Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


Affichage des articles dont le libellé est Al Cliver. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Al Cliver. Afficher tous les articles

mardi 5 avril 2022

Le chat noir (Gatto Nero) de Lucio Fulci (1981) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

Alors que le réalisateur italien Lucio Fulci venait de se lancer dans une épopée gore deux ans auparavant en 1979 avec L'enfer des zombies, laquelle fut poursuivie l'année suivante avec Frayeurs, en 1981, juste avant d'y revenir avec L'au-delà, l'un des grands maître de l'horreur putride signait Le chat noir qui, en comparaison, s'avérait déjà nettement plus timide en matière de séquences sanguinolentes. Réalisé majoritairement dans divers studios italiens parmi lesquels le Studio Incir de Paolis à Rome où furent notamment tournés en partie Macchie Solari d'Armando Crispino ou Quatre Mouches de velours gris de Dario Argento, Le chat noir (Gatto Nero), certains passages furent également réalisés dans divers lieux du Buckinghamshire dans le sud-est de l'Angleterre. En vedette de ce film mêlant ésotérisme, policier et épouvante, l'actrice américaine Mimsy Farmer, celle-là même que l'on retrouvait justement dans les deux films cités ci-dessus et qui marqua notamment de sa présence l'excellent La traque du français Serge Leroy en 1975. Film dans lequel elle incarnait le rôle d'une touriste anglaise qui en Normandie devenait la victime de notables venus chasser le sanglier, lesquels s'en prenaient à la jeune femme avec les conséquences que l'on connaît. Visibles également, l'acteur Al Cliver qui déjà apparaissait dans L'enfer des Zombies et reprendrait du service chez Lucio Fulci trois ans plus tard en 1984 dans Murder Rock. Quant à David Warbeck, il sera l'un des personnages centraux du crépusculaire L'au-delà qui verra le jour sur notre territoire l'année de sa création tandis que Le chat noir devra quant à lui attendre deux ans avant de sortir dans l'hexagone...


Enfin, l'acteur nord-irlandais Patrick Magee tient ici le rôle du Professeur Robert Miles. Pratiquant les sciences occultes, ce troublant individu passe le plus clair de son temps à visiter les cimetières de nuit afin de communiquer avec les morts. Mais alors, quel est donc ce chat noir du titre qui semble faire directement référence à deux événements? Car l'on pense bien évidemment tout d'abord à la superstition qui entoure l'un de nos animaux familiers, lequel est au centre d'une légende selon laquelle il est signe de mauvais présage. Le film de Lucio Fulci évoque ensuite très justement la nouvelle éponyme du poète et romancier américain Edgar Allan Poe même si dans le cas présent, le réalisateur italien et le scénariste Biagio Proietti l'adaptent très librement. Au cœur du récit, un professeur, donc, qui à travers l'emploi d'un chat, noir, et de bandes magnétiques, communique avec les morts. Les différentes rencontres entre le félin et celles et ceux qu'il croisent ne s'arrêtent pas aux portes de la simple superstition et tous meurent dans d'étranges circonstances. Pas toujours très crédibles d'ailleurs. L'on pense notamment à ce jeune couple enfermé dans un hangar à bateaux et découverts morts, les corps décomposés, parsemés de vers, et ici unique tentation morbide du cinéaste envers des visions d'horreur. Car en général, l'horreur y est majoritairement sobre. Un type est embroché, certes. Une femme brûlée vive, ok. Mais en général, on a surtout droit à quelques griffures au visage et aux membres. Rien que de très chaste en comparaison de ce que sera capable de nous asséner Lucio Fulci entre l'année 1979 et celle de son dernier classique de l'horreur, L'Éventreur de New York...


L'un des aspects les plus saisissants de ce Chat noir sympathique mais jamais vraiment mirobolant demeure sans doute dans l'incarnation de Patrick Magee dont l'interprétation de l'écrivain Alexander dans le chef-d’œuvre de Stanley Kubrick Orange Mécanique n'est sans doute pas étrangère au choix de Lucio Fulci de lui faire interpréter celle de ce professeur particulièrement ambigu. Multipliant les apparitions du chat au point de prétendre qu'ils seraient plusieurs, Le chat noir apparaît cependant comme une tâche dans une filmographie qui entre 1969 avec Una sull'altra et 1982 et le fameux éventreur à la voix de canard s'avérera pratiquement irréprochable. Lucio Fulci apparaît là où on ne l'attendait pas vraiment. Un film d'horreur trop avare en matière de séquences gore pour que Le chat noir s'inscrive dans l'apogée de ce cinéaste hors du commun. Le film apparaîtra cependant bien plus réjouissant et nettement au dessus de ce qu'il réalisera à partir de l'année 1982...

