ancien joueur de football américain
surtout connut chez nous pour avoir été l'un des plus fameux
interprètes de la vague Blaxploitation
des années 70. A côté de ces deux là, nous retrouvons également
Howard Ross (notamment présent dans L’Éventreur
de New York
de ce même Lucio Fulci en 1982) et quelques visages féminins au
titre desquels on compte les actrices Eleonora Brigliadori et Valeria
Cavalli.
Autant
le dire tout de suite, I Guerrieri Dell'Anno
2072,
traduit chez nous sous le titre 2072, les
mercenaires du futur,
en Belgique sous celui de Rome 2033: The Fighter
Centurions,
au Québec Les centurions an 2001
(le seul à respecter l'année durant laquelle se produisent les
événements) et en Allemagne Die Schlacht der
Centurions,
est une véritable daube. Le genre de pépite à satisfaire les
amateurs de nanars en mal de pellicules fauchées et foirées à tous
les niveaux. Le maître incontesté du cinéma gore italien des
années 70/80 signait en cette année 1984 l'un des pires
représentants des film post-apocalyptique en partie inspiré par le
succès du Mad Max
de l'australien George Miller. Une engeance terriblement éprouvante
à suivre de part sa mise en scène mollassonne constituée de
séquences abominablement longues interprétées par des acteurs qui
paraissent davantage s'ennuyer que de véritablement s'impliquer dans
des rôles qui de toute manière manquent de profondeur. Mais le pire
ne demeure pas dans cette machination pensée par les scénaristes
Elisa Briganti, Cesare Frugoni, Lucio Fulci et Dardano Sacchetti,
mais bien dans les décors outrageusement vides, et peut-être même
dans l'insignifiante partition musicale de l'hyper prolifique
compositeur italien Riz Ortolani (auteur notamment de celle de
l'horrible Cannibal Holocaust
de Ruggero Dzeodato en 1980). Et ne parlons même pas des
effets-spéciaux, une véritable torture pour les yeux
puisqu'essentiellement constitués de nombreuses lumières
aveuglantes et d'effets stroboscopiques dégueulasses. Pour revenir
sur les décors, I Guerrieri Dell'Anno 2072
est entièrement constitué de séquences tournées dans des lieux aussi vides qu'un hangar désaffecté d'où l'on entendrait presque
la résonnance des pleurs d'agonie des spectateurs devant la
tristesse qui émane de ce contexte qui d'un point de vue esthétique
se révèle dramatiquement pauvre. C'est laid, mais laid... ceux qui
ne l'ont jamais vu ne peuvent se douter à quel point le film de
Lucio Fulci dégage un sentiment de tristesse. A commencer par les
toutes premières minutes, lorsque le héros incarné par Jared
Martin participe à un combat à moto amorphe, dans une arène vide
de spectateurs, abusivement éclairée à l'ampoule de mille watts.
Une séquence à l'image du spectacle que nous infligera durant plus
de quatre-vingt minutes un Lucio Fulci jamais vraiment inspiré. Une
œuvre bouleversante de médiocrité...
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