 

vendredi 22 mai 2020

The House of Clocks (La Casa nel Tempo) de Lucio Fulci (1989) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



The House of Clocks fut l'un des derniers longs-métrages réalisés par l'italien Lucio Fulci dont la carrière périclitait déjà depuis quelques années. Le maître du gore transalpin revenait en 1989 avec le premier de quatre téléfilms réalisés pour la télévision italienne. Regroupés sous le nom de House of Doom, The House of Clocks, The Sweet House of Horrors, The House of Lost Souls et The House of Witchcraft forment une tétralogie réalisée aux côtés d'Umberto Lenzi, celui-ci s'étant chargé de la réalisation des deux derniers tandis que Lucio Fulci s'est occupé des deux premiers. Si The House of Clocks demeure très clairement dans la catégorie des œuvres que l'on aimerait oublier, le téléfilm possède cependant quelques minuscules atouts qui empêchent les amateurs de cinéma d'épouvante ou de Lucio Fulci de maudire ce dernier d'avoir osé nous proposer un tel spectacle de désolation...Désolation dans la mise en scène, mais également, dans la direction d'acteurs. Il faut dire que ceux-ci sont tellement mauvais que leur interprétation relève du pathétique.

Vue la thématique abordée par House of Doom, The House of Clocks se déroule donc fort logiquement dans une demeure. Et dans celle qui concerne ce téléfilm, les propriétaires y forment un couple d'âge avancé, entouré d'une ribambelles de montres, horloges, pendules et autres objets qui font tic-tac. On y trouve même un sablier. Une passion que partagent Sara et Vittorio Corsini. Un couple finalement assez étrange qui conserve dans sa cave les corps de leurs neveu et nièce étonnamment bien conservés. Mais le calme à peine troublé par le tic-tac des horloges va bientôt être dérangé par l'arrivée d'un trio de jeunes voyous constitué de Sandra, Tony et Paul. Se faisant passer pour une femme dont la voiture est tombée en panne, Sandra arrive à se faire inviter par les Corsini qui ne se doutent pas qu'elle va profiter de la situation pour faire entrer dans leur propriété ses deux complices. Lorsque Paul et Tony s'y introduisent, les choses tournent au drame : Peter (l'acteur Al Cliver qui connut de meilleurs jours en jouant notamment dans L'Enfer des Zombies de Lucio Fulci lui-même), l'employé des Corsini débarque un fusil à la main afin de déloger les trois intrus mais la scène tourne au carnage. Paul parvient à reprendre le dessus et Peter ainsi que les Corsini sont abattus...

la logique voudrait que la britannique Karina Huff, Keith Van Hoven, et Peter Hintz qui incarnent respectivement Sandra, Tony et Paul prennent ensuite la fuite mais non, ces trois benêts choisissent de demeurer en les lieux, les deux premiers forniquant même dans une chambre à l'étage, pas vraiment dérangés par la présence de cadavres au rez de chaussée. Quand la morale fout le camp... L'un des tout petits atouts que j'évoquais plus haut concerne le concept du ''voyage dans le temps'' qui se trouve être en partie au cœur du récit. En effet, lorsque les Corsini décèdent, toutes les horloges, montres et pendules (et même le sablier, ne l'oublions pas) se mettent à fonctionner à rebours. Ce qui a pour conséquence de... ''rembobiner'' les événements qui viennent de se produire et même, bien au delà. On l'aura compris, le scénario s'avère très original, baignant une œuvre légèrement graphique du point de vue hémoglobine, il plonge donc dans le fantastique. Malheureusement, car le spectateur ne peut que s'en douter dès les premières minutes, on est plus proche du cinéma de Bava, le fils, pas le père, que des chefs-d’œuvre morbides que le grand Lucio Fulci réalisa même pas dix ans en arrière...

The House of Clocks devient réellement ''intéressant'' au bout de trois quart d'heure seulement. Lorsque les Corsini sont morts et que leurs bourreaux demeurent à résidence. Lucio Fulci retrouve toutes proportions gardées ce climat trouble que dépeignaient certaines de ses plus remarquables œuvres. Un point plutôt positif malheureusement noyé dans une avalanche de défauts qui ruinent la quasi totalité du projet. À commencer par l'interprétation. Paolo Paolini et Bettine Milne qui incarnent le vieux couple sont encore ceux qui s'en sortent le mieux. Car si Karina Huff n'est pas la pire du trio Sandra/Tony/Paul, Keith Van Hoven et Peter Hintz se montrent en revanche pitoyables. À tel point qu'ils auraient mérité leur place au sein de AB Productions 

De plus, doublés ici en anglais, leur interprétation y est ''sublimée'' dans toute sa médiocrité. Mais les interprètes n'étant pas seuls responsables du naufrage, le spectateur aura la dent dure face à un Lucio Fulci qui insiste parfois sur des séquences longues à en perdre toute patience. La scène la plus représentative semblant demeurer celle d'une durée avoisinant les douze minutes durant laquelle on assiste au trajet en voiture de Sandra et de ses deux acolytes. Ou même, avant cela, la première partie essentiellement constituée de séquences montrant les Corsini évoluer au milieu de leurs horloges et autres pendules... Alors que The House of Clocks aurait mérité quelques coupes franches, Lucio Fulci préfère pourtant laisser les choses en l'état avec pour conséquences, un téléfilm souvent très ennuyeux accompagné d'une partition musicale absolument dégueulasse signée par Vince Tempera. Indigne de l'auteur de L'Enfer des Zombies, de Frayeurs et de L'Au-delà...

samedi 13 avril 2019

I Guerrieri Dell'Anno 2072 de Lucio Fulci (1984) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆



Dans un futur proche (qui ne correspond pas au titre puisqu'une voix off annonce l'année 2001 alors que le film était à l'origine censé se dérouler en 2072), la ville de Rome est le théâtre d'un nombre incalculable de violences. C'est dans cette cité qu'une chaîne de télévision imagine un jeu opposant des gladiateurs chevauchant des motos au milieu d'une arène. Condamné à mort à tort pour le meurtre de sa propre femme, le champion toutes catégories Drake y est jeté parmi trois autres condamnés. Mais alors qu'il doit se battre pour sa survie, lui et les autres s'allient afin d'échapper à leurs geôliers... Si ça, ça n'est pas un put... de scénario, alors je n'y connais rien... Quoi ? Bon, d'accord, je n'y connais rien. Sauf que, tout de même, le truc est en partie scénarisé par Dardano Sacchetti, qui n'est rien moins que le scénariste auteur des scenarii des plus fameuses bandes horrifiques du pape du gore transalpin Lucio Fulci (et entre autres long-métrages, de celui de Amytiville II : the Possession de Damiano Damiani). Et ce dernier, qui est justement le réalisateur du film qui nous intéresse ici, changeait de registre pour s'attaquer au genre post-apocalyptique avec un I Guerrieri Dell'Anno 2072 épouvantablement mauvais.

Malgré un casting constitué de têtes d'affiches pourtant pas négligeables, ce Running Man (Paul Michael Glaser, 1987) avant l'heure ou bien cet ersatz du Prix du Danger d'Yves Boisset (réalisé, lui, deux ans plus tôt en 1982, mais de là à penser que Lucio Fulci s'en soit inspiré...) est une épreuve pour le spectateur, sans doute bien pire que celle vécue par les protagonistes eux-mêmes. Des interprètes dont la trogne ne demeure pas inconnue puisque Jared Martin qui campe le rôle de Drake est notamment connu pour avoir interprété le rôle de Steven Farlow dans la célèbre série télévisée Dallas entre 1979 et 1991. A ses côtés, nous retrouvons l'acteur noir américain Fred Williamson, un ancien joueur de football américain surtout connut chez nous pour avoir été l'un des plus fameux interprètes de la vague Blaxploitation des années 70. A côté de ces deux là, nous retrouvons également Howard Ross (notamment présent dans L’Éventreur de New York de ce même Lucio Fulci en 1982) et quelques visages féminins au titre desquels on compte les actrices Eleonora Brigliadori et Valeria Cavalli.

Autant le dire tout de suite, I Guerrieri Dell'Anno 2072, traduit chez nous sous le titre 2072, les mercenaires du futur, en Belgique sous celui de Rome 2033: The Fighter Centurions, au Québec Les centurions an 2001 (le seul à respecter l'année durant laquelle se produisent les événements) et en Allemagne Die Schlacht der Centurions, est une véritable daube. Le genre de pépite à satisfaire les amateurs de nanars en mal de pellicules fauchées et foirées à tous les niveaux. Le maître incontesté du cinéma gore italien des années 70/80 signait en cette année 1984 l'un des pires représentants des film post-apocalyptique en partie inspiré par le succès du Mad Max de l'australien George Miller. Une engeance terriblement éprouvante à suivre de part sa mise en scène mollassonne constituée de séquences abominablement longues interprétées par des acteurs qui paraissent davantage s'ennuyer que de véritablement s'impliquer dans des rôles qui de toute manière manquent de profondeur. Mais le pire ne demeure pas dans cette machination pensée par les scénaristes Elisa Briganti, Cesare Frugoni, Lucio Fulci et Dardano Sacchetti, mais bien dans les décors outrageusement vides, et peut-être même dans l'insignifiante partition musicale de l'hyper prolifique compositeur italien Riz Ortolani (auteur notamment de celle de l'horrible Cannibal Holocaust de Ruggero Dzeodato en 1980). Et ne parlons même pas des effets-spéciaux, une véritable torture pour les yeux puisqu'essentiellement constitués de nombreuses lumières aveuglantes et d'effets stroboscopiques dégueulasses. Pour revenir sur les décors, I Guerrieri Dell'Anno 2072 est entièrement constitué de séquences tournées dans des lieux aussi vides qu'un hangar désaffecté d'où l'on entendrait presque la résonnance des pleurs d'agonie des spectateurs devant la tristesse qui émane de ce contexte qui d'un point de vue esthétique se révèle dramatiquement pauvre. C'est laid, mais laid... ceux qui ne l'ont jamais vu ne peuvent se douter à quel point le film de Lucio Fulci dégage un sentiment de tristesse. A commencer par les toutes premières minutes, lorsque le héros incarné par Jared Martin participe à un combat à moto amorphe, dans une arène vide de spectateurs, abusivement éclairée à l'ampoule de mille watts. Une séquence à l'image du spectacle que nous infligera durant plus de quatre-vingt minutes un Lucio Fulci jamais vraiment inspiré. Une œuvre bouleversante de médiocrité...
Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...